Décembre est un mois encore compliqué pour moi, j’en ai bien conscience. Il y a 10 ans tout juste, je mettais un pied en enfer, alors que je rentrais d’une journée somme toute banale. Mon petit univers s’est écroulé, du moins ce qui en restait après avoir tenté à de multiples reprise d’aider celui qui était mon mari à faire face à sa maladie mentale, à son alcoolisme, à ses addictions. Il me suffit de fermer les yeux pour revoir les traces de sang qui menaient à mon appartement, la porte dégondée, et son absence… je me souviens encore de ma terreur et de celle de ma fille, que j’avais dans les bras, alors âgée de 2 ans et demi. Je me souviens très bien avoir appelé la police, les hôpitaux, et de m’être précipitée aux urgences pour le retrouver, ensanglanté, hurlant, alcoolisé à un point inimaginable, hors de lui. Et je ressens encore très vivement ce qui m’a traversé à ce moment là: la rage, la haine, la volonté de m’en sortir, de faire tout ce qu’il fallait pour mettre fin à ce cauchemar, pour protéger ma fille.
Ce que j’ai fait.
10 ans plus tard, il est marié et heureux, et je suis à un point de ma vie où tous ces souvenirs ne me font plus mal. Ce sont juste des souvenirs. Le seul lien qui existait entre nous est parti il y a 1 an et demi. Il ne fait donc plus partie de ma vie.
Aujourd’hui Je n’ai plus de haine envers lui… il m’a donné une fille merveilleuse, et la force de construire toute une vie pour elle, puis pour moi. Il m’a poussée à aller au delà de mes limites, à me dépasser, à me renforcer. Et chacune de ses tentatives pour me détruire (nombreuses et réelles) a eu pour conséquence une plus grande volonté de ma part, parce que je ne me battais pas uniquement pour moi, mais surtout pour ma fille. Et j’ai appris à m’armer de patience, de ténacité, de lucidité, de recul, et de confiance. Je n’ai pas laissé ces épreuves m’ôter toute humanité, je ne me suis pas renfermée. Je devais être une mère, je devais préserver son innocence, son équilibre. Et je me devais surtout de lui montrer l’exemple: je n’étais pas une victime. J’étais une guerrière. Non pas pour détruire qui que ce soit, mais pour protéger, pour construire, pour me battre pour elle, pour nous. Finalement, je lui dois beaucoup, à cet homme. Disons qu’on est quittes.
C’est cette traversée de mon petit enfer personnel qui m’a rendue forte je pense, suffisamment en tout cas pour faire face à un autre enfer, quelques années plus tard… Et j’en reviens, petit à petit, une fois de plus. Bien déterminée cette fois à ne plus y remettre les pieds. Et avec l’intime conviction que le meilleur reste à venir. Et s’il ne vient pas à moi, j’irai le chercher, où qu’il soit. Parce que j’en ai envie, et que je pense en avoir fini avec le côté obscur de la vie, j’ai bien appris ma leçon. De guerrière je suis passée à conquérante.
Alors oui, ce mois de décembre est compliqué pour moi, même aujourd’hui. Encore aujourd’hui. Mais j’ai aussi de quoi l’affronter: l’envie qu’il soit doux, apaisé, intérieur. loin de cette agitation et de ces manifestations sonores, visuelles et sociales qui me sont encore trop douloureuses. Je vais en profiter pour me préparer à ce qui vient ensuite: une nouvelle année, de nouvelles aventures, de nouvelles expériences, de nouvelles rencontres. Et la fin d’une période tellement riche mais sombre, et le début d’une autre, épique et lumineuse.
Voici donc votre challenge:
Une carte par semaine 49
Citation: « L’heure la plus sombre est celle qui vient juste avant le lever du soleil » Paulo Coelho
Mot: aube
Motif: snow flower
Je vous rappelle les modalités du challenge:
- Chaque lundi, je poste le sujet du challenge. Vous avez jusqu’au dimanche soir suivant pour poster vos propositions sur le groupe facebook.
- Je vous propose plusieurs possibilités: une citation, un mot, un motif de zentangle. A vous de choisir d’en utiliser un ou plusieurs. Les liens vers les tutoriels éventuels seront inclus.
- Vous pouvez dès lors décorer votre carte, ou encore votre page de cahier.
- Surtout, amusez-vous, prenez ce temps pour vous, profitez, laissez parler votre créativité. Partagez aussi, chacun peut être une source d’inspiration pour les autres!
Et voici ma carte:
ton billet me fait mal, si jeune et un sac à dos si lourd à porter.
La vie n’est pas toujours rose, je te souhaite un apaisement et surtout la force de rebondir. bises
J’aimeJ’aime
Bon jour,
L’essentiel est d’avancer, quoi qu’il arrive (et j’en sais quelque chose). 🙂
Max-Louis
J’aimeJ’aime