Avec qui puis-je partager sans jugement?
Qui est là pour m’écouter? Qui est là pour m’accompagner dans mon cheminement? Qui n’essaie pas de m’imposer sa vision des choses? Qui me pousse à me poser les bonnes questions? À qui puis-je me confier? Avec qui puis-je me sentir libre d’être moi-même?
Nous avons tous nos expériences et notre vécu, notre vision des choses et nos propres valeurs. Et il est plutôt aisé de juger autrui, dès lors que leur chemin ne suit pas la route que nous avons tracée pour nous-même. Nous pouvons ne pas comprendre leur choix, ou même être en désaccord avec eux… Pour autant, en projetant sur autrui notre propre expérience de vie, nous invalidons la leur. En imposant notre vision des choses, nous nions la leur. En pensant leur offrir une norme à suivre, nous leur refusons l’expression de leur singularité… Nous sommes responsables de nos choix, notre expérience de vie est tout aussi valable que celle d’autrui. Nous avons la chance d’avoir la possibilité de découvrir, d’explorer, de partager…
Le jugement, c’est imposer aux autres notre point de vue, nos valeurs, notre vision, nos principes. C’est projeter nos propres angoisses, nos propres failles, nos propres échecs sur autrui. Alors que leur chemin de vie est différent du notre… La réciproque est aussi vraie. Nous pouvons subit le jugement et non l’appliquer.
Le discernement, c’est être le témoin de leur expérience de vie, c’est leur offrir un espace de parole et de partage. C’est exprimer la confiance et l’affection que l’on ressent pour eux. Et c’est aussi nous donner l’occasion d’être en contact avec des idées, des savoirs-faire, des savoirs-être différents des nôtres, et nous enrichir à leur contact. C’est essayer de comprendre, sans projection de notre part, c’est se donner l’opportunité d’apprendre. C’est s’enrichir mutuellement, et respecter ce que l’autre ressent, fait, ou est.
Aujourd’hui, je prends conscience des personnes qui m’offrent un espace de liberté d’être moi-même. Et je me rends compte que, parfois, moi aussi je peux être dans le jugement.
Je peux:
- noter les temps de la semaine où je me suis senti(e) jugé(e),
- écrire ce que j’ai ressenti lorsque j’ai été jugé(e) par quelqu’un
- noter les moments où moi-même j’ai été dans le jugement, sans me blâmer pour ça, j’apprends!
- essayer de comprendre ce qui déclenche ce jugement de ma part, et essayer d’y remédier dans le futur.
- surtout, surtout, ne pas me juger, mais être le témoin de ma progression en la matière.
Parce que je le mérite.