J’étais pourtant prête….

J’avais mes supports pédagogiques imprimés et classés, ma classe était organisée pour recevoir mes élèves, j’étais reposée. J’avais préparé cette rentrée calmement, sereinement. Un petit peu d’excitation les jours précédents, mais rien d’anormal…. Bref, je m’étais préparée à une nouvelle rentrée, des projets pleins la tête, prête à démarrer dès le premier jour, motivée, contente aussi de retrouver mes élèves, de passer une année avec eux….

Je devais être un peu trop confiante et l’Univers a voulu tester ma capacité d’adaptation. Clairement. Et me voila confrontée à une vaste conspiration, visant à anéantir tout sentiment de sécurité et de confiance…. et à me déstabiliser sur plusieurs plans. Simultanément. Sinon ce n’est pas drôle…. Juste histoire de bien me faire comprendre la leçon….. la thérapie du coup de pied aux fesses, la seule qui semble marcher avec moi, il faut dire, obstinée que je suis à poursuivre mon chemin tel quel….

1.Conspiration technologique

Mon ordinateur, et mon disque dur…. voir même une clé. Bref, me voila confrontée à une rébellion  de mes outils informatiques…. entre la mise en ligne de docs qui refuse de se faire, la perte de documents, le refus de lire certains périphériques qui pourtant n’ont jamais donné de signe de faiblesse jusque là…. évidemment au moment où je les sollicite pleinement….

Je reste calme, je reconfigure, j’actualise, je mets à jours, je formate même (nanmého!), et cette petite frustration qui s’insinue ne me freine pas tant que ça…. je trouve des alternatives, j’improvise.

Mais la conspiration ne s’arrête pas là…. Les photocopieurs de l’école se joignent à la révolte…. j’improvise, je fais preuve de créativité…. mais l’agacement se fait sentir un peu plus….je commence à bouillir intérieurement, j’essaie d’envisager d’autres solutions, le stress commence à monter, la frustration également….

Je suis tendue…. surtout que je dois aussi gérer en parallèle….

2. Attaque de mes ressources physiques

Oui, parce que sinon ce n’est pas drôle…. Comment faire pour vraiment me mettre à l’épreuve physiquement au moment le plus stressant de l’année scolaire, au moment où mes ressources physiques sont les plus sollicitées? La réponse a été créative mais efficace.

Une tendinite. Au poignet droit. Que j’ignore dans un premier temps, en serrant les dents… Mais qui finit par m’empêcher de dormir (le manque de sommeil, parfait moyen de me tester!!), et qui me fait vivre avec une douleur intense quasi permanente… Pour me soulager dans un premier temps, me voila à devoir porter une orthèse…. qui m’empêche donc d’utiliser correctement ma main droite…. pour une droitière, c’est embêtant…. impossible d’écrire, de dessiner, de taper même, où en enlevant l’orthèse (et en ayant très rapidement mal +++). La frustration augmente, je suis plus irritable (le manque de sommeil n’aide pas)… mais je poursuis quand même mon chemin, déterminée à ne pas me laisser faire par la trahison de mon propre corps… Je tiens bon, quoi qu’il en soit. Je me mets en mode guerrière et je repars affronter ce qui m’attend, tapi dans l’ombre….

3. L’apocalypse mentale

Aux grands maux, les grands moyens. Tout ça ne suffisait pas à me bousculer assez, donc une semaine après la rentrée, j’apprends que je dois déménager toute ma classe dans un autre local. Pourquoi? Parce que. Les raisons invoquées ne sont pas très claires, les solutions alternatives inenvisagées, les conséquences ignorées… histoire d’ajouter un peu de piment, je n’ai les informations que par des moyens détournés, et au compte goutte…. par des personnes non concernées par la situation, la plupart du temps….

J’avoue, j’ai perdu mon sang froid.

J’ai explosé. Littéralement. L’apocalypse selon Saint Jean, avec les trompettes et les chevaux tout ça tout ça…. et je monte en pression chaque jour, d’autant qu’on se charge de me rappeler sans cesse que j’agis trop émotionnellement et que bon, ça stresse les autres…. dont le quotidien poursuit son cours… et qui ne lèvent pas le petit doigt pour m’aider…. mais bon, par contre, si je pouvais me dépêcher de libérer les locaux, ce serait bien…..

