Puisqu’il semble que j’en ai fini pour le moment avec les bouleversements divers et variés, il est temps pour moi de faire un petit bilan de tout ça, avec un peu de recul. J’ai pris conscience que les mois de mars, avril et mai sont désormais synonymes de transformation, de remise en question, de croissance aussi. Mais il demeure cependant une constante. Quelles que soient les tempêtes qui me bousculent, intérieurement ou extérieurement, je reste ancrée à ce que je suis. Et ces cataclysmes, loin de balayer tout ce qui fait que je suis ce que je suis, le renforce, lui donne une légitimité. Parce que c’est à ça que je me raccroche lorsque mes émotions sont trop violentes, lorsque mon corps me lâche, lorsque je baisse la garde et laisse les loups entrer dans la bergerie.
Je suis fidèle à ma parole. Je ne fais jamais de promesses parce que je sais qu’alors, je serais dans l’obligation de les tenir, quand bien même ce serait une terrible erreur, pour moi, pour autrui. J’ai conscience de l’importance des mots, de ce qu’ils impliquent, de ce qu’ils représentent. Et lorsque je dis quelque chose, je le pense sincèrement. Il m’arrive évidemment de me tromper et je suis la première à le reconnaitre. Mais si je suis dans le doute, je préfère en général me taire. De même, la situation peut changer, ou ma perception de la situation peut changer. Dès lors, les mots peuvent perdre leur sens. Mais en règle générale, je reste fidèle à mes mots, à l’expression de ce que je ressens.
Je suis fidèle à mon mode de pensée. Après tout, j’ai passé du temps à comprendre son fonctionnement, et jusqu’ici il ne m’a jamais trahie. Il correspond à mes besoins de comprendre le monde qui m’entoure tout en explorant mon univers intérieur. Il m’inspire, nourrit ma créativité. Mais il n’est pas statique, je l’enrichis chaque jour par mes lectures, mes expériences, mes rencontres. Par le passé, j’ai parfois eu l’impression de le renier en tentant d’adopter des systèmes qui semblaient à la fois plus simples et plus efficaces. Mais je suis vite revenue à ce qui fait que je suis moi. J’ai laissé de côté ce qui ne me parlait pas et j’ai intégré ce qui semblait m’apporter quelque chose. Je ne dois fidélité qu’à ce qui résonne en moi, qu’en ce qui me fait vibrer. Les constructions artificielles ou les perceptions voilées n’en font pas partie.
Je suis fidèle à mes valeurs. Elles font partie de moi, elles sont l’ossature sur laquelle je me construis. Elles sont suffisamment universelles pour ne pas m’enfermer dans un carcan, et suffisamment miennes pour me faire tenir le cap. Elles transpirent par tous les pores de ma peau, et se renforcent par les échanges que je peux avoir. Elles me permettent également de revenir à ce qui compte vraiment quand je suis en plein ouragan. Elles m’ancrent. Elles sont à la fois mon bouclier et ma hallebarde. Elles sont ce qui me donne le courage de m’élever contre ce qui les heurte, elles sont ce qui me donne la force de tenir bon, quoi qu’il en coûte. Elle me donnent l’énergie nécessaire pour faire ce que je fais, jour après jour.
Je suis fidèle à ma perception de la vie. Elle s’est construite peu à peu et continue d’évoluer, mais même pendant les temps compliqués, elle reste ce qui me fait avancer. Elle est ce qui me donne le sourire, me motive, m’aide à affronter ce qui se dresse sur mon chemin avec confiance. Elle est ce qui me permet d’être ouverte à tout ce qui se présente. Elle me permet de mieux me comprendre et d’envisager ce qui se passe dans ma vie comme une aventure. Elle me permet de voir plus loin que le simple spectacle qui se déroule sous mes yeux. Et de parcourir mon chemin de vie avec sérénité.
Je suis fidèle à tout ça et bien plus encore. Et loin de me freiner, de me contraindre, c’est ce qui me permet d’avancer, de grandir, de m’ouvrir. Il s’agit d’une base de laquelle je peux m’élever, et à la quelle je peux revenir si besoin est. Elle m’apporte la sérénité et la simplicité dont j’ai besoin pour affronter ce qui se présente, quoi quoi ce soit. Elle se nourrit de chaque expérience, de chaque émotion, se consolide, se développe. Mais elle reste la colonne vertébrale de mon existence.
