Sixième étape de notre voyage. Et sans doute l’une des plus symboliques. Si le printemps est le temps des semis, de ces graines que nous plantons dans l’espoir de les voir porter leurs fruits dans l’avenir, pourquoi ne pas nous mettre au diapason et semer nous aussi nos propres graines? Ce mois-ci, nous porterons donc toute notre attention et notre énergie sur la notion de partage.
Partager
verbe transitif.
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1. Rendre accessible (une ressource) à plusieurs utilisateurs au moyen d’un réseau.
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2. Partager quelque chose avec quelqu’un: lui en donner une partie.
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3. Avoir part à (quelque chose) en même temps que d’autres.
Pour moi, partager est surtout synonyme de donner et de recevoir en échange, de communication, d’interaction avec les autres. Ce mois-ci, je vais donc m’efforcer d’être toujours plus ouverte et de communiquer plus. Et je sais que je recevrai autant si ce n’est plus que je donnerai. Un nouveau chemin que j’ai hâte de parcourir.
1.Partager pour apprendre et enseigner
Apporter à l’autre son savoir, son savoir faire, ses compétences et capacités. Bref, partager ce que l’on sait afin d’aider l’autre à les acquérir. Pour moi, sans doute l’entrée la plus facile dans ce mois du partage, puisque c’est mon métier. Mais pas que.
Parce que si on y réfléchit bien, on apprend et on enseigne chaque jour, en partageant un peu de soi, en accueillant un peu de l’autre.
Pour peu qu’on désire le faire, il est très facile de partager ses connaissances, ses savoirs-faire. Et inutile de passer un concours national pour ça hahaha. On peut le faire dans la vie ‘physique’, au travers d’associations d’échange des savoirs par exemple, ou dans d’autres structures associatives, si on désire s’engager pour un temps plus ou moins long. Ou proposer un coup de main à ses proches, ses voisins, comme ça, pour le plaisir de le faire. En général, le café qui suit est ce qui donne toute sa valeur à ce type d’échange, mais j’en parlerai plus tard.
Et puis il y a la toile. Ces 15 dernières années, j’ai trouvé là le médium idéal pour le partage. Au départ, j’ai surtout reçu de la part d’internautes. Parce qu’ils avaient fait le choix de partager leurs compétences, leurs connaissances, leurs savoirs et savoirs-faire. j’ai donc appris le crochet, le tricot, le zentangle, le digiscrap, l’utilisation de logiciels tels que Photoshop ou simplement powerpoint, la couture, le patchwork, la reliure, la flute alto, la guitare, j’ai pu conserver mon niveau d’anglais, me mettre au norvégien, et plus sérieusement encore, j’ai pu préparer et réussir le concours de professeur des écoles, alors que j’étais isolée dans un hameau au milieu des montagnes, avec un bébé et un travail à plein temps. Et je ne parle pas des ressources en développement personnel, philosophie, spiritualité, méditation, psychologie auxquelles j’ai eu accès grâce à Internet.
Et puis j’ai décidé de partager à mon tour, à mon tout petit niveau, en espérant rendre un peu de ce que j’avais reçu. D’abord sur mon blog professionnel, où je mets les ressources que j’ai bidouillées, ou mes pratiques de classe, des séquences clé en main ou simplement des supports de travail, bref, tout ce que je bidouille pour la classe. En espérant que tout ça fera gagner du temps à quelqu’un ou l’inspirera pour en faire autant. Un petit maillon dans une chaine de partage.
J’avoue que j’aime l’idée de l’accès libre aux ressources. Après, il faut évidemment exercer son esprit critique. Tout n’a pas la même portée. C’est un peu le défaut d’internet, ce manque de hiérarchisation des savoirs. Mais c’est aussi sa force, puisqu’on a accès à tout ou presque. Il faut cependant être capable de prendre du recul et de cibler ce que l’on recherche ou ce que l’on veut partager.
Nous avons tous des connaissances, des savoirs, des capacités! A nous de faire le pas pour les partager ce mois-ci. Qui sait ce que ça pourrait nous apporter également!
