Inktober 2022: préparation

Première étape: traduire la lite en français pour les non anglophones qui seraient tentés par l’aventure (fait, vous la trouverez ici)

Deuxième étape: choisir le support pour le challenge (les années précédentes, je l’ai fait sur des cartes, puis dans des carnets faits maison, tout était très bien, mais j’aime ajouter un challenge au challenge). Cette année, ce sera un carnet de croquis avec des feuilles en papier épais (200g), en format carré (21cm de côté). J’aime beaucoup travailler dans des carrés, et puis la taille me permet pas mal de liberté.

J’ai donc choisi mon carnet, mais la couverture ne m’allait pas du tout du tout: le graphisme (j’aime avoir des couvertures simples, ou qui se rapportent à ce que le carnet contient, mais là… juste de la pub pour la marque…), l’épaisseur (bien trop fine, j’ai besoin d’une couverture costaud, je risque d’emporter le carnet un peu partout pendant le mois de septembre et pendant mes vacances annuelles en octobre…).

Troisième étape: choisir le médium que je vais utiliser pour le challenge. Cette année, j’ai choisi de faire inktober avec

  • les feutres Faber-Castell pitt artist pens. J’ai choisi d’explorer un peu avec cet assortiment:
  • de l’encre de chine noire.
  • de l’encre acrylique cuivre. J’ai choisi l’encre acrylique n°805 d’Amsterdam. L’année dernière, j’avais utilisé la dorée. J’ai des pots d’encre argent et or profond, je verrai si je les ajoute ou pas. J’ai surtout envie de rester simple, mais… je verrai ou m’emmène l’inspiration.

Pour la couverture de mon carnet, j’ai découpé une feuille de bristol aux bonnes dimensions, et j’ai écrit le mot Inktober avec un des feutres techniques, puis j’ai souligné les lettre avec l’encre cuivrée et j’ai ajouté des points à l’encre, de différentes dimensions, ici et là. J’ai ensuite collé la feuille de bristol sur la couverture, avec de la cléocol (il m’en restait de ma période « je fais des boites »). Une fois sec, j’ai recouvert mon dessin de colle (elle devient transparente en séchant, et protègera ma page de l’eau, en la rendant aussi plus rigide et épaisse). J’ai laissé le tout sécher à fond pendant la nuit, et j’ai recouvert le verso de la couverture de colle aussi. Histoire de bien m’assurer de sa solidité.

Et voilà!

J’ai aussi commencé à faire mes croquis, mais chuuuuut, c’est encore un secret, jusqu’en octobre!

Carnet de voyage intérieur. Autre perspective.

Je ne reste jamais sur un échec (à mes yeux). Donc j’ai retenté de gribouiller sur mon fond. Cette fois, un motif unique et je suis plutôt contente du résultat.

Pour cette page, j’ai de nouveau choisi un papier coloré uni comme fond. j’ai voulu rester simple, parce que la déco ne doit pas prendre le pas sur le message (selon moi, j’ai du mal avec les pages chargées, avec trop d’informations).

Pour le recto, je n’aime pas rester sur un échec (à mes yeux), donc j’ai décidé de retenter de gribouiller sur mon papier de fond… un seul motif cette fois, et j’aime beaucoup mieux. Je pense que je recommencerai du coup hahaha.

Puis j’ai imprimé la carte du jour et je l’ai collée sur un papier contrastant. J’ai ensuite écrit les mots qui me venaient à l’esprit sur un papier quadrillé. Et j’ai fait ma petite carte au feutre et à l’aquarelle. Et j’ai déchiré un bout de papier scrabooking pour rappeler les couleurs de mon gribouillage et unir un peu le tout. La carte de l’arbre est recto verso. Pour illustrer les différentes perspectives et l’idée que si au départ on voit souvent la situation comme une voie sans issue, si on se sent bloqué, souvent, en changeant de perspective tout un univers s’ouvre et s’offre. J’ai attachée la carte avec du masking tape (renforcé de colle, il est un peu vieux….).

Pour le verso, j’ai fait simple (et mémo pour plus tard: le stylo encre et le stylo gel requièrent un temps de pause avant de manipuler leur support….). J’ai juste ajouté une fleur en papier sur laquelle j’ai collé un truc bidule qui trainait dans un de mes tiroir (j’ai dit que je recyclais un maximum de trucs… et j’ai de quoi faire!!!).

encore une fois imparfait, mais c’est ce qui me plait hahaha.

A vous de jouer!

Voyage intérieur 2020. Autre perspective.