Je suis fidèle à ce que je suis.
motif: taiga feutres techniques Uni Pin 0.05, 0.3 et 0.8
Après le tumulte émotionnel de ces derniers temps, j’ai retrouvé un peu de sérénité. Je pense que je devais avoir besoin de reprendre contact avec mon côté révolté. Après tout, il fait partie de moi depuis toujours. J’aime cette capacité à m’émouvoir, à me toucher si profondément que l’action devient une évidence, que la parole se délie, que tout mon être vibre pour laisser cette émotion prendre forme, s’épanouir, avec tout sa force, pour créer quelque chose. Quelque soit ce qui me révolte, son énergie me dynamise et me fait avancer, grandir, agir. J’ai souvent parlé d’acceptation, et si elle est toujours d’actualité en ce qui concerne mon univers intérieur, il n’en va plus de même pour mon environnement. Ma révolte contre ce qui m’agressait, finalement, a eu pour conséquence l’intégration de nouvelles données, de nouvelles dynamiques. Et la création d’un nouvel équilibre. Le paradoxe étant que c’est parce que je me suis révoltée que je me sens bien plus en harmonie avec ce qui m’entoure.
Pendant mon voyage intérieur, j’aimais partir d’une définition pour jalonner mon étape mensuelle. Et j’ai envie de le faire de nouveau pour cette semaine. J’ai choisi quelques définitions du mot harmonie qui me parlaient tout particulièrement.
Harmonie.
Substantif féminin.
Cohérence, ajustement, accord de sons entre eux.
Ensemble de sons agréables à l’oreille.
Agencement des couleurs, des tons, des nuances.
Accord, convenance de différents éléments disposés de manière à former un ensemble agréable à regarder.
Rapport d’adéquation, relation de convenance existant entre les éléments de l’univers, entre des textes ou des éléments mathématiques, entre les personnes et les groupes de personnes entre elles; l’effet qui en découle.
État de sérénité et de bonheur paisible.
Ce qui m’a paru paradoxal, mais que je trouve aussi très révélateur, c’est que par ma révolte, par cette explosion du dernier carcan qui m’enserrait, j’ai atteint une sorte d’harmonie avec ce qui m’entoure. Et puis en y réfléchissant bien, ça m’est apparu d’une logique implacable. J’ai besoin de cette révolte pour être en harmonie avec moi même. Et je ne peux être en harmonie avec mon environnement, social ou physique si je ne le suis pas à l’intérieur.
C’est parce que je ressens des émotions très puissantes, parce que j’ai cette sensibilité à fleur de peau que je peux percevoir et interagir avec ce qui m’entoure. C’est parce que je me révolte ou m’enthousiasme pour quelque chose que je me sens vivre. C’est parce que mon équilibre passe par des sensations très fortes que je peux être en harmonie. C’est parce que j’absorbe énormément d’informations, aussi bien sensorielles qu’intellectuelles, que je peux à mon tour les partager, les diffuser. C’est parce que je vis à une époque où tout est exacerbé et reçu très violemment que ma révolte trouve sa légitimité. C’est l’expression de que je ressens, de que je reçois, et en ça je suis en harmonie avec ce monde dans lequel je vis.
Et au final, je ne fais que m’harmoniser avec cette énergie qui m’entoure, qui m’englobe. Ma révolte, mon indignation n’est que le reflet de ce qui se passe.
Je ne fais donc qu’intégrer un nouveau paradigme et de ce fait, je rentre en harmonie avec un tout auquel j’appartiens, malgré mes tentatives de rester en dehors. Parce qu’il est temps pour moi de contribuer, de participer, de renvoyer, de diffuser, de m’impliquer. D’utiliser mon énergie et ce que je suis non pas pour ma seule croissance et mon seul cheminement mais pour tout ce qui croise ma route. Il est temps pour moi de m’ouvrir, et de me laisser porter par le flux tout en y contribuant le plus sereinement possible.
Et c’est là tout le paradoxe qui m’a traversée ces derniers temps: c’est me laissant aller à la révolte que j’ai atteint la plus grande sérénité. C’est parce que j’ai cessé d’être dans l’acceptation, ou plutôt dans la compréhension, dans l’observation uniquement que j’ai pu franchir ce pallier qui me bloquait. Je devais libérer cette énergie d’action, ce besoin de prendre part à quelque chose, d’utiliser ma voix (ma voie également) pour participer à cette énergie collective qui est en action ces derniers temps. Je ne réagis plus seulement, j’agis, et de ce fait je participe à la création d’un nouvel équilibre.
Il est temps pour moi de m’affranchir des limites que je me suis moi même imposées, ou qui m’ont été imposées pour pouvoir survivre, pour créer un paradigme dans lequel je suis en harmonie avec ce qui m’entoure. Il est temps de libérer toute cette énergie que je contenais, de retrouver également celle que j’étais, et que je suis encore malgré ces temps passés à la contenir. Il est temps pour moi d’achever ma transformation, et de me laisser vivre pleinement. Il est temps de marcher en plein jour, fière de ce que je suis, et de partager ce que je ressens, ce que je perçois. De ne plus dépendre des perceptions et projections d’autrui mais au contraire de revendiquer ma singularité, comme tout un chacun. Il est temps de ne plus seulement réagir mais également d’agir.
