Symbole n°23: Ouroboros

Ouroboros, est un symbole représentant un serpent ou un dragon qui se mord la queue. On le retrouve en Egypte, en Chine, dans la mythologie nordique, en Amérique latine, en Amérique du Nord. Sa signification varie selon les cultures. Je retiendrai ici l’idée d’éternel recommencement, de cycle qui se reproduit infiniment.

En ce qui me concerne, une des nombreuses choses que j’ai retenu de mes études d’histoire est l’existence de cycles, plus ou moins longs, à plus ou moins grande échelle, qui se répètent et dont il faut avoir conscience pour pouvoir contextualiser les événements. Avec le temps, identifier des cycles devient plus naturel, et permet une mise en perspective plus aisée de ce qui se passe. Évidemment, tout n’est pas affaire de cycle, mais il est toujours intéressant d’essayer de resituer un événement dans un contexte plus large, de prendre du recul, de tenter de voir les choses sous une perspective différente en les inscrivant dans une dynamique plus vaste.

Dans ma vie personnelle, cette notion de cycle est aussi apparue comme une évidence. Le cycle lunaire a toujours eu une influence sur moi, ne serait-ce qu’au niveau de mon sommeil, ou de mon cycle menstruel. Le cycle des jours et des nuits, avec ses variations, le cycle des saisons, le cycle d’une année scolaire, le cycle des ans, et bien d’autres encore sont autant de cycles qui me touchent dans ma vie quotidienne…

Pour autant, le fait qu’un cycle commence ne signifie pas qu’il se déroulera de manière identique au précédent. Si je prends l’exemple du cycle d’une journée, il illustre parfaitement les variations importantes qui peuvent se produire à l’intérieur d’une unité identique de 24h. L’alternance du jour et de la nuit n’est pas la même en hiver ou en été, les températures peuvent avoir de grandes variations également, sans parler des phénomènes météorologiques. Une journée travaillée ou passée en réunion ne sera pas vécue de la même manière qu’une journée de congé entre amis ou en famille. Une soirée entre amis est très différente d’une soirée en solitaire passée à lire. Une nuit blanche n’est définitivement pas la même qu’une nuit passée à dormir paisiblement et profondément. Et quand bien même nous nous réveillerions à la même heure tous les matins, chacun d’entre eux sera différent, unique.

Si j’ai bien conscience de l’existence de cycles dans ma vie, pour autant ils ne définissent ni un carcan ni quelque chose d’inéluctable. Un cercle peut être brisé. Un cycle peut être ignoré. Un autre peut être créé. Et surtout, rien ne se répète exactement de la même manière. En prenant conscience des cycles qui opèrent dans notre vie, on s’autorise également à en modifier le contenu, la permanence, l’occurrence.

Puisque je suis dans une période créative, j’ai tendance à envisager les cycles de ma vie comme une toile vierge, un support sur lequel je viendrai broder, peindre, gribouiller, que je pourrais modifier, bonifier. Mes actes ont une incidence sur chaque cycle que je traverse, et ils en modifient la structure, le déroulement. Avec le temps, ils s’enrichissent des modifications que je leur apporte. Et sur un plan plus linéaire, celui de mon chemin de vie, ces cycles sont autant de bornes qui me permettent de mesurer mon évolution. Autant de témoins de ce qui est permanent et ce qui ne l’est pas.

Un cycle n’est ni bon ni mauvais par essence, ce sont nos perceptions de ce qu’ils représentent qui leur donnent une valeur positive ou négative. Et c’est justement sur ces perceptions que nous pouvons agir. Dès lors soit nous acceptons ce qu’il représente, soit nous pouvons en profiter pour en comprendre le sens, et voir ce que nous pouvons modifier, comment nous pouvons agir afin qu’il ne soit pas aussi problématique pour nous à sa prochaine occurrence. Rien n’est jamais gravé dans le marbre. A nous de voir quels cycles nous portent, quels cycles nous entrainent dans des lieux que l’on préfèrerait éviter. A nous de définir quels cycles sont de notre fait, de part notre progression, ou du fait d’événements extérieurs sur lesquels nous n’avons aucune prise. A nous de briser les cycles qui peuvent/doivent l’être, et de profiter pleinement de ceux qui nous apportent ce dont nous avons besoin. A nous d’intégrer ou de désintégrer ces cycles à notre chemin de vie.

Cette semaine, je prends conscience des cycles qui existent dans ma vie et je me les approprie.

Épopée 2019: carte n°12. Je suis FIDÈLE à ce que je suis.

Puisqu’il semble que j’en ai fini pour le moment avec les bouleversements divers et variés, il est temps pour moi de faire un petit bilan de tout ça, avec un peu de recul. J’ai pris conscience que les mois de mars, avril et mai sont désormais synonymes de transformation, de remise en question, de croissance aussi. Mais il demeure cependant une constante. Quelles que soient les tempêtes qui me bousculent, intérieurement ou extérieurement, je reste ancrée à ce que je suis. Et ces cataclysmes, loin de balayer tout ce qui fait que je suis ce que je suis, le renforce, lui donne une légitimité. Parce que c’est à ça que je me raccroche lorsque mes émotions sont trop violentes, lorsque mon corps me lâche, lorsque je baisse la garde et laisse les loups entrer dans la bergerie.

