1er décembre. Je ne pensais pas le vivre aussi intensément, mais il m’a prise par surprise et m’a terrassée en un rien de temps. Je me doutais que la douleur était tapie non loin, j’avais vu les indices de sa présence: ce petit pincement au coeur, ces souvenirs, cette nostalgie devant des petits riens…
Et ce matin, en écrivant la date au tableau, heureusement avant l’arrivée des élèves, les larmes qui surgissent, les souvenirs qui m’emportent, cette boule au ventre qui avait pourtant disparue depuis longtemps… J’ai pris le temps de la reconnaitre, de l’accepter, et de faire avec tout au long de ma journée… et puis à midi, une maman qui me parle d’Elle. Et qui me dit des mots qui bouleversent, qui chamboulent… les larmes de nouveau, pour la première fois en public depuis bien longtemps…
Elle est acide cette limonade. je vais devoir trouver de quoi l’adoucir…
Et me voilà à ne plus aimer le mois de décembre, alors qu’Elle l’aimait tant… je vais devoir le réapprivoiser, le rendre moins douloureux, inventer de nouveaux petits riens qui lui donneront un sens qui me sera propre. Cette année, pas de sapin. Une bougie peut être, du thé, un canapé et son plaid si accueillant, et de la musique. Un peu de lumière, de douceur et de chaleur. Pour oublier la dureté et le froid de l’absence.
Mais ce soir, il me parait bien cruel, ce mois de décembre…
Je ne vais pas laisser abattre, voici donc quelques verres de limonade, parfois sucrés, parfois amers, parfois acides, parfois juste dosés… pour en faire ce que bon vous semble.