
Première semaine de printemps, tout semble se réveiller. J’ai pensé que ce serait une bonne idée de commencer notre exploration du Bosquet avec nos cinq sens. En commençant cette semaine avec la vue.
Nous regardons souvent les choses, les personnes, les paysages… sans vraiment les voir. Alors cette semaine, nous essaierons de vraiment voir ce qui se présente à nous. Voir leur forme, leur couleurs, leurs textures. Voir ce qui leur donne leur singularité.
J’ai des cailloux à la maison, toutes sortes de cailloux, des pierres de rivière, des cristaux, et d’autres qui font partie d’une collection toute particulière qu’Emma avait commencée. Des cailloux en forme de coeur. Je me rappelle très bien combien son visage s’illuminait lorsqu’elle en trouvait un à ajouter à sa collection… pour elle, ça signifiait qu’elle était aimée par la Nature. Et ça lui faisait du bien dans ses moments difficiles. Je dois me montrer honnête: certains n’avaient une forme de coeur qu’à ses yeux, mais c’est qui comptait, après tout. Lorsqu’elle est décédée, j’ai continué sa collection, qui est devenue mienne. Lorsque je fais une balade, je recherceh toujours des cailloux en formes de coeur, parce que, pour moi aussi, ça signifie que je suis aimée… et la plupart du temps je pars me balader lorsque j’ai besoin de me reconnecter. C’est souvent lorsque je n’y pense plus, lorsque je suis de nouveau en équilibre, que je me sens bien, que mes yeux repèrent une pierre en forme de coeur… ou à peu près… je l’emporte à la maison, et je l’ajoute à ma collection.
D’autres cailloux me servent à retrouver mon équilibre. Je peux passer un temps certain à essayer de les empiler, à en sentir le poids ou non au bout de mes doigts… mais j’en parlerai une autre fois.
La dernière sorte de pierre que j’ai à la maison sont des cristaux. La plupart en forme de galets plats qui tiennent dans la paume de ma main. Je ne connais rien à la lithothérapie, et je n’y tiens pas plus que ça, je ne connais rien non plus aux propriétés supposées des pierres, mais je les trouve vraiment fascinants et beaux. j’aime les prendre en main, et encore plus les observer de près. Leur structure me fascine. Les couches qui les composent, parfois dans des nuances d’une même couleur, parfois de différentes couleurs, sont presque hypnotisantes. Les fissures que je peux voir mais qui ne les fragilisent pas sont inspirantes. Ils m’apaisent parce que je laisse mes pensées errer, et mes yeux apportent chaque détail à mon esprit. C’est une pratique méditative, et elle est plutôt efficace pour me ramener au calme. je porte simplement toute mon attention à observer ces pierres, je recentre mon esprit.
Lorsque je rencontre de nouvelles personnes, j’essaie d’aller au delà de l’évidence: leur silhouette, leurs vêtements, ce qu’elles me disent. J’essaie de me concentrer sur leur langage non verbal, sur la manière dont elles inter agissent avec autrui, sur leurs expressions. Et j’ai rapidement une idée sur la personne à qui j’ai à faire. Parce que j’ai appris à décoder ces petits détails, à voir au travers de leur aspect artificiel. Nous en avons tous un, et c’est une manière d’appartenir au groupe, je pense. Mais si nous portons une attention particulière à la personne, nous pouvons voir son individualité. ses émotions, sa personnalité. Et c’est ce qui m’intéresse, c’est sur quoi je m’appuierai pour construire, ou non, une relation.
Vous n’avez pas besoin de partir vous balader ou être au milieu d’une foule pour vous entrainer à observer. Dans le jardin de mes parents, il y a cet arbre, de presque 40 ans maintenant. Il n’a jamais poussé comme il était sensé le faire, il a pris lui aussi des chemins de traverse. Une partie est morte, mais il continue de fleurir, d’être là. Cet arbre est un monde à lui seul. Il recèle de nombreuses texture, il est le support de diverses mousses, de minuscules champignons… à la fin Avril, ses fleurs tombent, et c’est magique. A l’automne, il nous offre toute une palette de feuilles colorées, du vert foncé au rouge vif. Il est l’un de mes sujets favoris à photographier. Et j’aime passer du temps à l’observer de près à chacune de mes visites. Mon neveu s’étonnait de me voir le nez collé à cet arbre et je lui ai appris à le regarder également. Il y a tant de mystères à découvrir si on se donne la peine de vraiment voir.
Alors cette semaine, essayez de regarder les choses et les gens de plus près, de voir au travers ce qui peut troubler votre vision. Et profitez du voyage offert!
La carte
Je voulais illustrer cette idée d’observer avec quelque chose de simple, de petit, que nous pourrions tous trouver dans notre vie quotidienne. Une goutte de rosée. Je ne voulais pas la dessiner comme je le fais habituellement, je voulais la rendre plus complexe, lui offrir la possibilité d’étendre notre vision. Alors j’ai décidé de la colorer avec d’autres couleurs que celles présentes sur la feuille qui la portait, des couleurs qui appartiendrait à ce qui se trouve derrière nous. Parce que lorsque vous vous entrainez à vous focaliser sur quelque chose, vous étendez également votre vision, en quelque sorte. Cette feuille, cette goutte sont ce qui vous permettent d’être capables de percevoir ce qui est autour. Leur simplicité étendra votre prise de conscience d’un monde bien plus vaste. Et cette capacité est une partie importante de votre magie personnelle. D’où les étincelles, évidemment.
Mon voyage

Notre journal
Cette semaine, il s’agit plus d’un exercice qui requiert que vous ayez un objet simple, un caillou, une brindille, une feuille, une plume….

Nos cartes/stickers


Je vous souhaite une semaine la plus douce possible. Parce que vous le méritez