Je suis fidèle à ma parole. Je ne fais jamais de promesses parce que je sais qu’alors, je serais dans l’obligation de les tenir, quand bien même ce serait une terrible erreur, pour moi, pour autrui. J’ai conscience de l’importance des mots, de ce qu’ils impliquent, de ce qu’ils représentent. Et lorsque je dis quelque chose, je le pense sincèrement. Il m’arrive évidemment de me tromper et je suis la première à le reconnaitre. Mais si je suis dans le doute, je préfère en général me taire. De même, la situation peut changer, ou ma perception de la situation peut changer. Dès lors, les mots peuvent perdre leur sens. Mais en règle générale, je reste fidèle à mes mots, à l’expression de ce que je ressens.

Je suis fidèle à mon mode de pensée. Après tout, j’ai passé du temps à comprendre son fonctionnement, et jusqu’ici il ne m’a jamais trahie. Il correspond à mes besoins de comprendre le monde qui m’entoure tout en explorant mon univers intérieur. Il m’inspire, nourrit ma créativité. Mais il n’est pas statique, je l’enrichis chaque jour par mes lectures, mes expériences, mes rencontres. Par le passé, j’ai parfois eu l’impression de le renier en tentant d’adopter des systèmes qui semblaient à la fois plus simples et plus efficaces. Mais je suis vite revenue à ce qui fait que je suis moi. J’ai laissé de côté ce qui ne me parlait pas et j’ai intégré ce qui semblait m’apporter quelque chose. Je ne dois fidélité qu’à ce qui résonne en moi, qu’en ce qui me fait vibrer. Les constructions artificielles ou les perceptions voilées n’en font pas partie.

Je suis fidèle à mes valeurs. Elles font partie de moi, elles sont l’ossature sur laquelle je me construis. Elles sont suffisamment universelles pour ne pas m’enfermer dans un carcan, et suffisamment miennes pour me faire tenir le cap. Elles transpirent par tous les pores de ma peau, et se renforcent par les échanges que je peux avoir. Elles me permettent également de revenir à ce qui compte vraiment quand je suis en plein ouragan. Elles m’ancrent. Elles sont à la fois mon bouclier et ma hallebarde. Elles sont ce qui me donne le courage de m’élever contre ce qui les heurte, elles sont ce qui me donne la force de tenir bon, quoi qu’il en coûte. Elle me donnent l’énergie nécessaire pour faire ce que je fais, jour après jour.

Je suis fidèle à ma perception de la vie. Elle s’est construite peu à peu et continue d’évoluer, mais même pendant les temps compliqués, elle reste ce qui me fait avancer. Elle est ce qui me donne le sourire, me motive, m’aide à affronter ce qui se dresse sur mon chemin avec confiance. Elle est ce qui me permet d’être ouverte à tout ce qui se présente. Elle me permet de mieux me comprendre et d’envisager ce qui se passe dans ma vie comme une aventure. Elle me permet de voir plus loin que le simple spectacle qui se déroule sous mes yeux. Et de parcourir mon chemin de vie avec sérénité.

Je suis fidèle à tout ça et bien plus encore. Et loin de me freiner, de me contraindre, c’est ce qui me permet d’avancer, de grandir, de m’ouvrir. Il s’agit d’une base de laquelle je peux m’élever, et à la quelle je peux revenir si besoin est. Elle m’apporte la sérénité et la simplicité dont j’ai besoin pour affronter ce qui se présente, quoi quoi ce soit. Elle se nourrit de chaque expérience, de chaque émotion, se consolide, se développe. Mais elle reste la colonne vertébrale de mon existence.

Je suis fidèle à ce que je suis.

motif: taiga feutres techniques Uni Pin 0.05, 0.3 et 0.8

Symbole n°22: l’Arbre de Vie

Le symbole de l’arbre de vie se retrouve dans de nombreuses cultures, à travers l’histoire… Sa signification varie selon les perceptions des uns et des autres, des concepts qu’on lui associe. Rien d’étonnant à vrai dire qu’un arbre ait pu inspirer autant de respect à travers l’espace et le temps. Après tout, un arbre symbolise le force de la nature, témoigne de son renouvellement, incarne son cycle etc…

L’arbre de vie est un mythe ou un archétype que l’on retrouve dans de nombreuses mythologies en lien avec l’idée d’arbre sacré en général, tant du point de vue religieux que philosophique. L’arbre de la connaissance, qui fait le lien entre le paradis et le monde du dessous ou l’arbre de vie, qui connecte toutes les formes de vie, sont deux expressions de l’arbre monde, ou arbre cosmique.