Pardon, je suis mauvaise langue… on m’aide … on va me fournir…. 3 cartons et 2 caisses…. pour déménager une classe d’élémentaire. A ce que je vois, certains ont un sens des réalités plus qu’émoussé…. Je m’agace, je râle, je crie même…. et on m’entend… une solution est trouvée, on se bouge un peu….

Et je gère les allées et venues dans ma classe par les différents services concernés pour prendre des mesures, parler les aménagements… par contre, quand je soulève certains points, c’est la panique…. on n’ avait pas pensé…. ah ben non, ils n’ont pensé à rien, donc forcément…. On impose sans vérifier la faisabilité de la chose….. à nous ne nous adapter, de faire en sorte que tout se fasse rapidement et sans vague…. pas de chance, moi je suis du genre tsunami…. Et j’en déclenche un….

On s’affole, on s’agite…. et je les accueille avec presque jubilation dans le marasme qu’ils ont créé… M’en fiche, j’ai enfilé ma fidèle armure et son effet commence à se faire sentir. Je redescends en pression, je ne prends plus de coup au moral, tout en ne me privant pas de porter quelques estocades….

Alors? Pas mal non? Me voila donc à devoir gérer une conspiration technologique, une diminution de mes capacités physiques, une incapacité de mettre en place quoi que ce soit, tout en étant professionnelle, en rassurant mes nouveaux élèves, suffisamment inquiets (j’ai des CP/CE1, vi vi, un double niveau tellllllement sympa en début d’année!!!). Une fois les premiers coups reçus, je me mets en mode guerrière et je gère. A ma manière…

4. Contre attaque

Je priorise:

a. Je vais chez le médecin, qui me rédige un magnifique certificat médical contre indiquant toute sollicitation du poignet droit. Qu’on se débrouille pour faire les cartons, ce sera sans moi, pas envie de me faire plus de mal encore…. et je prends rendez vous avec un kiné pour traiter ma tendinite. Ce qui me servira également de moment de quiétude et de pause dans mes journées plus que tendues. En situation de crise, je prends donc soin de moi.

b. Je fais en sorte que mes élèves soient le moins impactés possible par tout ça. Et j’improvise, je trouve des solutions alternatives, je les rassure, je les écoute, je les laisse en dehors de ce marasme. On en rit, on en fait un support pour les apprentissages (combien de boites de crayons dans un carton? Comment ranger les affichages par ordre alphabétique, mettre les affiches de nombres en ordre croissant…., où se trouve le matériel de maths, de manipulation, d’art, etc etc….) En situation de crise, j’agis en professionnelle.

c. En dehors de la classe ou de la présence de mes élèves, j’évacue le stress. Et j’exige d’être traitée avec un minimum de respect. Je demande des explications, je demande à ce que les responsables me disent exactement de quoi il retourne… devant l’absence de réaction, j’explose, je rue dans les brancards, je sens monter des vagues de colère et de violence. Je mets en œuvre l’effet miroir de la violence ressentie…. je ne fais pas dans la demi mesure. Et je me rends compte que je suis toujours aussi volcanique lorsque je suis confrontée à la frustration, au manque de respect et à la lâcheté… en situation de crise, je demeure moi même, mais je maitrise ma violence, tout en ne prenant pas tout sur moi.

d. J’ourdis un plan en 9 points destinés à mettre les points sur les i et les barres aux t, afin de rétablir certaines valeurs et de faire comprendre à qui de droit que des notions telles que le respect, l’entraide, la communication, l’intégrité ne sont pas que des mots inutiles. Plan dont la mise en pratique se fera petit à petit, mais que j’ai bien l’intention de mener à son terme. La pression redescend, je vois plus loin, j’envisage les implications et les conséquences de cette histoire. Je perçois les ajustements nécessaires, les bouleversements qu’elle va impliquer, je m’y prépare. Je me décentre et me libère de l’émotionnel pour laisser la place à la gestion intellectuelle… en situation de crise, je sais prendre du recul.

e. J’implique la communauté éducative dans son ensemble pour faire en sorte que le déménagement se fasse le plus efficacement possible. Collègues, mairie, parents…. J’ai même envisager de faire appel à mon clan, c’est dire. Et je me dis que finalement, cette mini apocalypse aura eu pour conséquence de mettre en lumière la solidarité et la cohésion… En situation de crise je sais déléguer et organiser.