Bonjour à tous! J’espère que l’étape d’hier vous a plu. Aujourd’hui, on prend un virage à 180° sur ce qu’on perçoit et pense. On Prend du recul, on change de perspective et on observe ce qui se passe en nous. Parce que cette prise de recul peut vraiment nous aider à traverser et à en finir avec des difficultés qui nous paraissent insurmontables alors qu’elles ne sont en réalité qu’un écran de fumée. En prenant du recul, en nous élevant, en changeant de perspective, nous sommes capable de déterminer la nature ce que qui nous bloque et de trouver la solution pour passer de l’autre côté et poursuivre notre cheminement. Je vous souhaite de sortir grandis de cette journée, ou du moins d’avoir expérimenté quelque chose de nouveau.


1. Cette carte m’évoque….

2. Changer de perspective signifie…..,

3. Changer de perspective m’apporte……..

4. Changer de perspective me parait difficile parce que…

4. Pour être plus serein(e), je vais essayer de prendre du recul/ de changer de perspective plus souvent en ce qui concerne …..

Voyage intérieur 2020: mon support

J’ai farfouillé dans mon bazar pour trouver de quoi mener à bien mon projet sans avoir à sortir de chez moi ou acheter quoi que ce soit. Ce sera un projet récup’, recyclage, déstockage…. Un projet parfait pour le confinement!

Je cherchais un support qui me permettait d’être le plus libre possible, que ce soit dans les techniques employées, dans les formats, dans la possibilité d’ajouter ou de modifier à tout moment ce que j’y mets… et j’avais une idée très précise de ce que je voulais: un système de cahier à disques, parce que c’est ce que je préfère utiliser pour ce genre de projet.

Voilà à quoi il ressemble pour le moment.

J’ai trouvé un Happy Planner (que j’appellerai HP à partir de maintenant, rien à voir avec un sorcier de fiction…) de 2017/2018. J’ai retiré les feuilles intérieures, échangé 2 anneaux avec un autre pour le plaisir de le faire, inversé les couvertures (parce que bon, on n’est plus en 2017/2018 depuis au moins 2 ans….). Et là, j’ai souri.

J’ai souri parce qu’en bas, comme en bas de toutes les couvertures intérieures d’HP, il y a ces mots: « Live creatively ». Alors autant je ne suis pas fan des rayures, mais je vais m’en occuper, autant ces mots m’ont bien parlé! C’est exactement ce que je compte faire, happy planner, exactement ce que je compte faire!

Bien, j’avais le cadre de mon projet, mais il me fallait le remplir…. et là, j’ai fait ma tornade dans mes trucs pour bidouiller…. et j’ai trouvé:

  • Des feuilles A4 de papier kraft.

J’ai coupé 3 feuilles en deux, pour avoir des cartes format A5. Et j’ai coupé 2 autres feuilles aux dimensions des pages ‘normales’ de HP, soit, 17 x 23cm. Il me reste des chutes que je garde pour les coller sur d’autre pages, les découper, ou je ne sais quoi encore… récup et recyclage!

J’en ai gardé 2 pour les coller sur l’intérieur de la couverture… parce que le marbré et les dates 17/18 n’ont plus lieu d’être. Une découpe à la bonne taille, un peu de scotch double face (mais la colle blanche aurait pu faire l’affaire) et hop, beaucoup mieux!

Je vais voir si je n’en trouve pas d’autres pour mettre sur les couvertures extérieures, du coup…. parce que j’aime beaucoup le rendu! Et puis…. j’ai eu du matériel dans une scrawlrbox récemment qui serait parfait pour décorer le tout….. hmmm…)

  • Des pages de cahier à petits carreaux

A la fin de chaque année scolaire, je fais le tri dans mes cahiers, et je récupère les pages vierges… Celles-ci, je les avais découpées il y a un bon moment et placées dans un HP…. que j’ai oublié….en plein soleil. Du coup, elles sont un peu délavées sur les bords, ce qui est parfait pour ce projet! j’ai de quoi écrire, et je peux les garder entières ou les découper… je verrai en fonction de mes envies et de mes besoins!

que j’avais découpées et oubliées dans un happy planner et qui du coup sont un peu délavées sur les bords… parfaites!

  • Des sacs en papier découpés en feuilles.

Je pourrai les utiliser pour décorer des pages, ou pour écrire…. j’ai reçu une commande de plantes récemment et j’ai récupéré tous les sacs une fois les plantes mises dans leurs bocaux respectifs… j’en ai fait pas mal de fleurs, mais j’ai gardé ces deux feuilles….je vais peut être devoir les repasser…. ou je trouverai un moyen de les utiliser telles quelles… à suivre….

En haut de la photo, on aperçoit ma perforatrice spéciale HP… qui fait des trous en forme de champignons!