Je n’ai plus à être frustrée, je n’ai pas à retenir quoi que ce soit en moi. Je n’ai plus à contenir quoi que ce soit, mais au contraire à contribuer au flux qui nourrit cette conscience universelle. Je n’ai plus à seulement recevoir, à réagir uniquement à ce que je perçois et ressens. Il est temps pour moi de rentrer dans le jeu, et de faire ma part. Et je suis arrivée à un moment de ma vie ou je suis capable de le faire sereinement, harmonieusement. Si je reste révoltée, j’ai aussi en moi cette capacité à transmettre sereinement. A moi de jouer mon rôle d’alchimiste pleinement, et de transformer ces énergies et émotions qui peuvent me heurter violemment en quelque chose de créatif, de constructif. Je n’ai plus à les contenir de peur qu’elles soient destructrices. J’ai en moi ce qu’il faut pour les sublimer. A moi de jouer ma partition.
Parce que s’il y a bien une chose que j’ai apprise, c’est qu’il est toujours possible de transformer les expériences dites négatives, ou du moins douloureuses, traumatisantes, destructrices du corps et de l’âme en quelque chose de constructif. Et avec le temps, j’ai appris à absorber toute cette ‘négativité’ pour m’en servir de terreau, de moteur pour ma propre croissance, mais aussi celle de ceux qui m’entourent. L’avantage, c’est qu’en ce moment, je ne manque pas de carburant, le monde est plutôt chaotique. Il suffit de décider de ne pas se laisser emporter par ce chaos mais au contraire d’en absorber de quoi nourrir une réflexion, se laisser inspirer par ce que l’on ressent. Et j’ai remarqué que si je suis capable d’écrire mes pensées les plus obscures, les plus brutes, les plus violentes, je suis en revanche incapable de gribouiller quelque chose d’acéré, de sombre. C’est que si mes mots servent à mettre en forme ce que je ressens, et me sont généralement réservés, mes gribouillages eux, sont destinés à être partagés la plupart du temps, et que le travail d’alchimie a été fait.
J’ai parfaitement conscience que ce n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan. Mais dans un monde clivé par des ambitions et des perceptions diamétralement opposées, où chacun se raidit sur ses positions, où l’incompréhension se creuse, où les idéologies se confrontent sans se confondre, où tout est exacerbé, je pense sincèrement qu’un peu de sérénité, de recul, d’absence de jugement ne peut que faire du bien. En définitive, en me sentant révoltée, j’ai fait exploser les derniers verrous que je m’étais imposés. Je n’ai plus besoin de me protéger, ou de me restreindre. Ma dernière carapace a sauté. Je suis prête à laisser libre cours à ma créativité, à me laisser inspirer par ce qui vient, prête à accueillir ce qui doit l’être.
Et je sais que je trouverai toujours sur mon chemin de quoi me permettre de le faire. Et de me ressourcer. Il me suffit de me reconnecter avec ce qui me fait vibrer, la nature, la musique, le dessins, les mots. Il me suffit de me nourrir de mes lectures, d’enrichir ma perception du monde et ma compréhension des forces en jeu. De vivre chaque rencontre avec une ouverture non feinte. D’intégrer le tout. D’en faire des atouts et des outils. D’accepter d’entrer dans le jeu. Et de me laisser guider. D’être en connexion avec tout ce que je vis, ressens, fais. D’être là où je dois être, de faire ce que je dois faire, et de restée ancrée à ce que je suis.
C’est un merveilleux voyage, riche, tumultueux. Mais je ne connais rien de meilleur que de faire partie d’un tout, d’une dynamique visant à faire du chaos quelque chose de beau et d’apaisé.
Je suis en harmonie avec ce qui m’entoure.
motif: pod flower sur une grille irrégulière. Uni pin 0.1
Cette carte fait un peu suite à celle de la semaine dernière (I am fearless).
J’ai toujours eu du mal avec le sentiment d’appartenance. Probablement parce que lors de ma construction, j’évoluais dans un univers auquel je n’appartenais clairement pas. Socialement, philosophiquement, esthétiquement… Bref, pendant mon adolescence, j’étais le mouton noir. Et si je n’ai pas su développer cette compétence sociale, j’ai en revanche beaucoup appris en observant les dynamiques en jeu. Ce qui m’a permis de me construire également. Par défaut peut être, en creux certainement. J’ai pu identifier ce qui ne me définissait pas, ce qui ne me parlait pas, ce qui ne m’attirait pas. C’est certes moins confortable que de se fondre dans le moule, que de se sentir bien parmi ses pairs, mais c’est très formateur.
