
Je suis créatrice de ma réalité.
MA réalité, celle qui est constituée de chacune de mes expériences, de chacune de mes pensées, de chacune de mes émotions. Celle qui fait que je suis celle que je suis.
Et c’est en faisant des choix jour après jour que je crée cette réalité. Chaque décision, chaque chemin suivi m’ouvre une porte vers un possible, une alternative.
Je suis fière de ma réalité. Parce que j’ai la chance d’avoir pu la créer comme mienne et non comme le reflet de ce qu’on attendait de moi. J’ai souvent choisi les chemins de traverse, et le voyage n’en a été que plus riche. J’ai plus souvent qu’à mon tour du prendre les armes et me battre pour ce qui me semblait être des causes qui en valaient la peine. Certaines n’étaient que des moulins à vent, mais j’ai appris à les reconnaitre. D’autres par contre ont bousculé ma vie, ma perception des choses, m’ont apporté bien plus que je n’aurais pu imaginer. Et ma réalité s’est parée de reliefs, de couleurs, de cascades endiablées. C’est ce qui la rend unique.
Parfois, j’ai besoin de prendre de la hauteur, de repenser ma réalité. Je monte alors sur ces montagnes intérieures qui ne sont plus des obstacles mais des refuges, des belvédères. Et c’est là, au creux de mes plus grand accomplissements, parce que que c’est ainsi que je les considère, même si dans la réalité d’autrui ils auraient une toute autre forme, une toute autre importance, que je trouve la plus grande paix. Je peux dès lors observer à loisir ma réalité, et en redéfinir les contours si je le désire.
Parce que quoi qu’on en pense, personne ne définit notre réalité si ce n’est nous-même. C’est ma perception des choses qui sculpte la mienne. J’en dessine les reliefs, les abysses de mes émotions parfois, la hauteur des obstacles que je pense se dresser devant moi. Il suffit parfois de regarder les choses d’un point de vue différent pour en changer toute la géométrie et transformer des failles ou autres chaines montagneuses en de vastes vallées fertiles. Il suffit d’une seule pensée et tout change.
Étant celle que je suis, j’aime conserver quelques volcans en éruptions, histoire de nourrir ma créativité et d’éclairer un peu tout ça de l’intérieur. J’aime garder certaines passions intactes, brûlantes, fertilisantes. C’est ma réalité, mon fonctionnement, mon choix.
Ma réalité n’est pas un long fleuve tranquille, c’est le cycle de l’eau dans son intégralité. De la source, timide, au cœur d’une forêt enchantée, au torrent impétueux qui dévale la paroi rocheuse en jouant avec les reliefs. Ce sont des cascades émotionnelles, majestueuses, bouillonnantes, purificatrices. Ce sont des rivières d’expériences, des fleuves de partage. C’est un océan dont l’écume légère contraste avec les courants marins et les fosses de mes pensées. Ce sont des nuages duveteux qui s’élèvent, éclatent et dont chaque goutte de pluie fertilise les terres fertiles, et s’infiltre profondément en moi. Vraiment, on est loin d’un long fleuve tranquille. Parce que c’est ainsi que je désire ma réalité.
Ma réalité est vivante, elle fluctue en fonction de mes envies, de mes désirs, de mes expériences. Et je continue de la créer, chaque jour, instant après instant.
Et si je suis aussi sereine vis à vis d’elle, c’est que je sais que je peux agir, penser, ressentir afin de changer ce qui ne me convient pas. Ou d’accepter de ne rien pouvoir faire, pour le moment, ou pour plus longtemps, parce que tel est mon choix. J’ai la chance de pouvoir choisir mes batailles désormais, et je n’ai plus le goût aux batailles frontales et rangées, aux affrontements aussi violent que meurtriers. Je préfère la plupart du temps la guérilla ou les tirs de sniper. Ou un combat moins spectaculaire, bien que très profond, sur la durée. Cependant, je peux toujours faire le choix d’enfiler mon armure, de brandir ma hallebarde et mon épée et de foncer dans le tas si j’en ressens le besoin. Je fais le choix des armes et de la bataille à mener lorsque ça se présente. Avec en arrière plan l’objectif d’enrichir ma réalité.
Le jour où j’ai accepté la beauté de ma réalité, malgré, ou grâce à, ses reliefs vertigineux, à ses failles, à ses volcans mais aussi à ses vastes vallées, je me suis sentie, pour la première fois depuis très longtemps, vivante. Réellement, profondément vivante. Parce que tout ce que j’avais pu vivre jusque là, que ce soit positif ou non, m’avait amenée à construire cette réalité qui était mienne. Et que le spectacle qu’elle m’offrait m’émouvait au larmes. Quelle chance d’avoir pu créer quelque chose d’aussi riche et divers!
Voila, nous sommes tous les créateurs de notre réalité. A nous d’en voir la beauté, la force teintée de fragilité, la permanence de son existence ainsi que ses métamorphoses constantes.
Je suis créatrice de ma réalité.
Quelle magnifique plume, si précise, juste et fine et qui décrit merveilleusement votre réalité.
C’est à chaque fois un plaisir de lire ces beaux partages que vous nous confiez : mis bout à bout ils formeraient un magnifique livre….
Belle épopée 2019 pleine de petits et grands bonheurs.
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