  • Mésopotamie: on trouve de nombreuses représentations d’un arbre sur les parois des palais etc… Les archéologues ne se sont pas accordés sur sa signification. le nom d’arbre de vie lui a été attribué par les scientifiques modernes, il n’est pas utilisé dans les sources assyriennes. Aucun texte n’y fait référence, mais il est néanmoins largement présent dans les gravures et les bas reliefs. Il doit donc avoir une importance symbolique.
  • Urartu (Royaume de Van, en Arménie, à l’âge de bronze), l’arbre de vie était un symbole religieux et était gravé sur les murs des citadelles et sur les armures des guerriers. Les branches étaient équitablement réparties vers la droite et la gauche du tronc. Chaque branche avait une feuille, et une autre feuille se trouvait à la cime de l’arbre.
  • Bouddhisme: L’arbre sous lequel le Bouddha était assis lorsqu’il atteint l’illumination.
  • Chine: Il existe plusieurs représentations d’un arbre accompagné d’un phénix et d’un dragon. Le dragon représente souvent l’immortalité, alors que le phénix est le symbole de la renaissance (à suivre, j’ai prévu de le voir, celui-ci).
  • Chrétienté. L’arbre de la connaissance du bien et du mal et source de la vie éternelle. Pour les chrétiens d’Orient, l’arbre de vie est l’amour de Dieu.
  • Mythologie nordique: Yggdrasil l’arbre monde qui est un des symboles les plus importants de cette culture.
  • Celtes: de nombreux arbres étaient considérés comme sacrés à leurs yeux et étaient honorés.
  • Islam: L’arbre d’immortalité apparait dans le Coran. Contrairement à la Bible, le Coran mentionne un arbre unique au paradis, aussi appelé l’arbre d’immortalité, interdit à Adam et Eve.
  • Amérique centrale: Le concept d’arbre monde est très commun dans les cosmologies et iconographies précolombiennes. Il s’étendait dans les 4 directions cardinales, son tronc étant un axe symbolique entre les plans inférieur, céleste et terrestre.
  • Amérindiens: Le mythe Iroquois du monde sur le dos de la tortue explique l’origine de la terre dans laquelle un arbre de vie est décrit. Selon ce mythe, cet arbre se trouve dans les cieux, où les premiers humains vivaient jusqu’à ce qu’une femme enceinte tombe et atterrit dans une mer infinie. Sauvée de la noyade par une tortue géante, elle forma le monde sur son dos en y plantant de l’écorce prise à l’arbre.

Quel que soit son ancrage culturel, l’arbre de vie est donc un symbole fort, porteur d’espoir, servant de connexion entre un monde matériel et un autre plus symbolique.

Quant à moi, j’avais envie de passer cette semaine avec l’arbre de vie tel que je le ressens. Pour moi, il représente la connexion entre mes racines, mon être, et mes aspirations. Mon histoire, mon héritage, mes connaissances, mes expériences, tout cela constitue des racines fortes et bien ancrées dans la terre, mais qui en même temps communiquent avec d’autres arbres, chacun d’entre eux étant une part d’un tout bien plus grand, bien plus vaste, dans lequel nous pouvons puiser ce dont nous avons besoin. C’est ce qui me nourrit, c’est ce qui me lie aux autres, c’est ce qui m’inscrit dans une réalité.

Le tronc serait la symbolique de ce que je suis, de ce que je fais, ce lieu de croissance, là où l’alchimie se met en œuvre pour sublimer ce que je reçois, peu importe sa nature. C’est là aussi que se trouve ce qui me fait sentir vivante, ce qui me motive, ce qui m’anime. C’est cette ébullition permanence, ce brasier qui ne s’éteint jamais, ce souffle qui m’inspire, cette matière qui prend forme. C’est aussi ce qui me protège, qui me permet de rester droite quoi qu’il arrive.

J’aime penser au branches comme autant de ramification de mes centres d’intérêt, de ce qui m’attire, ces petits riens et ces grands interrogation qui me font aller chercher plus loin, plus profondément, plus fort aussi… Quant aux feuilles, ce sont les représentations de ce que j’ai su créer, ce que j’ai pu en tirer, ce que je donne, ce que j’imagine, ce que je sème. Mon amitié, ma confiance, mon expérience, mes moments de joie, de partage, de douce folie aussi parfois. Ce sont toutes ces émotions qui envoient leur oxygène à ce qui m’entoure. Ce sont tous mes rêves, toutes mes idées, toutes mes envies.

J’aime aussi penser à l’arbre de vie comme cette connexion entre mon caractère très terrestre, très terre à terre, et ces envies, ce côté très spirituel, voire mystique qui m’emporte parfois. Ce lien entre les connaissances académiques et cette intuition qui me fait prendre tel ou tel chemin. Cet ancrage dans le réel et mon univers intérieur, tellement onirique parfois. Ce côté très analytique et ma créativité qui peut partir dans tous les sens. Ce passé qui me nourrit et me sert de base, et toutes les possibilités que m’offre ce futur qui m’attend.

Et si j’avais besoin de m’assurer de la solidité et de la bonne santé de mes racines, j’aspire maintenant à m’élever, à me laisser porter par le vent, à le laisser me chuchoter ses secrets, à le laisser m’inspirer. Mon hiver s’achève bel et bien. Il est temps de laisser les bourgeons, depuis longtemps en sommeil, se réveiller, éclore. Il est temps de prendre une grande inspiration, et de déployer mes branches, de m’épanouir au grand jour. Cette carte entre en résonance avec la carte de la semaine, mais aussi avec une dynamique bien pus grande. J’ai passé un pallier dans ma croissance personnelle, j’ai pris conscience de connexions improbables et pourtant réelles qui me donnent à sourire et qui me confortent dans les décisions que je prends. Je sens que je suis connectée à la fois à mes racines et à l’inspiration qui m’insuffle des envies nouvelles, des idées farfelues, une sérénité retrouvée.

Cette semaine, je vous souhaite de prendre conscience de ce que votre arbre de vie vous apporte. De réaliser toutes les connexions qui se font et se défont, de vous aussi vous déployer. Il est temps de redonner vie à notre forêt!

Symbole n°18: Akoben

Akoben est un symbole adinkra qui représente la corne de guerre posée sur un socle de pierre. Il symbolise la vigilance et le fait d’être prêt à servir une bonne cause. Ce symbole encourage à être prêt à tout moment. La corne de guerre servait à mobiliser les guerrier en cas de guerre.

