
Parce que toute histoire, qu’elle soit anecdotique ou au long cours, commence quelque part, il me paraissait pertinent de débuter ma saga par ce mot: commencement.
Commencement
substantif masculin.
- Première partie d’un ensemble; moment, point initial de quelque chose.
- Première partie de la vie, spéc. de la vie sociale, professionnelle, d’un apprentissage; première partie d’un phénomène social.
- Premiers éléments d’une connaissance, d’une science.
J’ai pris le temps en décembre de terminer ce qui devait l’être, de faire le point et de déterminer ce qui ferait partie de l’aventure et ce qui resterait là, parce que désormais inutile ou accessoire. Alors que c’est quelque chose que j’ai l’habitude de faire, et qu’en général tout se passe sereinement, comme une évidence, cette année avait une saveur particulière. J’avais vraiment la sensation de clore un tome de ma vie, et non pas uniquement un chapitre. C’est pour cette raison que j’ai décidé de prendre un peu plus de temps que d’ordinaire, et d’aller au fond des choses. Et je ne le regrette pas.
Je commence donc cette année, et cette nouvelle aventure avec un regard neuf. Je sais que tout ce que j’ai fais jusqu’ici m’a menée à ce moment précis, et que je suis prête à vivre la suite de ma saga personnelle. Je suis sereine, attentive, ouverte. Quoi qu’il se présente, je sais que j’en ferai un fragment de vie, qui trouvera sa place dans ma construction personnelle. Des liens se créeront, d’autres se briseront. De nouvelles connaissances et compréhensions viendront enrichir ou invalider celles qui sont déjà présentes en moi. J’approfondirai certains domaines et en abandonnerai d’autres. J’accepte tout ça, et bien d’autres choses encore. Pour le moment, néanmoins, je me trouve au sommet d’une falaise donnant sur une vallée luxuriante, inconnue encore, accueillante sans aucun doute. À moi de faire le premier pas et de me plonger dans son exploration.
Ce que j’aime dans les commencements, c’est qu’ils sont volatiles, éthérés… Ce sont les impulsions originelles qui nous projettent vers ce qui doit être, et qui, une fois leur tache accomplie, ne sont plus qu’un souvenir… C’est pour ça que j’aime rester, pour un instant encore, sur ma falaise intérieure, et passer un peu de temps à contempler ce qui m’attend, avec gourmandise, avec l’assurance que de l’autre côté de cette vallée, la future moi sourit au souvenir de ce que je suis aujourd’hui.
Je ne considère pour autant pas e commencement comme un renoncement ou un oubli de ce qui a précédé. Mais plutôt, comme je l’ai écrit plus tôt, comme l’ouverture d’un nouveau tome de ma vie. Il s’inscrit clairement dans la continuité de ce que j’ai déjà vécu, et pour autant, il a sa dynamique propre. Probablement moins sombre que d’autres, sans aucun doute aussi intense que la plupart, il marquera une nouvelle étape dans mon voyage intérieur. Et c’est ce qui me réjouit. Je vois déjà se mettre en place certaines choses, simples ébauches de ce qu’elle seront plus tard, ou leurres destinés à faire diversion histoire de me garder motivée. Quoi qu’il en soit, tout est prêt. Il ne me reste qu’à faire ce pas.
Et c’est exactement ce que je fais en publiant cette première carte de l’année. En écrivant ces mots. Il n’y a plus réellement de commencement. Tout est déjà commencé. Et c’est très bien comme ça.