 

5. Leçons

J’ai encore beaucoup de travail à faire en ce qui concerne le lâcher prise…. Parce qu’après tout, finalement, ma tendinite est le symbole de mon échec à atteindre l’équilibre entre le lâcher prise et le tenir bon….

J’ai réalisé que je subis les conséquences d’une guerre d’égo de personnes qui en ont besoin. Et que je refusais de me laisser embarquer dans la bataille. J’ai enfilé mon armure et je me suis battue pour les intérêts de ceux qui compte vraiment: mes élèves. le reste n’est qu’accessoire finalement.

Ma nature apocalyptique s’est rappelée à moi. Et j’ai pris conscience que finalement, j’évoluais plutôt pas si mal dans le chaos ambiant. J’ai réussi à garder le cap professionnellement, tout en gérant les bouleversements spatiaux et en protégeant mon intégrité physique. Clairement, au niveaux des relations interpersonnelles, c’était plus compliqué mais j’y vois aujourd’hui plus une petite piqure de rappel: je suis capable de beaucoup prendre sur moi pour l’intérêt collectif, mais dès qu’on touche à mes valeurs, je n’ai pas peur de me battre et de montrer de quel bois je suis faite… Et ce n’est pas terminé parce qu’il y a pas mal de points qu’ils n’ont pas envisagés et qui vont poser problème…. mais ça ne me concerne plus…. J’en sors finalement grandie….

J’ai passé une semaine compliquée émotionnellement, mais j’ai quand même réussi à prendre du recul et à retrouver mon calme. Un nouvel équilibre s’instaure. Et j’ai un magnifique plan à mettre en œuvre, sereinement, mais inexorablement. Non pas pour me venger, mais pour mettre les personnes en face de leurs responsabilités et assumer les conséquences de leurs décisions inconsidérées…. et je pense qu’elles commencent déjà à mesurer l’étendue des dégâts…. parce que si les personnes concernées avaient été consultées, toute cette histoire aurait été gérée très différemment.

Et puis j’ai pris le temps de prendre soin de moi… de me réserver une bulle de quiétude au milieu de ce champ de bataille. Bulle que j’ai bien l’intention d’agrandir et de préserver….

Voila donc pourquoi le blog n’a pas été mis à jour, que je n’ai pas pu faire mes articles habituels et la rédaction de celui-ci m’a pris un temps certains, mon poignet ne m’autorisant à taper qu’un temps limité….

Mais ça va mieux, et je pense que du très bon ressortira de tout ça. Finalement, j’ai presque hâte d’y retourner demain pour assister à la suite des événements. Ma classe sera déménagée mardi, et mes élèves pourront investir leur nouvelle classe jeudi. Nous commencerons donc réellement l’année à ce moment là…..je me chargerai de demander à qui de droit en quoi l’intérêt des élèves prévalaient en ce début d’année…. je souris à cette simple idée…. Et je vais enfin pouvoir revenir à une ‘normalité’. Je vais pouvoir remiser mon armure, assurée que personne ne sera tentée de réveiller le dragon qui sommeille en moi avant un bon moment.

Je retourne donc sur le champ de bataille, la tête libérée de toutes ces tensions…. Avec en point de mire le mot du mois d’Octobre qui s’avère plus qu’intéressant.

Ces matins-là

Il y a les matins brumeux, les matins difficiles, les matins chagrins, les matins du quotidien…. et puis ceux, comme aujourd’hui, où je me réveille avec « Feeling good » dans la tête, et les paroles sur les lèvres. C’est ce qui a du me réveiller je pense, je chantais…. et puis en me redressant dans mon lit, voir ça….

