Chaque jour de ce mois de novembre, je laisse un générateur de nombre aléatoire choisir aléatoirement une carte issue d’un des jeux du cheminement. Et je chemine avec.
Carte du jour: 27ème carte du cheminement n°10: s’aligner à soi.

Comment me sentir pleinement et durablement en accord avec moi-même ?
- Qu’est-ce qui, dans ma vie, va me demander le plus de vigilance pour être harmonisé ?
- Qu’est-ce qui, en revanche, est déjà naturellement en place ?
- Comment construire des passerelles entre mes mondes extérieur et intérieur ?
- Quelles formes ces passerelles peuvent-elles prendre ?
- Comment les entretenir et les rendre de plus en plus perméables ?
Une fois mes deux mondes en harmonie, je peux agir pour qu’ils le soient sur la durée. Pour cela, je dois être à l’écoute de ce qui se passe en moi et dans ma vie. Et m’assurer que mes actions extérieures reflètent mes valeurs internes. De même, mes expériences de vie doivent nourrir ma réflexion, ma vision des choses. C’est en faisant le lien permanent entre ces deux dynamiques, en établissant autant de ponts que possible que tout sera plus fluide, plus solide et plus durable. Avec le temps, je ferai le lien naturellement, et je n’aurai plus à faire l’effort de mettre les choses en perspective. Mais pour le moment, je fais un pas à la fois, et je m’assure régulièrement que tout est en accord et je construis mes passerelles.
En ce qui me concerne, je m’efforce d’être la plus intègre possible, d’être la plus transparente possible. Ce qui ne veut pas dire que je donne à voir tout de ma vie à tout le monde. Mais que je n’essaie pas de prétendre être quelqu’un d’autre pour correspondre à l’idée que d’autres pourraient avoir de moi. Les passerelles que j’ai construites entre mon univers intérieur et le monde extérieur sont aujourd’hui solides, saines, sûres. Et je me sens libre de passer de l’un à l’autre sans souci.
J’ai vécu une grande partie de ma vie à faire le grand écart entre deux mondes qui s’éloignaient un peu plus chaque jour. Par loyauté, par convention aussi certainement. Aujourd’hui, les choses sont beaucoup plus claires, plus sereines, plus saines. Je suis bien ancrée dans mon existence, et je me sens enfin à ma place. Mais pour en arriver là, j’ai du élaguer ce qui m’étouffait, j’ai du couper des ponts, ériger des limites claires, faire table rase de ce qui n’avait plus lieu d’être, remettre un peu d’ordre dans le chaos. J’étais prête à le faire, à tourner la page, à clore ce chapitre de ma vie et à entamer un autre tome. Sans regrets, sans amertume. Parce que j’emporte avec moi ce qui compte vraiment.
Surtout, je ne me suis pas justifiée, je n’ai pas essayé de convaincre qui que ce soit. Je me suis juste libérée des carcans qui m’entravaient. Que ce soit ceux que l’on m’avait imposés, ou ceux que j’avais choisi de m’infliger. Et je me suis relevée, petit à petit. Libérée d’un poids que je n’avais pas à porter. Et j’ai choisi de simplement garder la tête haute, de montrer ma vulnérabilité. Parce que je n’avais plus à protéger mon monde intérieur, il était assez solide pour être exposé. Je n’avais plus rien à cacher, et je pouvais me concentrer sur la suite. Si certains ont été surpris, ou déçus, ou ont désapprouvé ma démarche, je leur rappelais simplement que c’est ce que je sens devoir faire. Que j’ai essayé de suivre le chemin qui m’avait été tracé, mais que je m’y suis perdue. Qu’il n’avait jamais été le mien. Et que si j’avais beaucoup appris, surtout sur ce dont je ne voulais pas dans ma vie, il était temps pour moi de reprendre ma route.
Surtout, je ne me dis pas que j’ai perdu tout ce temps à faire et à être ce que d’autres attendaient de moi. D’une part parce que j’avais réussi à compartimenter ma vie de telle sorte que j’évoluais en parallèle sur les deux routes. Et d’autre part parce que j’ai également beaucoup appris de ces années à faire le grand écart. Loin d’être une perte de temps, ce fut une exploration de mes propres limites, de mes perceptions, de mes relations, d’un monde auquel je n’appartiens pas mais que j’ai eu le loisir d’étudier. Et, le moment venu, il m’a été très facile de faire mon choix. Tout était déjà en place, et n’attendait qu’une impulsion de ma part pour que l’équilibre soit rétabli. Certes, il y a eu quelques remous inévitables, mais peu m’importe, en réalité, parce que ça ne me concerne plus. Nous avons tous notre propre route à parcourir, et je leur souhaite des vents favorables. Mais je n’ai ni l’envie ni le besoin de me retourner. J’ai mon propre chemin à reprendre.
Aujourd’hui, je me concentre donc sur ce que j’ai déjà réussi à mettre en place, et je continue de construire des passerelles. Je le fais avec patience, sans me juger. Un pas à la fois. Et je m’assure d’être en accord avec moi même à chaque étape. J’avance à la fois déterminée, mais aussi en faisant preuve de vulnérabilité. Parce que c’est cette vulnérabilité qui m’indique ce qui doit encore être consolidé, ce qui a encore besoin d’être exposé. Et ce que je peux choisir de protéger. Je n’ai plus à avancer coûte que coûte, indifférente aux obstacles ou aux adversités. Je peux donner une autre dimension à mon existence, beaucoup plus riche, lui redonner du sens. Et m’épanouir. Je n’ai plus à faire preuve d’une force mentale à toute épreuve. Je peux lâcher prise, et envisager ce qui vient avec ouverture et curiosité. Un jour à la fois, un pas à la fois. Avec confiance en moi et dans le chemin que je prends. Parce que je me sens enfin à ma place, et que je me sens enfin réellement vivre ma vie pleinement.
Parce que je le mérite.
Je vous souhaite une belle journée.
La carte du jour est issue du jeu du cheminement n°10: s’aligner à soi. Vous le trouverez ici.