Ce symbole me parle beaucoup en ce moment. Non pas que j’aie une quelconque intention de partir en guerre contre quoi que ce soit, mais qu’il est temps pour moi d’être prête à toute éventualité. Et cette éventualité offre toujours une belle aventure à vivre. J’aime donc me sentir prête, faire ce qu’il faut pour être capable de répondre à l’appel aussi rapidement que possible. Bien sûr, en ce qui me concerne, il s’agit surtout d’idées, de gribouillages, de mots, de rencontres… rien de révolutionnaire.

J’aime être prête à apprendre quelque chose de nouveau. J’aime être prête à rencontrer des personnes nouvelles. J’aime être prête à découvrir de nouveaux univers. Et c’est ce que signifie Akoben pour moi.

Pour cela, il faut garder son esprit, ses yeux et ses bras ouverts. Pour cela, il faut savoir d’où on part. Pour cela, il faut avoir envie d’aller vers l’autre.

Ces derniers temps, je ressens un besoin de sociabilisation. Non pas d’appartenance, mais de sociabilisation. J’ai envie de dialoguer, de comparer, d’apprendre des autres. J’ai envie de partager. Et pour ce faire, je me suis préparée. J’ai appris à regarder ce qui m’entoure avec un regard le plus ouvert possible, à exercer mon esprit à analyser les cheminements d’autrui, à les valider sans pour autant les partager. J’ai appris à rester la plus ouverte possible, à accueillir ce qui se présentait à moi. Et j’ai pu le faire parce que j’avais au préalable fait tout un travail pour identifier ce qui faisait de moi celle que je suis, parce que j’avais pu accéder à une sérénité intérieure basée sur mes valeurs.

Aujourd’hui, il est temps pour moi d’échanger. De transmettre et de recevoir. Et de le faire non pas à travers un clavier, ce qui était déjà une première étape, mais directement. Et ce qui parait évident, simple, ne l’est pas forcément pour moi. Ou du moins ne l’était pas. Disons que je me sens rarement à ma place, ou que je n’éprouve pas le besoin en général d’être avec les autres. Je ne suis pas devenue très sociable hahaha. Bien sûr je l’explique par les années compliquées que j’ai eu à vivre, et par l’ostracisme que j’ai pu subir au départ, par l’isolement que j’ai voulu, pour me protéger ainsi que les autres. Lorsqu’on est au coeur de la bataille, on se focalise sur ce que l’on fait, sur sa protection et sur sa cause. On passe toute son énergie à se battre, et on en arrive parfois à manquer d’empathie, à manquer de tact. C’est aussi pour ne pas blesser autrui avec une agressivité qui ne leur était pas destinée mais qui était symptomatique des forces que je devais mobiliser pour simplement survivre et poursuivre mon chemin, que je me suis volontairement peu à peu isolée. Mais depuis quelques mois, je constate que je reviens à une dynamique d’échanges. Une fois les sujets compliqués évoqués et intégrés, ça se passe plutôt pas trop mal.. Ce qui était pour moi un moyen très efficace de me protéger, et de me concentrer sur mes propres combats à mener, ce qui était nécessaire à ma reconstruction, n’a plus lieu d’être. Et il est temps de revenir à des relations directes.

Donc cette semaine, je vais garder Akoben en tête. Et être prête à toutes les éventualités. Avec l’esprit, les yeux et les bras grands ouverts sur ce qui se présentera.

Il est temps de procéder à un renouveau.

Épopée 2019: carte n°9. je suis LIBRE d’être celle que je suis.

Je sais, je suis en retard dans ma publication. Mais voila, après presque 2 mois en apnée, je respire enfin et je dois faire le tri dans tout ce qui me passe par la tête. J’ai déjà commencé par refaire ma carte, et puis je pense que c’est la 4ème mouture de ce post… Je suis au beau milieu d’un tourbillon créatif, et si je dois effectuer certains ajustements, j’adore ça.

Parce que loin de n’être qu’un tourbillon émotionnel, il s’agit surtout d’un tsunami qui me libère du carcan qui m’enserre chaque année pendant presque 2 mois. 2 mois pendant lesquels je suis prisonnière de mes souvenirs, les flashbacks incessants me replongeant dans ces jours très sombres. 2 mois pendant lesquels toutes mes émotions sont mobilisées par mon histoire. Et puis 5 ans jour pour jour après le diagnostique, le 22 avril, tout s’évanouit, le carcan se brise et je peux respirer et poursuivre mon chemin plus légère.

Au départ, j’ai été terrassée par la douleur et la peine. Et peu à peu, j’ai appris à vivre ces mois de manière à les apprivoiser. Ils sont devenus pour moi un rite de passage vers un nouveau chapitre de ma vie, toujours plus excitant. Alors que mes émotions se débattent avec ce qui remonte du passé, mon esprit lui, se nourrit de tout ce qui peut lui apporter une compréhension du monde. Cette année, cette dynamique a été très claire. J’avais besoin de me plonger dans un domaine bien précis de compréhension, et j’avais tout ce dont j’avais besoin pour le faire. Je me suis donc retrouvée à lire, à regarder des conférences, à succomber à une boulimie de quête de sens. Ce que j’ai appris ces derniers mois a confirmé, ce que je percevais depuis un bon moment, sans pour autant lui avoir donné de réel sens, une structure. C’est le cas aujourd’hui. J’ai pu ajouter la théorie à mon expérience, ce qui a validé mes ressentis. A ma grande surprise, j’ai éprouvé un sentiment d’appartenance, ce qui n’avait plus été le cas depuis longtemps.