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Entendre les oiseaux, sentir l’air frais du matin, sentir que je fais partie d’un tout et que tout va bien. Le chat a du sentir qu’il se passait quelque chose et elle a voulu en savoir plus, en se pelotonnant contre moi en ronronnant. Et cette chanson dans ma tête, venue de mes rêves…

Il y a les matins où rien ne compte vraiment. Et puis il y a ceux où tout prend de l’importance. La moindre sensation physique, la moindre pensée.

Il y a les matins où la tâche à accomplir dans la journée nous écrase de tout son poids. Ceux où on a conscience des combats à mener. Ceux qui sont empreints d’une routine automate. Et puis il y a ceux où l’on est pleinement présent à soi. Où on se sent connecté à tout ce qui nous entoure. Et où on n’attend rien mais où on a envie de partager ces sensations si particulières avec le monde entier. Où on se sent irradier.

Il y a les matins où la force semble nous manquer pour accomplir la moindre tâche. Mais où on doit se faire violence et se lever. Il y a les matins fatigués, la tête pleine de ces regrets que la nuit n’a pas effacés. Ceux où la réalité du chagrin semble nous clouer à terre. Ceux où on n’a pas envie de croiser son regard dans le miroir. Et puis il y a ceux où on se sent plein d’énergie et d’envies. Où la détermination que l’on lit sur notre visage l’éclaire.

Il y a les matins sursauts, ceux qui nous poignardent d’angoisse. Il y a les matins robot, où rien ne nous atteint, où on fonctionne parce qu’il faut fonctionner. Et puis il y a ceux où tout parait clair, où tout prend sens. Où on sait, on sent, on comprend. Où on est exactement là et quand on doit être.

Il y a les matins chiffonnés, les matins froissés, les matins courbaturés, les matins moites, les matins éblouissants, les matins bouffis. Et puis il y a ceux où l’air caresse notre peau, où le soleil la réchauffe, où la lumière est douce, où le premier geste que l’on fait, c’est de sourire, avant même d’ouvrir les yeux.

Il y a les matins douloureux, les matins tristes, les matins difficiles, les matins automates, les matins ordinaires. Et puis il y a les matins comme ce matin, où je me sens vraiment en vie, où le monde extérieur entre en collision avec mon monde intérieur.

Les matins où tout, absolument tout, est possible.

Mon voyage intérieur: juillet (01)

voyage en tête

Septième étape de notre voyage. L’horizon se fait plus clair, il s’agit désormais de profiter du paysage et de ce qui l’anime. Ce mois-ci, nous allons donc apprécier. Apprécier le calme, la langueur infusée par la chaleur estivale, prendre du temps pour soi, pour vivre chaque jour comme si il était le premier d’une nouvelle aventure. Apprécier aussi les relations amicales, familiales, autour de rencontres et de soirées qui s’éternisent. Apprécier le soleil, sa lumière, sa chaleur, faire le plein de vitamine D. Apprécier aussi les nuits qui nous apportent la fraicheur nécessaire à notre bien être. Apprécier les paysages, la nature pleine de vie, qui nous offre ses meilleurs fruits.


Apprécier

verbe transitif
  • Percevoir, saisir par les sens
  • Porter un jugement favorable sur une personne ou une chose, en reconnaître la valeur, la qualité, l’importance
    • apprécier quelque chose:  Aimer, trouver agréable
    • apprécier quelqu’un: Reconnaître sa valeur, surtout au plan intellectuel, professionnel, social, etc.; être sensible à ses qualités

A nous donc d’exercer nos sens, de nous ouvrir à chaque expérience, de prendre conscience de notre propre valeur…

1. Apprécier ce qui nous entoure

Ce mois de juillet, nous allons continuer à nous ouvrir à ce qui nous entoure, avec chacun de nos sens:

  • ressentir le vent et la chaleur sur notre peau, le frôlement de nos vêtements, toucher le sable, l’herbe, les galets, les écorces, les peaux des fruits et des légumes,
  • regarder la végétation, la faune, les paysages, les couleurs de cet été, le ciel étoilé, les éclairs d’orage
  • écouter les oiseaux, la musique, l’eau des rivières, des lacs ou de la mer, le bruissement des arbres, les cigales, ou de la musique en prenant le petit déjeuner dehors,
  • sentir l’odeur des fleurs, des fruits, des grillades, du linge qui sèche à l’air libre,
  • goûter les salades, les smoothies, les grillades, les légumes d’été, les fruits, les jus et les boissons estivales.