Et puisque j’ai survécu à ses années sans trop de séquelles (en dehors de celle d’avoir des difficultés à me lier, je n’en vois pas vraiment), j’ai poursuivi mon chemin, peut être plus librement. Je n’ai pas besoin d’appartenir à un groupe, à une idéologie, à une philosophie, pour me sentir exister pleinement. Je n’ai pas à faire allégeance à qui ou à quoi que ce soit pour pour être légitime. Je n’ai rien à revendiquer, puisque pour ce faire, il faudrait que j’attende une validation quelconque. Or je n’attends rien.
J’ai réalisé que j’avais eu beaucoup de chance d’avoir suivi ce cheminement. Je peux me lancer dans toutes sortes d’aventures, de rencontres, d’expériences, je peux échanger sans arrière pensée. Parce que je ne représente que moi. Je peux apporter mes compétences, mes expériences, mes connaissances. Je peux recevoir énormément également. Et puis je peux laisser libre cours à mes envies, les suivre ou non, subvenir à mes besoins. Sans perdre en intégrité.
Si je décide d’agir, c’est que j’en ressens le besoin profond. C’est que je pense pouvoir être utile, même au tout petit niveau qui est le mien. A partir du moment où cette utilité n’est pas évidente à mes yeux, c’est qu’il est temps pour moi d’aller ailleurs, de faire autre chose, de rencontrer d’autres personnes.
Je suis libre de mes choix, de me joindre à une cause, d’en repartir également. Si je décide de joindre mes forces à celles d’autres personnes, c’est que la cause qu’elles défendent résonne en moi. C’est que j’ai pris le temps d’analyser ce qui en était et qu’elle était en accord avec ce qui me fait vibrer. Dès lors, je lance toutes mes forces dans la bataille. Avec sincérité, avec passion. En restant à ma place, à la marge, à la périphérie. J’adhère à une vision des choses, pour autant, je reste critique. Dès qu’on me demande de promouvoir quelque chose qui heurte mes convictions profondes, je me donne le droit de partir, de rejoindre une nouvelle aventure.
Ce qui peut paraitre comme un manque de constance est en fait tout son contraire. En prenant conscience que mon aventure se termine là, parce que je ne me sens plus à ma place, ou parce que je n’ai plus rien à apporter ou à recevoir, je fais preuve d’une constance envers mes principes et les valeurs qui m’animent.
Je reste libre de mes choix, de mes convictions, des batailles que je me décide à mener ou pas. Dès que j’estime que le temps est venu, je reprends ma route prête à livrer une nouvelle bataille, à vivre une nouvelle aventure, ailleurs, avec d’autres personnes, à partager une nouvelle tranche de vie.
J’ai parlé plus haut de constance. Clairement, je ne me lance que si ça résonne en moi, si ça correspond à mes valeurs, si je pense être d’une quelconque utilité, si je pense apprendre quelque chose qui me fera grandir, si mes compétences pourront servir. Dès lors, le temps est très subjectif. Je peux passer beaucoup de temps à défendre une cause, à faire ma part, tout en me laçant dans une nouvelle aventure en parallèle. Je peux également tout plaquer du jour au lendemain. Je peux passer longtemps ‘en sommeil’, au repos, toujours vigilante, les yeux et l’esprit grands ouverts, à faire ce que je dois faire dans le confort de mon quotidien, jusqu’à ce que mes signaux internes me lancent une alerte et que je me mette en action.
Je ne me revendique de rien du tout. Je n’appartiens non plus à rien. Je ne parle et n’agis qu’en mon nom propre. C’est à la fois toute la limite et la force de l’action que je peux mener. mais c’est également un principe de base. Je ne peux appartenir à aucune idéologie, philosophie, ou encore croyance si je veux rester intègre, si je veux exercer mon esprit critique librement, si je veux me rester fidèle. Et j’ai ces valeurs tellement chevillées au corps que je ne peux ni ne veux y renoncer. Et c’est en cela que je suis indomptable. Parce que je peux me mettre en action à tout moment, par mes paroles, par mes actes, par l’activation d’un réseau, par mes mots… parce que je sens que je dois le faire. Rien ni personne n’a la capacité de m’en empêcher. Que ça plaise ou non, si j’estime que je dois agir, je le fais. Et que cette flamme qui m’anime, cette passion, cette détermination, est bien plus constante et forte que tous les obstacles qui peuvent se trouver sur mon chemin. Parce que c’est la rage de vivre qui m’anime. Que l’intégrité et la décence ne peuvent être piétinées sans que ça ne me fasse réagir. Que l’injustice ne peut être ignorée mais être exposée. Que la bêtise et la malhonnêteté ne peuvent être cautionnées, mais qu’au contraire elles doivent être combattues avec acharnement.