  • Du papier cartonné en format A5

Il va m’être très utile pour servir de base à mes pages, et le dos sera un support parfait pour les gribouillages à la peinture ou pour ajouter des enveloppes etc…. son format est plus petit que le HP mais ce n’est pas du tout un souci pour moi, au contraire! Je pourrai placer les pages comme je le veux à l’intérieur. Je pourrai les décaler vers le bas pour laisser voir le titre en haut, ou au contraire les décaler vers le haut pour une continuité, ou encore les centrer…. c’est ce que j’aime dans ce système, je peux vraiment avoir une grande liberté avec mes pages.

  • Des enveloppes kraft

J’ai plusieurs sortes d’enveloppes que je garde pour en faire quelque chose…. certaines sont refermables en haut, d’autres sont d’un format intéressant… je ne les utiliserai probablement pas toutes, mais elles peuvent être intéressantes….

Je me rends compte à ce moment que j’ai choisi d’être la plus neutre possible pour les supports de base… du blanc (vierge, à petits carreaux), du kraft… ça me laisse plus de possibilité pour le reste, je vais pouvoir ajouter plein de couleurs sans que ça soit trop chargé!

  • Des chutes de papiers colorés

Des petits morceaux de papiers, imprimés, ou de scrapbooking, ou cartonné… Ils me serviront pour décorer mes pages, ou pour faire des enveloppes, des pochettes, des cartes, que sais-je encore….

Des pages de magazines de tailles différentes. Matériel parfait pour faire de la mosaïque ou pour décorer mes pages, surtout si le sujet entre en raisonnance avec le mot…. les possibilités sont presque infinies avec ces bouts de papier!

Des cartes routières. Retaillées en format HP avec mon super outil que l’ont peut voir à gauche puis perforées pour devenir des pages… je ne sais absolument pas ce que je vais en faire, mais elles sont vraiment chouettes, donc je trouverai bien!

Des blocs A5 à petits carreaux. On n’a jamais assez de papier quadrillé!

Des chutes de cartes colorées. J’ai utilisé ces intercalaires pour en faire d’autres au format HP pour un autre projet. Mais du coup, il me reste ça… parfaites pour ce projet!

Des chutes de papier scrapbooking. Certaines pourront devenir des pages, d’autres des cartes, d’autre encore des décos, j’ai de quoi faire! Merci le projet petites boites!

Des petits morceaux de papier avec des citations, des images sympas… j’avoue, j’ai un faible pour les citations (vous l’ignoriez, vraiment?). Du coup, lorsque j’en rencontre qui me plaisent vraiment en ligne, je les copie sur un document pptx que j’enregistre au fur et à mesure. Lorsque la diapositive est pleine, je l’imprime, la découpe, et mets les petits morceaux dans une boites. lorsque j’en ai besoin, je n’ai plus qu’à piocher dedans! Cette boite renferme aussi des bouts de papier scrap qui font à peu près la même taille.

Des fleurs en papier et d’autres petits bouts de papier. J’avoue, je me suis un peu lâcher côté fleurs en papier, mais ce tuto rendait la chose tellement facile que j’avais hâte de voir ce que chaque coupe différente donnait…. j’ai expérimenté avec des chutes de papier à carreaux, puis avec des chutes de papier scrapbooking fin… et je pense que la plupart des sacs en papier de ma livraison de plantes y est passée hahaha. Mais maintenant, j’ai plein de fleurs à coller partout et une nouvelle idée de recyclage: si un morceau de papier peut être coupé en carré de plus de 4 cm de côté, c’est ce que je lui fait subir avant de le transformer en fleur… et quand j’ai besoin de faire une pause d’écran, je prends ces papiers et je fais des fleurs! j’ai de quoi décorer un paquet de pages…. J’ai aussi des petits bouts de papiers dans cette boite,e t les chutes de carton gris de mes boites… il en me servira pas pour ce projet, mais je le garde pour une future idée!

Je n’ai pas pris la photo de mon papier blanc non plus, que ce soit le papier machine, le papier bristol (en A4, en A5, en A6… j’ai un souci d’addiction…), le papier aquarelle, le papier layout pour les marqueurs à alcool, et que sais-je encore….

Côté papier imprimé, je peux utiliser le papier des magazines, ou de livres (mais 1. Je ne suis pas vraiment fan du rendu, et 2. j’ai beaucoup de mal avec l’idée de détruire un livre…. sauf que certains livres ou guides du maitres sont obsolètes, donc je peux peut être les utiliser c’est une possibilité… je verrai en fonction de mes envies).