Pour peu que nous en ayons envie et conscience, nous pouvons expérimenter la magie ordinaire, de tous nos sens. Pour cela, il nous suffit de nous ouvrir, de laisser nos sens nous guider. Et le plus beau, c’est qu’après un entrainement intensif d’un mois, nous aurons acquis cette connexion, cette ouverture, cette attention pour de bon.

Nous oublions trop souvent que nous vivons au milieu d’éléments merveilleux, produits de hasards et de coïncidences qu’il nous appartient de reconnaitre pour ce qu’ils sont. Nous nous laissons envahir par le quotidien, par des routines qui nous empêchent d’apprécier l’inattendu, le surprenant, l’unique. Alors ce mois-ci nous allons laisser la porte ouverte aux aléas, aux sensations, et prendre le temps d’en reconnaitre la valeur, de les apprécier.

2. Apprécier chaque moment

Le moment présent. Quel beau concept, mais parfois si difficile à mettre en œuvre. Ou du moins, c’est ce que nous pensons. Alors pourquoi ne pas y aller par étapes? Prendre un temps chaque jour pour méditer, pour ressentir, pour faire une pause et apprécier ce calme, cette attention. Nous nous cachons derrière notre petit doigt lorsque nous pensons ne pas avoir le temps de …. prendre le temps!

Et si on changeait de perspective? Si on essayait de se décentrer de ce qui nous agace pour voir la situation sous un tout autre angle? Et qui sait, on parviendra peut être à l’apprécier! Lorsque l’émotionnel, ou la fatigue, entre en jeu, il est souvent très compliqué de ne pas se laisser aller à l’agacement, à la frustration, à la colère. Mais il suffit parfois simplement de prendre un peu de recul pour apprécier l’ironie de la situation, ou son côté cocasse, ou sa redondance qui ne mérite certainement pas notre énervement.

Alors ce mois de juillet, tentons de prendre le recul, essayons de nous décentrer et de lâcher prise. Les situations irritantes ne valent pas la peine qu’on s’attarde sur elles, d’autant qu’elles font écran la plupart du temps devant des moments qui eux, valent toute notre attention.

Clairement, nous ne sommes pas toujours responsables des mini drames qui se jouent dans notre vie. Par contre, nous sommes responsables de notre réaction face à eux. Et si il m’arrive encore trop souvent de réagir de manière sanguine (un atavisme), j’essaie de plus en plus de profiter de chaque moment que la vie m’offre à vivre. Et pour ce faire, j’ai pris l’habitude de ne pas me formaliser des petits riens qui se dressent sur mon chemin. Je me focalise par contre sur les grands tout ça qui se présentent au loin.

Et puis zut, nous avons la chance de vivre des expériences multiples, de rencontrer des gens différents. Autant en tirer le maximum et profiter de chaque opportunité qui se présente! Je ne suis pas adepte des regrets, et de ce fait, je vis chaque moment à fond.

Tirer du positif, profiter de chaque moment, apprécier la chance de les vivre, quels qu’ils soient. Et me dire que la vie, finalement, c’est une succession de ces moments. Alors autant en profiter à fond et ne pas passer mon précieux temps à ruminer ou à voir le mauvais côté des choses.

Construisons des souvenirs, des instantanés de vie susceptibles de nous émouvoir ou de nous apporter un sourire à leur simple évocation.

 

3. S’apprécier

Ce mois de juillet, nous allons également arrêter de nous reprocher tout et n’importe quoi. Nous avons déjà traversé la vallée de l’acceptation. Il est temps de parcourir celle de l’appréciation. Arrêtons de nous focaliser sur tout ce qui ne va pas, et concentrons nous sur ce qui vaut la peine, sur nos qualités, nos points forts.

Et puis pourquoi ne pas embrasser nos défauts en nous décentrant, une fois encore, Pourquoi ne pas les envisager sous un angle différent?