Et puis j’ai en moi ce besoin de partager par des mots, par des gribouillages, par des liens, par de la musique ce qui me fait vibrer. Malgré les obstacles qui peuvent se présenter sur mon chemin, je suis toujours parvenue à exprimer les palettes de mes émotions. Rien ni personne n’a jamais réussi à éteindre cette flamme qui brûle en moi. Elle se renforce jour après jour, et je me fais un devoir de la laisser s’exprimer. Je n’ai là encore aucune prétention, aucune ‘légitimité’ institutionnelle. Mais pour autant, je prends la liberté de le faire, parce que j’en ai envie, que ça me fait plaisir et que si mes mots ou mes gribouillages touchent une seule personne, j’aurais accompli ma mission. De même, si en écoutant ou en partageant avec quelqu’un de vive voix j’apporte un peu de réconfort ou de force, de chaleur humaine, j’ai réussi ma journée. C’est ainsi que je compte vivre ma vie.
Alors oui, on peut me dire obstinée, passionnée, difficile à vivre, volcanique, intransigeante, caractérielle, forte, atypique, teigneuse, déterminée, dure, utopiste, idéaliste, inconstante. Je ne le conteste pas. C’est ainsi que me perçoivent certains, à travers le prisme de leur propre expérience de vie. Quant à moi, je préfère me dire que je suis indomptable, libre de choisir mes causes et de lancer toutes mes forces dans la bataille, avant de reprendre ma route. Avec l’assurance que cette flamme qui brûle en moi sera au service de ce en quoi je crois: la vie.
Now that I am done dealing with my personal hell for this year, I can get back to my journey. As it always does though, having to go through my darkest days changed me. Cleaned me. Purified me even. And I came to realize that I am freer than ever. Free to be myself, free to express myself, free to open myself. Fearlessly.
You see, when you have to go through very dark things, when you have to face death (yours and/or the one of your loving ones), yourself, your deepest fears, and that you survive all of them, you happen to have a different sight on the world around you.
Some of us will do all they can to make it a better place. Some of us will loose interest on it. Some of us will just try to find a way to survive a bit longer. Some of us will try to change it. But all of us will be different of who they were « before ».
I had the « luck » to have lived several of these moments. I had to survive a school that made everything it could to crush me, to make me fit into a box that never was mine. I had to fight for my life, truly, when I had to deal with lymphoma. I had to do all I could to get myself and my daughter out of a really toxic relationship. I had to face my daughter’s sickness too. I had to face judgement, gossips, attempts to make me look like a horrid mother. And I had to face her death, after being right by her side each moment of her agony.
I had to face all my fears, eye to eye. And I survived all of them. It made me realize how strong I was, and that my fears were in reality only projections of my own mind. Because while in the middle of each battle I had to fight, I wasn’t scared. I wasn’t afraid. I was focused on the very moment I was living. I didn’t care about what might or might not come afterwards. I was focused on the now and here. I threw all my forces into the battle, fearless, fierce, unstoppable. I discovered the warrior lying within, underneath my civilized, polite self.
I learned a lot from these years. I also learned to control my strength, my anger, my revolt, my despair to make me able to understand and accept what I had been through and learn from it. I won some battles, I lost others. But I am here standing. These last years, I decided to take the time to heal my wounds, as deep as they were, to reach peace within. I’ve learned to meet and know the softer, peaceful me.
But can you really shut your warrior self down? I don’t think so. You can learn to control it. You can learn to free yourself too. I now only do what I feel is right. For myself, for the ones I care about, for the values I live by. If I learned anything from my personal wandering in hell, it’s integrity. No one can put it in question, not even myself. I live by a system of values that’s mine. I obey my law. And if challenged, I most of the time answer with compassion. It required me a long and hard training to reach this point hahaha. I will always speak the truth, even if it’s my truth only, and openly. I won’t play games. If wounded, I will retreat within, in order to avoid causing pain to my opponent. They wouldn’t be able to deal with what I would send them back.
Because you see, when you are not afraid, you can see things and people as they really are. You don’t project your fears on them anymore. You see through their own projections, through the masks they wear, through what they want you to see. Because being fearless also means being nonjudgmental.
As I don’t ask anything from anyone or any situation, as I don’t fear to be left behind or aside, as I don’t play the power game, I can observe the dynamics at stake. And analyze the way each component acts with or against each other. It helps me understand what is really going on. Then it’s up to me to decide to join the battle or to stay aside. I am not disillusioned. Even if it really made me ponder for a while. But I came to realize this last month, while getting back in touch with my physical vulnerability, that my mind and my soul were as sharp as they always have been. I let them open my eyes. Some things have reached my breaking point. And I am now throwing all my strengths into a new battle. Doing what I can, being what I can to help people open their eyes too. Let’s say I got in touch with my old freebooter self. I am lucky enough to be free, and I decided to use this freedom of mine to help people free themselves too.