Et à la fois, alors que je m’inscrivais dans une dynamique d’appartenance, intellectuelle, je me suis sentie libérée. Parce que mes lectures, les réflexions qui découlaient de ce que j’apprenais, validaient mon cheminement. Et j’ai fini par réaliser que si je me sentais parfois prisonnière d’une vie que j’avais pourtant contribué à construire, c’est que je m’étais moi même contrainte à le ressentir. Et qu’il n’appartenait qu’à moi de changer le prisme au travers duquel je voyais ma vie. Voire de le briser pour la contempler telle qu’elle est.

C’est ce que j’ai fait. Imperceptiblement, j’ai retrouvé une liberté que je pensais perdue depuis longtemps. Oh je ne vais pas partir sur les chemins avec mon baluchon pour voir le monde, comme j’ai pu le faire dans mes jeunes années, mais je vais exercer ma liberté retrouvée dans ma vie de tous les jours. Parce que la liberté, c’est une façon d’être avec soi. C’est une façon d’être soi. En toute conscience. Alors que je prends conscience que je fais partie d’un tout, je me libère également. Je n’ai plus rien à prouver à qui que ce soit, ni à moi, ni aux autres.

Je suis libre d’exprimer mes opinions ou de les garder pour moi. Je suis libre de me révolter ou de me réjouir. Je suis libre de partager ma créativité ou de la garder pour moi. Je suis libre de prendre soin de moi tout en n’obéissant pas aux normes imposées. Je suis libre d’être un électron libre ou de me polariser fortement pour apporter mon énergie à ce qui me semble juste. Je suis libre de choisir ce que je veux ou non partager, ce que je veux ou non mettre en valeur. Je suis libre de changer d’avis, de camper sur mes positions.

Je suis libre de faire tout ça et bien plus. Et cette liberté est mienne, ancrée dans mon être profondément. Je l’ai ignorée pendant longtemps, parce que j’ai choisi de me placer au service d’une cause primordiale, la protection et l’accompagnement de ma fille dans son propre combat, ce que je ne regrette absolument pas. Il m’a fallu du temps pour panser les blessures que cette expérience m’a infligée. Pour ensuite retirer les bandages, lorsqu’ils ne m’étaient plus d’une quelconque utilité. Et de découvrir ainsi ma liberté d’être, bien au chaud en moi. Aujourd’hui, plus rien ne m’empêche de l’exercer, de l’exprimer, de la vivre. Je défie quiconque de s’y attaquer, ma hallebarde est aiguisée et je sais la manier pour protéger ce qui me tient à cœur hahaha.

Je suis libre d’aimer et de ne pas apprécier. Je suis libre de le dire ou de le taire. Je suis libre de mes pensées, de parcourir les contrées sauvages ou hautement civilisées qu’elles me font découvrir. Je suis libre d’être celle que je suis. Et j’ai ancré cette liberté si profondément en moi qu’elle ne peut m’être arrachée.

C’est cette évidence qui m’est venue à l’esprit pendant ces mois de réclusion émotionnelle. Et de fait, si mon esprit analytique et structuré l’avait parfaitement intégré, depuis la libération de mes émotions de leur carcan, c’est un déferlement d’idées, d’envies, de créativité. Un peu comme si mes émotions, en s’écoulant sur la structure de ma pensée lui apportaient la vie, la fantaisie, les couleurs dont elle avait besoin pour véritablement s’épanouir.

Je suis en vie. Et je suis libre d’être celle que je suis.

Motif: Javik

2019 epopee: card #8. I am OPEN to RECEIVING.

I already was open to new experiences. To act in new ways, to learn, to be. But I realized lately that I was open to something new to me. I was open to receiving.

You see, most of my life, I had to fight. Fight for my values, for my right to be myself, fight for my beliefs, fight to live the way I wanted to live, fight to protect myself, fight to protect my daughter, fight to protect my pupils even… It’s in my veins, it’s in my genes I guess. I am a warrior. I do or say what I need to do or say to protect, to hold, to put in the light. That’s who I am. And I accepted it a long time ago. Of course, it didn’t really make me popular. I didn’t care, and I still don’t, to tell you the truth. I don’t look after this kind of thing. I’d rather be free to be or do what I want to be or do.

This freedom came at a price, that I was fully ready to pay: to relay only on myself. To not expect anything from anyone. To remain strong no matter what. To rely only on myself. Because at the end of the day, I was by myself, dealing with what needed to be dealt with. I did what needed to be done to survive, both physically and mentally. Not an easy path. But fulfilling. And I gained something really important to me: freedom. Freedom to speak my truth, freedom to think outside of the box I was supposed to fit, freedom to be me, without allegiance to any fashion or way of life imposed by anyone.

Thing is, I forgot something on my way to freedom: receiving. I have no problem giving. Giving my time, my friendship, my sight of the world. I also have no problems reaching what I need to learn, to understand, to accept. But I have a real problem when it comes to receive something I didn’t expect or plan. Genuine gifts. I never was taught how to receive. Mainly because I was raised in the idea that you can only get what you need or deserve. Not my parents’ fault I guess, they weren’t taught either how to do…. Nice, huh? Anyway, in my family we deal with this kind of occasion with a lot of shyness… and some really awkward thank you. I was given what I needed to have, when I needed to have it. I worked for it, I proved that I deserved or needed it. And I was fine with this.