  • J’ai un caractère volcanique… ou je suis passionnée (et toc!).
  • Je suis extrêmement désordonnée… c’est mon côté artiste.
  • J’ai pris pas mal de kilos…. le pulpeux va bien finir par revenir à la mode (ou pas, ça m’est égal en fait, je suis celle que je suis)… en tout cas, ça tombe bien, ce sont les soldes!
  • Je procrastine… il est temps de ressortir mon bujo et de m’éclater avec!
  • Je suis têtue comme une mule… mais c’est cette détermination qui me permet de rebondir.
  • J’ai les jambes qui gonflent à cause de la chaleur…. à moi les sorties matinales ou nocturnes!
  • Mon bazar commence à être très envahissant…. il est temps de faire du tri, sans remord!

Bref, arrêtons de nous auto flageller, et voyons chaque ‘défaut’ comme un challenge, ou un atout, ou… à nous d’être créatif! Le tout en fait, c’est d’être bien avec soi, d’avoir envie de faire encore une longue route avec soi. Et j’ai un petit truc: l’autodérision. Le matin, en général, je me réveille en vrac…. lorsque j’ai le malheur de croiser mon regard dans le miroir, je ne me focalise pas sur mes cheveux en bataille, mes cernes, mon teint brouillé, ou que sais-je encore (oui, j’envoie du rêve, là, je sais, j’assume!!). Mais la plupart du temps, j’éclate de rire, ou au pire je souris. Et mon reflet me renvoie cette image de visage jovial… bizarrement, non seulement je me réveille mieux, mais en plus mon regard se met à pétiller.. chouette! Une nouvelle journée à vivre!!

Ne pas se prendre au sérieux, lâcher prise, arrêter d’avoir des objectif irréalistes nous concernant. Mais au contraire, prendre appui sur nos qualités et nos points forts, pour avoir une relation apaisée avec soi, et avoir envie de passer plus de temps à construire une belle personne. Le reste, franchement, n’est qu’accessoire. D’autant que si notre regard change sur la personne que nous sommes, nous initions un effet boule de neige… Et ce sourire du matin devient le sourire de la journée…

Libérés de cette image négative ou du moins désagréable que nous avons de nous-même, nous pouvons nous consacrer à ce qui se trouve autour de nous, à ceux qui se trouvent autour de nous. Et à en apprécier les moindres détails.

Que ce mois de juillet vous soit doux et rempli de petits bonheurs. J’ai hâte que vous me les racontiez!

Mon voyage intérieur: juin (1)

voyage en tête

Sixième étape de notre voyage. Et sans doute l’une des plus symboliques. Si le printemps est le temps des semis, de ces graines que nous plantons dans l’espoir de les voir porter leurs fruits dans l’avenir, pourquoi ne pas nous mettre au diapason et semer nous aussi nos propres graines? Ce mois-ci, nous porterons donc toute notre attention et notre énergie sur la notion de partage.


Partager

verbe transitif.

  • 1. Rendre accessible (une ressource) à plusieurs utilisateurs au moyen d’un réseau.
  • 2. Partager quelque chose avec quelqu’un: lui en donner une partie.
  • 3. Avoir part à (quelque chose) en même temps que d’autres.

Pour moi, partager est surtout synonyme de donner et de recevoir en échange, de communication, d’interaction avec les autres. Ce mois-ci, je vais donc m’efforcer d’être toujours plus ouverte et de communiquer plus. Et je sais que je recevrai autant si ce n’est plus que je donnerai. Un nouveau chemin que j’ai hâte de parcourir.

1.Partager pour apprendre et enseigner

Apporter à l’autre son savoir, son savoir faire, ses compétences et capacités. Bref, partager ce que l’on sait afin d’aider l’autre à les acquérir. Pour moi, sans doute l’entrée la plus facile dans ce mois du partage, puisque c’est mon métier. Mais pas que.

Parce que si on y réfléchit bien, on apprend et on enseigne chaque jour, en partageant un peu de soi, en accueillant un peu de l’autre.