I already did it in my everyday life at school, for years now, using my creativity to help kids grow, learn, enjoy themselves and love being at school. I encourage curiosity, openness, care of those around, care of the world we live in, cooperation. And for a while, it was enough for me. I felt useful, and I was accomplishing my mission with passion. As I decided from the beginning to really separate my professional life from my personal one (it’s a matter of sanity, trust me), I didn’t feel the same need to do the same in my private life. Keeping it really private. Even online. You won’t find any picture of me on the web. I only write under my screen name. It’s my way of seeing and doing things. I an throw whole pieces of me online, but I will keep it… online. In my everyday life, I tend to keep my ideas for myself, and only few of my closest friends know where I really stand… I don’t try to hide it, if asked I am pretty open, but I won’t throw it to the face of anybody. I don’t need it. As I said, I follow my rules, and the main one is integrity.
But you can’t try to put freedom down, in any of its aspects and expect me to just watch and stay still. You can’t dehumanize people and expect me to just watch and stay still. You can’t manipulate people and expect me to just watch and stay still. It’s not in my nature. It’s in complete contradiction with my principles. So I will do what I need to do. I will help, as much as I can, with all my strength, restore and protect freedom and truth, and integrity. I will do it following my own rules, as usual, not following any orders from anyone. I will do it with my core values and principles. With integrity and passion. Fearlessly and willingly. I will do what I think I have to do, when I have to do it, with respect and determination. Because I am lucky enough to be able to do so. And because I can’t let it go any further.
I am hoisting my banner high. And you are free to join me.
Pattern: I started with Quiltz then I just wandered. And I am happy with the way it turned out! I wanted to use a pattern with straight lines, intricate but simple. Because being fearless simplifies life that otherwise may seem really complicated.
Oh, by the way, I now am on twitter… I am Cesame @cesamelimonade there! Feel free to join me there too!
Je sais, je suis en retard dans ma publication. Mais voila, après presque 2 mois en apnée, je respire enfin et je dois faire le tri dans tout ce qui me passe par la tête. J’ai déjà commencé par refaire ma carte, et puis je pense que c’est la 4ème mouture de ce post… Je suis au beau milieu d’un tourbillon créatif, et si je dois effectuer certains ajustements, j’adore ça.
Parce que loin de n’être qu’un tourbillon émotionnel, il s’agit surtout d’un tsunami qui me libère du carcan qui m’enserre chaque année pendant presque 2 mois. 2 mois pendant lesquels je suis prisonnière de mes souvenirs, les flashbacks incessants me replongeant dans ces jours très sombres. 2 mois pendant lesquels toutes mes émotions sont mobilisées par mon histoire. Et puis 5 ans jour pour jour après le diagnostique, le 22 avril, tout s’évanouit, le carcan se brise et je peux respirer et poursuivre mon chemin plus légère.
Au départ, j’ai été terrassée par la douleur et la peine. Et peu à peu, j’ai appris à vivre ces mois de manière à les apprivoiser. Ils sont devenus pour moi un rite de passage vers un nouveau chapitre de ma vie, toujours plus excitant. Alors que mes émotions se débattent avec ce qui remonte du passé, mon esprit lui, se nourrit de tout ce qui peut lui apporter une compréhension du monde. Cette année, cette dynamique a été très claire. J’avais besoin de me plonger dans un domaine bien précis de compréhension, et j’avais tout ce dont j’avais besoin pour le faire. Je me suis donc retrouvée à lire, à regarder des conférences, à succomber à une boulimie de quête de sens. Ce que j’ai appris ces derniers mois a confirmé, ce que je percevais depuis un bon moment, sans pour autant lui avoir donné de réel sens, une structure. C’est le cas aujourd’hui. J’ai pu ajouter la théorie à mon expérience, ce qui a validé mes ressentis. A ma grande surprise, j’ai éprouvé un sentiment d’appartenance, ce qui n’avait plus été le cas depuis longtemps.
Et à la fois, alors que je m’inscrivais dans une dynamique d’appartenance, intellectuelle, je me suis sentie libérée. Parce que mes lectures, les réflexions qui découlaient de ce que j’apprenais, validaient mon cheminement. Et j’ai fini par réaliser que si je me sentais parfois prisonnière d’une vie que j’avais pourtant contribué à construire, c’est que je m’étais moi même contrainte à le ressentir. Et qu’il n’appartenait qu’à moi de changer le prisme au travers duquel je voyais ma vie. Voire de le briser pour la contempler telle qu’elle est.