So there I was , a strong independent woman, who felt almost ashamed when offered something genuinely…. blushing and all… Because in my mind, here is what is going on: « what made them think I was in need of anything? What do they want in exchange? I don’t see what I can give them… and now I need to give them something. I am in debt. ». Yes, I know, ridiculous. Luckily for me, life gave me some good lessons on that subject. And I’ve learned to accept what was given to me. But I kept seeing it as something I desired or needed…. It was an answer to my desire or my will to grow, to learn and so on… I also felt… weak. What made people think I was in need of anything? What have I done or said that made them think I was lacking of anything? And this idea of owing them something in exchange…

Then I learned to ask. Seriously. Till then, I was in a rather passive position. I walked my path of life, and encountered problems, or questions, then was offered something to solve them, or to help me understand them. And I went on… But it may take a long time before receiving the help needed. So I decided that it would be a good idea to ask. Let me tell you something: this is probably the hardest thing I learned to do. To ask. To put me in a position I saw as a weakness. Stubborn me. Sometimes I just asked out loud, most of the times I asked from within. Asking for help is not that easy. But it brought me so much more than expected. Asking for support was the most gratifying thing I’ve ever done I guess. It went way beyond my expectations. I am so grateful to have done it. Even in my own bashful way. It was really difficult for me to admit that I needed to feel my tribe with me. But the answer to my call exceeded my expectations. They were there, step by step, listening, holding me when needed, cheering and crying. I then learned not to be alone. I received far more than I asked and I hope I can give them back, even if only a small piece of what they gave me. I am happily working on it. What a beautiful lesson!

Now I am ready for something different. I am at a stage of my life when I can allow myself to just receive. And enjoy. I’ve reached balance, inner peace. I know who I am, what I want or not, I don’t need to fight for anything. I am fully aware of my strength and my weaknesses and I have accepted all of them. I just have to enjoy life as it comes. I removed my faithful armor, put my weapons down. I don’t need them anymore. I don’t have to prove anything to anyone, especially not to myself. I just am. Part of a whole and complete. No more questioning, no more justification of anything. I can walk on my path of life with my head high, peacefully. I just am. I’ve reached the freedom I was looking for most of my life. I’ve reached the peace I was longing for years.

So time has come, for me, to face vulnerability. And to me, it translates into receiving, genuinely receiving what may come into my life. Everything is possible. And I am open to everything. I know I will enjoy each part of the journey. No more awkward feeling, no more blushing, no more panic even. Just acceptance, and happiness to have been given the opportunity to live it. Time has come to bring some magic into my life. Whatever comes, I will be ready to greet it.

So here I am, open to receiving.

Symbole n°15: le Triskel

Ah le triskel! On retrouve ce symbole gravé dans des monuments datant du Néolithique et il est encore utilisé de nos jours, généralement comme emblème breton. Il est l’un des rares à avoir su traverser le temps et à être toujours présent dans la culture humaine.

Seulement voila, il existe de nombreuses interprétations de ce symbole, de la représentation des 3 points du mouvement d’horizon du soleil (lever, zénith, coucher), à la symbolique d’éléments (eau terre et feu pour certains, ciel terre et eau pour d’autres), en passant par la symbolisation des 3 états de la vie (enfance, age adulte et vieillesse), ou encore du temps (passé présent et futur).

Quoi qu’il en soit, ce symbole perdure et finalement, chacun voit en lui une certaine dynamique, certainement du fait de sa construction, les trois spirales évoquant le mouvement.

Pour ma part, j’aime l’idée du triskel comme symbole d’enthousiasme, de dynamique positive. Et c’est cet état d’esprit que je veux garder cette semaine. Le fait d’avancer avec envie, avec enthousiasme, avec la curiosité de ce qui vient, avec un esprit de conquête, de découverte, cette envie de plonger dans l’inconnu sans retenue, sans restriction.

Pour moi, le triskel est aussi un symbole de croissance. Je me suis récemment posé la question de la culpabilité. Parce que j’ai réalisé que j’en étais enfin libérée. Bien entendu, comme chacun d’entre nous, j’ai fait des choses dont je ne suis pas très fière. J’ai blessé des personnes auxquelles je tenais, je me suis égarée parfois. Et j’ai culpabilisé. Longtemps. Énormément. Jusqu’à ce que je prenne le temps de regarder tout ça sous un angle différent. J’ai effectué des choix. Et je les assume. Peu importe ce qui les a motivés au moment où je les ai faits. Ils m’ont fait prendre une direction qui m’a menée à celle que je suis, ici et maintenant. Ils correspondaient à des leçons que mon moi d’alors devait recevoir. Et vu d’ici, clairement, je les ai reçues. Ces choix m’ont apporté de merveilleuses rencontres, m’ont également plongée dans des profondeurs très douloureuses, m’ont fait prendre des chemins de traverse parfois tortueux. Mais mon parcours, déterminé par ces choix, est mien. J’ai fait des choix. Et ils m’ont construite.

Il m’apparait évident aujourd’hui que je ne referais pas certains d’entre eux. Parce qu’ils ne correspondraient en rien à ce dont j’ai besoin d’apprendre maintenant. Mais les regretter signifierait renier une part de mon parcours. Puisque j’apprécie la personne que je suis aujourd’hui, puisque je l’accepte sans condition, je ne me vois pas l’amputer d’une expérience de vie qui a contribué à la composer.