Pour peu qu’on désire le faire, il est très facile de partager ses connaissances, ses savoirs-faire. Et inutile de passer un concours national pour ça hahaha. On peut le faire dans la vie ‘physique’, au travers d’associations d’échange des savoirs par exemple, ou dans d’autres structures associatives, si on désire s’engager pour un temps plus ou moins long. Ou proposer un coup de main à ses proches, ses voisins, comme ça, pour le plaisir de le faire. En général, le café qui suit est ce qui donne toute sa valeur à ce type d’échange, mais j’en parlerai plus tard.

Et puis il y a la toile. Ces 15 dernières années, j’ai trouvé là le médium idéal pour le partage. Au départ, j’ai surtout reçu de la part d’internautes. Parce qu’ils avaient fait le choix de partager leurs compétences, leurs connaissances, leurs savoirs et savoirs-faire. j’ai donc appris le crochet, le tricot, le zentangle, le digiscrap, l’utilisation de logiciels tels que Photoshop ou simplement powerpoint, la couture, le patchwork, la reliure, la flute alto, la guitare, j’ai pu conserver mon niveau d’anglais, me mettre au norvégien, et plus sérieusement encore, j’ai pu préparer et réussir le concours de professeur des écoles, alors que j’étais isolée dans un hameau au milieu des montagnes, avec un bébé et un travail à plein temps. Et je ne parle pas des ressources en développement personnel, philosophie, spiritualité, méditation, psychologie auxquelles j’ai eu accès grâce à Internet.

Et puis j’ai décidé de partager à mon tour, à mon tout petit niveau, en espérant rendre un peu de ce que j’avais reçu. D’abord sur mon blog professionnel, où je mets les ressources que j’ai bidouillées, ou mes pratiques de classe, des séquences clé en main ou simplement des supports de travail, bref, tout ce que je bidouille pour la classe. En espérant que tout ça fera gagner du temps à quelqu’un ou l’inspirera pour en faire autant. Un petit maillon dans une chaine de partage.

J’avoue que j’aime l’idée de l’accès libre aux ressources. Après, il faut évidemment exercer son esprit critique. Tout n’a pas la même portée. C’est un peu le défaut d’internet, ce manque de hiérarchisation des savoirs. Mais c’est aussi sa force, puisqu’on a accès à tout ou presque. Il faut cependant être capable de prendre du recul et de cibler ce que l’on recherche ou ce que l’on veut partager.

Nous avons tous des connaissances, des savoirs, des capacités! A nous de faire le pas pour les partager ce mois-ci. Qui sait ce que ça pourrait nous apporter également!

 

2. Partager pour comprendre et communiquer

J’aime penser que le fait de communiquer, de partager avec les autres nous permet de comprendre ce qui les motive. Et que ça simplifie grandement les relations humaines. En effet, clairement, c’est souvent l’incompréhension, l’inconnu et la peur qu’il induit qui mènent aux conflits, au ressentiment. Dès lors, faire un pas vers l’autre, tendre une main, et parler, expliquer, sans jugement, juste pour comparer les vécus, les perceptions, permet de s’ouvrir, de comparer, de comprendre les différences et les points communs.

Il ne s’agit pas ici de se justifier, d’argumenter. Mais seulement d’expliquer, de partager. D’écouter aussi l’autre, de lui poser des questions sur des points qui nous semblent peu clairs. De communiquer.

Chacun d’entre nous a son vécu, ses expériences, ses visions des choses, ses centres d’intérêt. Et cela peut vite devenir très complexe, très prenant. On veut aller au bout des choses et les outils à notre disposition nous permettent d’aller très loin dans nos recherches. Mais au final, nous sommes chacun dans notre petit univers.

Ce que je propose donc ce mois de juin, c’est de confronter nos univers, d’essayer de comprendre pourquoi on agit comme on le fait face à une situation, à des personnes. D’aller vers les autres et de tenter de comprendre. De prendre le temps d’échanger des points de vue, des expériences, des visions de la vie. Et de réduire un peu cette part d’inconnu qui nous pousse à nous sécuriser dans ce qui nous est familier.