C’est ce que j’ai fait. Imperceptiblement, j’ai retrouvé une liberté que je pensais perdue depuis longtemps. Oh je ne vais pas partir sur les chemins avec mon baluchon pour voir le monde, comme j’ai pu le faire dans mes jeunes années, mais je vais exercer ma liberté retrouvée dans ma vie de tous les jours. Parce que la liberté, c’est une façon d’être avec soi. C’est une façon d’être soi. En toute conscience. Alors que je prends conscience que je fais partie d’un tout, je me libère également. Je n’ai plus rien à prouver à qui que ce soit, ni à moi, ni aux autres.
Je suis libre d’exprimer mes opinions ou de les garder pour moi. Je suis libre de me révolter ou de me réjouir. Je suis libre de partager ma créativité ou de la garder pour moi. Je suis libre de prendre soin de moi tout en n’obéissant pas aux normes imposées. Je suis libre d’être un électron libre ou de me polariser fortement pour apporter mon énergie à ce qui me semble juste. Je suis libre de choisir ce que je veux ou non partager, ce que je veux ou non mettre en valeur. Je suis libre de changer d’avis, de camper sur mes positions.
Je suis libre de faire tout ça et bien plus. Et cette liberté est mienne, ancrée dans mon être profondément. Je l’ai ignorée pendant longtemps, parce que j’ai choisi de me placer au service d’une cause primordiale, la protection et l’accompagnement de ma fille dans son propre combat, ce que je ne regrette absolument pas. Il m’a fallu du temps pour panser les blessures que cette expérience m’a infligée. Pour ensuite retirer les bandages, lorsqu’ils ne m’étaient plus d’une quelconque utilité. Et de découvrir ainsi ma liberté d’être, bien au chaud en moi. Aujourd’hui, plus rien ne m’empêche de l’exercer, de l’exprimer, de la vivre. Je défie quiconque de s’y attaquer, ma hallebarde est aiguisée et je sais la manier pour protéger ce qui me tient à cœur hahaha.
Je suis libre d’aimer et de ne pas apprécier. Je suis libre de le dire ou de le taire. Je suis libre de mes pensées, de parcourir les contrées sauvages ou hautement civilisées qu’elles me font découvrir. Je suis libre d’être celle que je suis. Et j’ai ancré cette liberté si profondément en moi qu’elle ne peut m’être arrachée.
C’est cette évidence qui m’est venue à l’esprit pendant ces mois de réclusion émotionnelle. Et de fait, si mon esprit analytique et structuré l’avait parfaitement intégré, depuis la libération de mes émotions de leur carcan, c’est un déferlement d’idées, d’envies, de créativité. Un peu comme si mes émotions, en s’écoulant sur la structure de ma pensée lui apportaient la vie, la fantaisie, les couleurs dont elle avait besoin pour véritablement s’épanouir.
Je suis en vie. Et je suis libre d’être celle que je suis.
Alors que le mois de janvier s’achève, j’aime prendre le temps de la réflexion sur ces semaines. Non pas pour faire la liste de ce que j’aurais du/pu faire différemment, non pas pour regretter quoi que ce soit, non pas pour me juger sans compromis. Si je me penche sur le mois passé, c’est pour me rendre vraiment compte du chemin parcouru, pour prendre conscience des choix que j’ai eu à faire et de leurs conséquences. Et de m’en réjouir.
Chaque jour, nous faisons des choix. C’est une composante inévitable de nos journées. Des vêtements que nous portons à la route que nous prenons pour aller travailler, en passant par le menu de nos repas, par exemple. Des choix qui en général n’impliquent que nous. Et qui rythment notre quotidien, qui nous ouvrent des portes, qui en ferment d’autres.
Pour certains, faire un choix c’est renoncer, ce qui rend l’exercice très difficile, alors que pour d’autres, il s’agit juste de se lancer dans une nouvelle aventure. J’ai la chance de faire partie des seconds. Je me dis que si je devais prendre une autre route que celle que j’ai choisie, l’opportunité se présentera à nouveau. C’est aussi simple que ça (et basée sur mon expérience hahaha). Du coup, lorsqu’un choix se présente à moi, je le fais en conscience, en suivant ce que je ressens. Et si j’hésite, c’est qu’il y a des choses à explorer des deux cotés, je laisse donc le hasard faire son œuvre. J’ai cependant la chance de bien me connaitre, et je me fie donc souvent à mon intuition, cette petite voix intérieure qui me donne des indications bien utiles. Lorsque je ne le sens pas, je ne le fais pas. Tout simplement. Et je n’ai jamais eu à le regretter jusqu’ici. Bien sûr, je ne parle ici que de ces choix quotidiens, anodins.
Il m’est arrivé de faire des choix dont les implications étaient bien plus graves, voire irrémédiables. Ce sont des choix qui méritaient une réflexion approfondie, une évaluation la plus exhaustive possible des conséquences. Et la prise de conscience que j’en porterai la responsabilité. Pas si simple, alors, de faire ces choix…. oui et non. Tout dépend de ce qu’on met dans la balance et de la façon dont on regarde la situation. J’ai appris à ce pas faire de choix contre quelque chose ou quelqu’un, mais pour quelque chose ou quelqu’un.
