
Cette semaine, J’ai eu beaucoup de mal à me décider. J’étais à la fois pleine d’idées et dans une brume mentale. J’ai préféré prendre le temps de laisser venir les choses, de laisser mon esprit faire un tri. Je savais que ce matin, je saurai quoi écrire sur ma carte. J’ai laissé mes pensées divaguer, à l’écoute de ce qu’elles m’inspiraient, j’ai laissé mes souvenirs émerger, connecter des éléments les uns aux autres.
Ce matin, une évidence. Je suis un passeur (et oui, j’utilise le masculin). Dans le sens noble du terme. Un passeur d’idées, d’émotions, de connaissances aussi. Nous le sommes tous.
Il me vient parfois des idées ou des pensées sorties de nulle part, mais qui me semblent suffisamment importantes pour que je les note, que je m’en souvienne. Parfois elles me concernent, parfois je ne suis que la messagère. Et c’est en ça que je me considère comme un passeur. Je partage volontiers ce qui me passe par la tête, ou ce qui me touche. Ou ce qui me semble important. Parce que ça peut aussi parler à quelqu’un d’autre, quelqu’un qui en aura besoin à ce moment là. Et je ne sais pas ce qui me fait le plus plaisir: partager quelque chose qui me touche personnellement, ou quelque chose qui touchera quelqu’un.
Mon métier fait de moi un passeur de connaissances, de savoir. Je ne suis là que pour distiller ce dont ils ont besoin, en adaptant le flux à leurs besoins. Mais globalement, que ce soit moi ou un autre, cela n’a pas grande importance, ce qui compte, c’est le contenu de ce qu’on leur transmet. Après, chacun a sa manière de le faire. Et c’est peut être là que je peux ajouter mon grain de sel. Ce que je fais avec enthousiasme. Mais concrètement, mon travail se résume à rendre accessible un savoir et des compétences à des enfants qui sont prêts à les recevoir. C’est aussi simple que ça. Je suis un passeur.
Il en va de même avec ce que je perçois de ce monde. Je suis encore surprise lorsque je remarque que mes idées du moments, ou mes envies entrent en écho avec celles de personnes à l’autre bout du monde. J’en suis venue à penser qu’il existe des dynamiques accessibles à tous, et que certaines nous parlent plus ou moins. Lorsqu’on sent qu’il est temps de se pencher sur une question particulière, on entre dans la dynamique correspondante, et on y participe. A nous ensuite de garder ce qu’on a ressenti ou compris, ou au contraire de le partager. Je choisis en général la deuxième option, parce que je suis un passeur.
Après tout, si quelque chose est suffisamment puissant pour nous faire vibrer, pour nous donner envie, pour nous bousculer, pour nous motiver, c’est que c’est important. Peut être uniquement pour nous, peut être aussi pour d’autres. Et partager une émotion, une vibration, une passion, une découverte, c’est aussi participer à sa diffusion. En ce qui me concerne, je pars du principe que si quelque chose a réussi à m’émouvoir au point de me précipiter sur mon clavier pour le partager, c’est que c’est quelque chose de positif, de constructif, qui peut apporter quelque chose à ceux qui me lisent. Je joue donc mon rôle de passeur.
Je ne partage pas tout. Je garde encore beaucoup en moi. probablement parce que le temps n’est pas propice au partage, ou tout simplement parce que j’ai envie de voir où ça me mène. ça ne me pèse pas, ça m’enrichit. Le moment voulu, je le partagerai avec la personne à qui ça parlera le plus. Avec plaisir, avec conviction.
J’essaie cependant de limiter ma propre influence. Bien évidemment, ce que je partage porte la vision que j’en ai. Mais j’essaie toujours de laisser aux autres l’opportunité de se faire leur propre opinion. Je ne suis pas dans le jugement, je suis dans la transmission. J’ai bien évidemment un avis très tranché sur tout un tas de choses, et je ne choisis de partager que ce qui me fait vibrer. J’ai décidé de ne passer que ce qui me parait constructif, ou intense. Je laisse à d’autres le loisir de passer ce qu’ils veulent.
Je prends peu à peu conscience de mon rôle dans le processus de diffusion de ce qui peut me faire vibrer. Et du rôle que nous jouons tous dans ce jeu de transmission. Et puisque j’en ai conscience, il m’appartient aussi d’en porter la responsabilité. Je sais que mon impact n’est que très limité, du moins directement. Par contre, je m’efforce de ne faire passer que ce qui me parait être constructif, ou apporter quelque chose à quelqu’un. Le reste m’indiffère.
Cette semaine, prenons conscience de note rôle de passeur dans notre entourage proche et virtuel, et partageons, encore et toujours!

motif: Gelijoy
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