2. Partager pour comprendre et communiquer
J’aime penser que le fait de communiquer, de partager avec les autres nous permet de comprendre ce qui les motive. Et que ça simplifie grandement les relations humaines. En effet, clairement, c’est souvent l’incompréhension, l’inconnu et la peur qu’il induit qui mènent aux conflits, au ressentiment. Dès lors, faire un pas vers l’autre, tendre une main, et parler, expliquer, sans jugement, juste pour comparer les vécus, les perceptions, permet de s’ouvrir, de comparer, de comprendre les différences et les points communs.
Il ne s’agit pas ici de se justifier, d’argumenter. Mais seulement d’expliquer, de partager. D’écouter aussi l’autre, de lui poser des questions sur des points qui nous semblent peu clairs. De communiquer.
Chacun d’entre nous a son vécu, ses expériences, ses visions des choses, ses centres d’intérêt. Et cela peut vite devenir très complexe, très prenant. On veut aller au bout des choses et les outils à notre disposition nous permettent d’aller très loin dans nos recherches. Mais au final, nous sommes chacun dans notre petit univers.
Ce que je propose donc ce mois de juin, c’est de confronter nos univers, d’essayer de comprendre pourquoi on agit comme on le fait face à une situation, à des personnes. D’aller vers les autres et de tenter de comprendre. De prendre le temps d’échanger des points de vue, des expériences, des visions de la vie. Et de réduire un peu cette part d’inconnu qui nous pousse à nous sécuriser dans ce qui nous est familier.
Pour ce faire, il faut s’ouvrir. Ne pas avoir peur non plus de livrer un peu de nous. De dire ce qui à nos yeux constitue une valeur importante, un leitmotiv, un objectif. Avec nos mots, nos maladresses parfois, notre sincérité toujours. Prendre le temps d’une conversation sincère ne peut que nous apporter.
Il s’agit donc de se décentrer un peu, sans pour autant se renier. Mais au contraire créer du lien, réaliser des points de convergence, respecter les points de divergence.
Parce que le maitre mot est là: respect. C’est en allant vers l’autre, en essayant de comprendre l’autre avec respect que l’on pourra tirer le meilleur de cette expérience.
A nous les verres en terrasse, les pique niques improvisés, les soirées tapas ou que sais-je encore. Ou plus simplement une conversation à la photocopieuse, à la machine à café, ou à l’arrêt de bus, dans les transports en commun, au bureau, au parc, avec des amis ou des inconnus. Un sourire, une question, une ouverture d’esprit et nous voila parés pour un bon moment.
3. Partager pour grandir
En définitive, le but de ce mois est également de nous faire grandir. Parce qu’en partageant, en écoutant, en communiquant, nous en sortirons plus riches, plus ouverts, plus sages aussi peut être.
Le contenu de nos partages ne sera pas la seule source d’enrichissement personnel. les liens créés, les compétences sociales que nous aurons mises en œuvre pour partager sans juger nous accompagneront le long de notre chemin. Je sais que je vais devoir faire de gros progrès en la matière personnellement, tant dans la maitrise de mon ton que dans les mots employés. Et sans doute aussi être un peu plus attentive à mon langage corporel pour qu’il exprime mon ouverture. Pas si facile pour moi, mais je m’y engage.
Ce mois-ci nous seront donc plus tolérants, plus ouverts, plus attentifs, plus explicites, plus curieux… quelle croissance fulgurante!
Et puis surtout, c’est intégrer ce que nous ont dit les autres, c’est acquérir une compréhension plus fine de ceux qui nous entourent, c’est le plaisir de voir que nos propres mots ont un impact, même infime, sur ceux à qui on les a dit. C’est se lever chaque matin en se disant qu’on se couchera plus sage, parce qu’on va faire tout ce qu’on peut pour partager, donner et recevoir… C’est sourire lorsqu’on voit un paysage magique devant soi et qu’on a le réflexe de le prendre en photo pour le partager, c’est garder un post-it avec une citation qu’on a entendue ou lue et qui nous a fait penser à une personne, justement pour la lui donner.
C’est prendre le temps de vivre toutes ces expériences et de se dire qu’on a de la chance.
Voila, ce mois de juin, nous allons donc nous plonger dans la notion de partage et en retirer j’en suis certaine autant que ce qu’on y aura apporté. Ce sera de nouveau un chemin riche, très riche. Et les haltes seront nombreuses. Mais c’est ce qui en fera toute la valeur.