Si un choix complexe ou lourd de conséquences se présente à moi, je pars du principe que je suis capable de le faire, et d’en assumer les suites. Si je dois vraiment peser le pour et le contre, prendre le temps de la réflexion, j’ai aussi l’intime conviction que chaque choix me propose une alternative. A moi de voir plus loin, de dépasser mes sentiments et mes émotions sur le moment pour pouvoir faire le meilleur choix possible, c’est à dire celui dont le chemin me parait le plus pertinent. Ce sont ces choix qui nous font grandir, qui nous poussent dans nos retranchements, qui nous révèlent à nous-mêmes. Je n’ai renoncé à rien, j’ai opté pour une solution.
C’est justement dans l’absence de regrets que je sens que j’ai fait le ‘bon’ choix. Lorsque je suis sereine face à mes décisions, que je les vis le mieux possible. Évidemment, ça n’a pas été simple, mais j’ai pris l’entière responsabilité de mes choix, et j’en ai assumé les conséquences.
Le premier enseignement que j’en ai tiré est de toujours tenter d’avoir une vision objective de la situation, sans laisser mes propres émotions, surtout négatives (colère, douleur, frustration etc….), brouiller ma réflexion. Et de faire au mieux, en toute conscience.
Le deuxième enseignement est que je vais devoir vivre avec. Et que pour ce faire, il faut que mon choix soit en adéquation avec mes valeurs et mes principes de vie. Qu’il soit le plus intègre possible. Parce qu’immanquablement, les jugements extérieurs seront sans concession. Et que je devrais y faire face sans rougir, la tête haute. Sans parler de ces émotions qui parfois me submergent. Mais que j’accueille et relâche simplement, paisiblement.
Le troisième enseignement est que tout choix, du plus anodin au plus drastique, est un jalon de ma croissance personnelle. Parce que faire un choix, c’est agir sur sa vie. C’est la prendre en main, c’est faire preuve de responsabilité. C’est affirmer: je décide de prendre cette direction, en toute conscience, et avec confiance. C’est donc une preuve de la confiance que je m’accorde.
Le quatrième enseignement est qu’un choix, quel qu’il soit, est une opportunité. C’est un nouveau chemin qui s’offre à nous, c’est un monde de possibles. De ce fait, je fais mes choix avec enthousiasme.
First card in english for this year! I wanted it to reflect my inner state of mind. I am still in winter break as I write these lines and I really want to focus on my inner peace next week.
Realising I truly was in peace with myself was really an eye opener: I worked a lot on acceptance last year, as I had to deal with a lot of changes and transformation. But when I realised taht I was in peace with my self, my whole self, physical, emotional, spiritual, intellectual, I knew I grew a lot.
By being in peace with yourselves, you are able to open to experience life without the filter of what can or not be expected from you. I mean, If you are in peace with yourself, you are accepting all parts of who you are, truly accepting. So what people or society or anything else’s expectations are pointless. If you know and accept who you are, why you do what you do, what moves you, what are your core beliefs or values, you don’t need to depend on anybody’s expectation. And I think that is the key: by being in peace with yourself, you free yourself from a lot of shakles that kept you from moving on with your life.
Being in peace with yourself also brings you the opportunity to step back from whatever happens in your life. You see things more clearly, more accurately, more objectively too. You can easily access to an overview of your own life, as well as the way you evolve and interact with others. Living in accordance of who you are allows you to be more accepting of others too. They are struggling witht heir own path, different from yours, and you just have to accept that you all are at different stages of the journey. Then move on. Peacefully.
Being in peace with yourself makes you shine. You are open to others, and attract those who need you or who share this state of mind with you. And you can definitely tell who they are just by feeling them. Being in peace with yourself spares you a lot of energy, energy you can use to help or to share. Nothing slows you down anymore. Not fear, not trying to meet other’s expectation, not trying to be someone you know you aren’t because you think it’s the way you should be. You ARE. Therefore you can focus on your actions, on your journey, on whatever you feel attracted to. Because it will lead your to a new understanding of who you are. Peacefully.
Being in peace with yourself is not a goal to achieve. It’s a way of being. Self confidence, in a deep way, as you trust yourself, your self. It’s loving yourself too, taking care of yourself, in all realms. It’s being happy to spend time alone, enjoying your own company. It’s living, being free, it’s happiness. Peaceful happiness
So this week, I know I will do all I need to do to keep being in peace with myself. Because it feels really good.
Allright, you have read my rambling, now it’s time for some fun… Here is my card!
I used my faithfull Uni pin markers, and 3pli pattern.