Côté matériel, j’ai aussi toute cette collection de pochoir que je peux utiliser avec des feutres, de la peinture, des crayons de couleurs etc….

Et puis il y a tout le reste… les crayons de couleurs, les feutres techniques, les feutres à pointe fine, moyen, pinceau; les marqueurs, les stylos gels; la peinture acrylique, l’aquarelle, l’encre, les pinceaux; les masking tapes, les autocollants, la colle, blanche et en stick, le scotch, les ciseaux, cutters etc…. les règles, les fils divers et variés, les perles pourquoi pas, les charms… bref, tout mon bazar créatif….

Mais à l’heure où je tape ces mots, mon support ressemble encore à un assemblage de papiers dans l’ordre de leur matière, puisque je les ai mis dans le cahier au fur et à mesure de leur perforation…. C’est donc une base, qui évoluera pour s’adapter à son contenu… et j’avoue, j’ai vraiment hâte de commencer!!

de gauche à droite: le papier kraft de la couverture, du papier bristol et blanc, des cartes routières, du carton, des feuilles de papier scrap, une enveloppe coupée en 2 pour faire des pochettes, des cartes en bristol, du papier kraft, des cartes routières, derrière lesquelles se trouve le papier à petits carreaux, et le papier kraft de la couverture…

Et vous? Qu’avez vous choisi comme support? Pensez-vous faire une version simple et épurée ou quelque chose de plus complexe? Avez-vous comme moi farfouillé dans tout votre logement pour trouver de quoi faire quelque chose?

Patience

Nous voilà à 3 semaines de confinement. Et tout commence à se mettre en place, nous nous adaptons à cette nouvelle réalité.

j’ai déjà été confinée à plusieurs reprises pendant la maladie d’Emma, que ce soit à l’hôpital ou à la maison, j’ai donc vite retrouvé certains automatismes, même si cette fois, c’était différent: j’étais seule avec la poilue ronronnante. Et puis d’autres paramètres sont venus s’ajouter pour rendre l’expérience un peu plus complexe: mes allergies sont très virulentes, j’ai une laryngite et ce confinement survient au moment de l’anniverciel de ma fille… Je savais donc que j’allais devoir traverser quelque chose qui ressemblait fortement à un enfer personnel. Et que j’en sortirai plus forte, plus sage, plus humble aussi…. Comme mes expériences précédentes me l’ont appris. Et que la leçon principale était simple: la patience.

Les deux premières semaines, j’étais complètement aphone. Les rares fois où j’essayais de parler (en forçant, pas malin du tout), c’était lors de l’appel téléphonique quotidien de mes parents. J’en ressortais épuisée, en toussant pendant un bon moment. Mais je savais que ça les rassurait, et puis ça me faisait plaisir aussi d’avoir une conversation, même limitée, avec un être humain (parce que le chat, clairement, a un vocabulaire un peu pauvre….).

La deuxième semaine, j’ai eu comme chaque année depuis 4 ans (déjà 4 ans!), des flashback des derniers jours d’Emma. Et là, problème, parce que lorsque ça se produisait, les années précédentes, je partais au bord du lac ou de la rivière, je prenais l’air, et je laissais les souvenirs s’évaporer tranquillement. Là clairement, impossible. Du fait de ma crise allergique plutôt violente (d’où la laryngite), j’étais sous stéroides et corticoides. Et malgré ça, les symptômes étaient toujours là dès que j’ouvrais la fenêtre. Donc confinement stricte…. je faisais partie des personnes à risques…. J’ai donc du m’adapter, trouver de nouvelles solutions.

Impossible de jouer de la flûte (ça m’aide beaucoup à retrouver ma sérénité, entre les mélodies et la gestion du souffle, c’est plutôt efficace en cas de stress…), frustration, beaucoup de travail (il a fallu tout réinventer, tout expliquer, tout adapter, être là pour les parents, pour les aider, les rassurer, les épauler, les déculpabiliser, les motiver, trouver des solutions pour garder le contact avec les enfants…). Et pas du tout envie de gribouiller. Par contre, une énorme envie de bidouiller…. et de mettre de l’ordre (dans ma tête et chez moi… rassurez-vous ça n’arrive que quelques semaines par an, le reste du temps, je cultive…. ma créativité).