J’essaie de faire mes choix avec intégrité depuis un bon moment maintenant. Et je me fie à ce que je ressens. Je ne laisse plus personne interférer avec ma prise de décision. J’essaie de m’écouter, d’écouter mon intuition, de voir au delà de ce qui est visible au premier abord, de prendre du recul, de me décentrer. Par contre, il m’apparait clairement que je ne renierai plus jamais mon cœur. Et je compte bien continuer ainsi.

Aujourd’hui, je sens que je me trouve de nouveau à la croisée des chemins, ou du moins que je m’en approche. Et c’est avec enthousiasme que je parcours le reste du chemin jusqu’à ce nouveau choix. A moins que d’ici là il devienne une évidence. J’ai confiance. En moi, en mon jugement. En mon avenir.

2019 Epopee: card#7. I am allowing my SOUL to SHINE.

As I write these lines, I am at the beginning of a new year. You see, for 3 years now, my years end on march 29th and begin on march 30th. And my body really feels it this way. I usually spend march 29th crying, as soon as I wake up, with this distress, this excruciating pain deep in my self. My body hurts, my heart hearts, my soul hurts. Tears fall endlessly from dawn to dusk. I am a puddle, as one of my friends told me. And I accept that. Because I also know that it cleans my whole self deeply. Flashbacks come and go, I greet them, accept them, then release them. All kind of feelings go through me on that day. I am lucky enough to be able to stay at home, by myself, to live it fully. At the end of the day, I am a mess, I usually don’t have any paper tissues left, my eyes are swollen end red. But I feel released. I fall asleep quickly, drained, but in peace.

Then comes march 30th. And I am surprised that this year too I woke up smiling, ready to begin a new year, ready to experiment, to learn, lo live. As I released all the negativity the day before, I really feel light and bright, and irradiating. It’s a strange feeling, probably a matter of balance. But it’s good, so good.

And yesterday (I write these lines on Sunday, march 31st), I was given a beautiful present. My daughter’s two best friends felt the need to go and see her, for the first time in 3 years. They called me to guide them. I hadn’t seen them for 3 years, they were 11 years old girls then. I saw these 2 beautiful 14 years old teens, ready to make this important step in their grieving path. Now I have to tell you that I don’t go on the cemetery. I don’t need it. I used to go there every day the first months, then I felt it was time for me to let go of the past, and focus on the present. I needed to go back to life. Still, I didn’t erased Emma from my life. On the opposite. First I still live among her belongings, even of I take back some space for my own stuff. And I became far more aware of the signs. I don’t need to go to the cemetery because she was with me. Anyway, I brought the girls to their friend. And I left them do what they needed to do. They burnt a letter they wrote to her, they listened to her favorite music while making wild flowers garlands. They laughed and cried, and talked. I had to explain to some outraged people that they weren’t having a party, but that they came to visit their friend, who was my daughter, and that if I found them beautiful and loving and caring, they should too. These girls were the best friends from 4 to 11 years old. They spent their time together, they shared a lot. These girls were there for Emma in each step she took in her battle. They were her bodyguards if anyone tried to bully her (and they were maybe tiny girls, but so fierce they were really efficient … ). They lost a part of themselves when Emma passed away. As I did. That’s why I was so happy to see them united, holding each other, listening to each other, caring, being truly empathetic. And I smiled, a lot. I felt so proud of them. They had been drove there by one of their grandmothers and she told me she was surprised to see me so peaceful and shining. I told her that I was a puddle the day before but that I couldn’t have imagined a better way to begin a new year than seeing the girls like that.

I couldn’t work last week. Being with kids at this time of the year is a torture and they deserve to have the ‘real’ me and not this cold witch I turn into the days before march 29th. And again, I am lucky to be able to stay home after a quick visit to my doctor (who is always surprised that I only ask for a week, once a year, and without any ‘chemical help’). As I stayed home, I started to feel the void growing within. I knew I would have to deal with it on Friday, but I didn’t want to spend the week like that. So I did what I usually do: fill my brain in order to compensate the emptiness…. And it worked in a very interesting way. I opened myself and asked for whatever I needed. I guess Universe heard me, because everything I read, everything I listened to, everything I was led to think about resonated perfectly with what I was living. It gave sense to a lot. A lot. As if it was time for me to make another step in my understanding of what I was experiencing. My feelings my thoughts, my acts even, everything resonated with what I was given to learn these days. Everything took sense. It even expended to a higher understanding, it led me to see opportunities and paths to take, when time has come.

So I spent days reading and listening and taking notes and learning. A real and deep thirst to be quenched. Then on Friday, I cried, cleaned what needed to be cleaned. And I found myself with a new balance, a new perspective. And new opportunities to be explored.

Yesterday, I really felt it was time for me to take another step. We all have to go through adversity. It’s the way life makes us grow. It can be frustrating, painful, or even just a good lesson. If I look back at the lest 3 years, I spent the first one to come back to life, from surviving to living. I was just doing what I needed to do to find a way to go on with my life while I felt I had lost everything that truly meant something. The second one was more about trying to connect with people. To open myself a bit more, to try to interact with people (IRL, because I never had problems sharing on the internet…). In a way I had to conquer back my effective environment, from my affective environment (which was and still is really strong, and grounded). The third year, I decided to look for myself, through my inner journey. I needed to gather all the pieces that were scattered everywhere during years and put them back together to build my self. I love to think that I did a rather good job, as I go on building from that.