J’ai donc commencé par faire un peu de tri… et puis début mars, j’avais eu une petite idée pour occuper la dernière semaine du mois, pendant laquelle je savais que j’allais être arrêtée parce que très compliquée….J’avais acheté de quoi m’occuper de mes jeux de cartes. J’en ai un certain nombre, maintenant, entre les cartes citations, les cartes d’affirmations positives, les cartes symboles, et d’autres encore…. je me suis dit que c’était l’occasion de me débarrasser également de mon stock de papiers scrap, vu que je ne fais plus de scrapbooking depuis un bon moment…. et je me suis mise à la confection de petites boites pour les organiser et les rendre plus accessibles aussi… j’ai passé du temps à sélectionner des papiers qui leur correspondaient, soit par leurs couleurs, soit par leur thème… une à la fois, pendant mes pause de travail, ou lorsque les flashbacks étaient trop présents… Aujourd’hui, j’en suis là (je vais leur faire un article pour elles toutes seules):

Et puis j’ai surtout redécouvert l’écoute. L’écoute en général. De ce que qui m’entoure, de ceux qui m’entourent (même si là, c’était surtout par écrit, mais tout passait quand même), et de moi, aussi. J’ai vraiment fait un gros travail dessus. Comment dissocier ce qui vient de l’extérieur de mes propres émotions? Et là, j’avoue, le moment particulier de ce confinement m’a vraiment aidée à relativiser, à être lucide aussi. Et à remettre tout ça en perspective. Je connais les gestes barrière, tout parent dont l’enfant a été immunodéprimé, tout malade immunodéprimé, toute personne en contact avec des malades immunodéprimés les connaissent, en période d’épidémie de grippe,de gastroentérite, voire en temps normal… La peur de contaminer l’autre, d’être contaminé, c’est un sentiment quotidien dans ces situations là. Il faut savoir faire ce qu’il faut pour se préserver. Et préserver ceux qu’on aime. Les consignes étaient claires, une fois suivies, on pouvait être un peu plus sereins. Le plus compliqué c’était toute la communication sur l’insuffisance respiratoire due au virus… Emma en est décédée… et j’ai donc du faire un gros travail pour que la simple évocation de ces mots ne provoque pas une immédiate montée de larmes (c’est un travail toujours en cours… ). Mais du coup, je suis parfaitement consciente de ce que ça implique. Le plus compliqué a été de gérer mes émotions personnelles face à l’égoïsme, à la bêtise, de certains… ma misanthropie latente y a trouvé un terrain de jeu infini… Mais j’ai réussi à relativiser…. Comme pour d’autres domaines, je fais ce que j’ai à faire, je me protège et protège ceux qui me sont proches, j’explique, mais ensuite j’accepte de ne pas pouvoir changer celui ou celle qui n’en a pas le désir. Ce n’est pas mon problème, c’est le sien. Les leçons que nous tirerons ce cette expérience seront clairement très différentes, mais elles seront tout aussi valables.

J’ai vraiment pris la mesure de ce qu’est la patience. Je n’attends pas la fin du confinement (déjà parce qu’il ne me dérange pas tant que ça, asociale que je suis, même si j’aimerais être un peu plus libre de mes mouvements et que j’ai hâte d’aller boire un verre avec mes amis pour qu’on puisse dédramatiser et rire de tout ça). Je patiente. Je ne suis pas passive, au contraire, je mets des choses en place, j’agis, j’évolue, je m’adapte. Je redécouvre des choses que j’avais oubliées, dans un contexte particulier qui me donne l’occasion de les vivre pleinement.

Et hier, donc, j’ai reçu mon jeu de cartes d’introspection. J’ai récupéré un cahier à peine entamé, que j’ai bidouillé pour mettre tout ça par écrit. Pour les fixer, et parce que ce sera toujours intéressant de revenir dessus de temps en temps…. et je me suis dit que ce serait bien de le faire tous ensemble. Donc demain, je vous propose une nouvelle aventure, toute en douceur, quelques minutes par jour, pour tirer de cette expérience quelque chose de constructif, de positif, pour nous aider à patienter et à en tirer le meilleur. Si ça vous tente, on en reparle demain. Ce sera aussi simple que vous le voulez, aussi créatif que vous désirez, aussi profond que vous en avez envie.

Votre mission du jour, trouver un carnet, un cahier, ou en fabriquer un (j’ai découvert le junk journal, pour ceux qui veulent se lancer dans un projet créatif, ça peut être l’occasion), ou rassembler des post-it, des bouts de papier, ce que vous voulez, où vous pourrez écrire, et on se retrouve demain pour que je vous explique tout ça!

Finalement, je ne regrette pas d’avoir vécu les deux premières semaines comme je l’ai fait. Elles étaient le tunnel un peu étouffant, plutôt sombre, assez désagréable qui m’a permis de me retrouver là où je suis aujourd’hui, la tête pleine d’idées, et bien déterminée à tirer le meilleur de ce confinement. Et à partager cette expérience avec vous.

A demain!