And this year to come? Well, it’s time for me to allow my soul to shine. To walk in plain light, to share what I learned, to share my path, to show my true self. To go on planting seeds in my pupils’ mind, to teach about compassion, empathy, caring, self esteem, self worth. To be an example for them. It’s also time to stop compromising. I now have the means to be sharp and clear. My armor changed to. Lighter, stronger, shining too. This year, I will conquer what life has to offer. And I know that by doing so , I am true to myself, true to what I taught my daughter. This is who I am, and what I do. Time to shine!

Symbole n°13: la grenouille

J’ai choisi la grenouille Taino, des Caraïbes. On la retrouve sur de nombreux pétroglyphes dans les Grandes Antilles. Les Taino ont été présents sur ces îles du VI ème au XV ème siècle (pour avoir un aperçu de leur art, suivez ce lien!).

Le symbole de la grenouille se retrouve un peu partout dans le monde, et à toutes les époques. Tantôt symbole très positif, tantôt liée à des catastrophes.

La grenouille est généralement considérée comme un symbole de transformation, de changement, de l’impermanence de la vie. Sûrement du fait de ses nombreuses transformations afin d’atteindre l’âge adulte. Elle peut aussi symboliser la renaissance. Elle est également un symbole de purification, qui vise à éliminer ce qui est toxique, notamment de part son lien avec l’eau des rivières etc, qui lave et emporte au loin ce qui n’a plus lieu d’être.Enfin, si certains l’imitent ou l’invoquent pour faire tomber la pluie, d’autres racontent des pluies de grenouilles comme étant un châtiment divin.

J’ai choisi ce symbole pour cette semaine parce que pour moi, c’est un temps de transformation, de détoxification aussi sûrement. Un temps d’introspection et de remise en ordre émotionnelle. Et je sais qu’à l’issue de cette semaine, je serai capable de reprendre le cours de mon voyage, si ce n’est transformée, du moins parée à affronter une nouvelle année, débarrassée de certaines choses si ce n’est définitivement, du moins pour un bon moment.

J’ai donc choisi la grenouille pour effectuer cette transition le plus sereinement possible.

Promis ensuite je reviens à des symboles plus… ‘abstraits’ hahaha

Symbole n°11: Kokopelli

Cette semaine, nous danserons avec Kokopelli. C’est un personnage mythique révéré par les Navajo, les Hopi, les peuples amérindiens du Sud Ouest de ce qui est aujourd’hui les Etats Unis. Kokopelli est symbole de fertilité, de joie, de longue vie. Il est représenté par un joueur de flûte bossu, sa bosse recelant selon les traditions des graines, des plantes, des objets sacrés ou médicinaux (les uns et les autres pouvant très bien être liés). Tout en semant ses graines, il chante et joue de la flûte. Il insuffle ainsi le souffle de la vie dans ses semences.

Dans d’autres mythes, il parle au vent et au ciel. On entend sa flûte dans les vents du printemps, qui apporte sa chaleur après le froid de l’hiver. C’est un nomade, son arrivée et son départ sont annoncés par sa flûte. Ses voyages lui ont octroyé la sagesse et il a une leçon pour chacun. Il apporte également prospérité et bonne fortune à qui écoute ses chansons.

C’est donc aussi un ménestrel, un esprit de la musique, un conteur, un faiseur de pluie, un guérisseur, un professeur, un magicien farceur, un séducteur, un sage. Sa plus grande leçon étant de ne pas prendre la vie trop au sérieux.

C’est un personnage extrêmement positif.

J’aime beaucoup Kokopelli, et ce symbole me parle profondément. Ma première ‘rencontre’ a été sous forme d’une bague le représentant, ramenée par mes parents au retour d’un voyage dans le grand Ouest américain. J’ai tout de suite été attirée par ce petit bonhomme courbé et dansant, avec sa flûte. Je l’ai trouvé joyeux et optimiste, et elle est longtemps restée à mon doigt.

Je l’ai retrouvé lors de mon séjour en Arizona. Il était partout, des talus d’autoroutes aux enseignes diverses et variées. Sur des textiles, des poteries. Partout. Et si le côté commercial d’exploitation de son image ne m’a pas échappé, sa seule vue me remplissait de joie. A chaque fois. Comme si il me souhaitait la bienvenue chez lui.

Clairement, je me sens liée à Kokopelli. Peut être parce que moi aussi j’essaie de semer mes graines en classe, dans ma vie quotidienne ou ici. Peut être aussi par mon côté conteuse d’histoires, par mon métier, par mes inspirations, par ma flûte, même si la mienne est irlandaise et non amérindienne (mais qui sait, je vais peut être y venir aussi!). Peut être aussi par ce détachement que j’ai acquis au fil des années. Et cette certitude chevillée au corps: il faut profiter de la vie à chaque instant, sans regret, avec joie et reconnaissance. Rire aussi, et se dire que si on est peu de chose, on a aussi tous la capacité de planter, nous aussi, nos graines d’espoir, de joie, de sérénité, de connaissance, de compassion, de respect, et que sais-je encore. Et qu’une fois partis, c’est ce qui restera de nous, et quel bel héritage!

Alors cette semaine, comme toutes les autres, je vais tenir compagnie à Kokopelli, en jouant de la flûte, en semant mes graines, et en vivant, tout simplement.