Pour ce faire, il faut s’ouvrir. Ne pas avoir peur non plus de livrer un peu de nous. De dire ce qui à nos yeux constitue une valeur importante, un leitmotiv, un objectif. Avec nos mots, nos maladresses parfois, notre sincérité toujours. Prendre le temps d’une conversation sincère ne peut que nous apporter.

Il s’agit donc de se décentrer un peu, sans pour autant se renier. Mais au contraire créer du lien, réaliser des points de convergence, respecter les points de divergence.

Parce que le maitre mot est là: respect. C’est en allant vers l’autre, en essayant de comprendre l’autre avec respect que l’on pourra tirer le meilleur de cette expérience.

A nous les verres en terrasse, les pique niques improvisés, les soirées tapas ou que sais-je encore. Ou plus simplement une conversation à la photocopieuse, à la machine à café, ou à l’arrêt de bus, dans les transports en commun, au bureau, au parc, avec des amis ou des inconnus. Un sourire, une question, une ouverture d’esprit et nous voila parés pour un bon moment.

 

3. Partager pour grandir

En définitive, le but de ce mois est également de nous faire grandir. Parce qu’en partageant, en écoutant, en communiquant, nous en sortirons plus riches, plus ouverts, plus sages aussi peut être.

Le contenu de nos partages ne sera pas la seule source d’enrichissement personnel. les liens créés, les compétences sociales que nous aurons mises en œuvre pour partager sans juger nous accompagneront le long de notre chemin. Je sais que je vais devoir faire de gros progrès en la matière personnellement, tant dans la maitrise de mon ton que dans les mots employés. Et sans doute aussi être un peu plus attentive à mon langage corporel pour qu’il exprime mon ouverture. Pas si facile pour moi, mais je m’y engage.

Ce mois-ci nous seront donc plus tolérants, plus ouverts, plus attentifs, plus explicites, plus curieux… quelle croissance fulgurante!

Et puis surtout, c’est intégrer ce que nous ont dit les autres, c’est acquérir une compréhension plus fine de ceux qui nous entourent, c’est le plaisir de voir que nos propres mots ont un impact, même infime, sur ceux à qui on les a dit. C’est se lever chaque matin en se disant qu’on se couchera plus sage, parce qu’on va faire tout ce qu’on peut pour partager, donner et recevoir… C’est sourire lorsqu’on voit un paysage magique devant soi et qu’on a le réflexe de le prendre en photo pour le partager, c’est garder un post-it avec une citation qu’on a entendue ou lue et qui nous a fait penser à une personne, justement pour la lui donner.

C’est prendre le temps de vivre toutes ces expériences et de se dire qu’on a de la chance.

Voila, ce mois de juin, nous allons donc nous plonger dans la notion de partage et en retirer j’en suis certaine autant que ce qu’on y aura apporté. Ce sera de nouveau un chemin riche, très riche. Et les haltes seront nombreuses. Mais c’est ce qui en fera toute la valeur.

 

Mon voyage intérieur: mai (08)

Je voulais faire un point sur ce que j’ai appris jusque là. Je voulais travailler sur l’écoute parce que je savais que je n’étais pas une très bonne auditrice. J’ai souvent l’impression de ne pas avoir suffisamment écouté mes proches. Je ne m’en rends compte qu’une fois seule, la plupart du temps…. Je voulais donc faire un effort dans ce sens….

Mais voila, j’ai ouvert la boite de Pandore de l’écoute. Et ce que j’y ai trouvé est à la fois inattendu et tellement enrichissant.

Je m’écoute plus. Ou plutôt, je suis plus attentive à ma petite voix intérieure. Et elle m’aide à m’ouvrir, définitivement. Elle me permet aussi de mieux percevoir ces petites choses qui changent tout. Et elle remet tout en perspective, ce qui est une aventure en soi!

Un exemple qui illustre ce que je tente de vous dire. J’ai dans la tête depuis dimanche la chanson ‘ricochets‘. Si elle est vraiment pleine de sens et profonde, je ne comprenais pas pourquoi il m’était impossible de m’en défaire, et j’ai vraiment tout essayé… Bref, j’accepte, en me disant que tôt ou tard je trouverai du sens à tout ça.

Lundi soir, je discute en ligne avec une de mes copines et nous voilà à parler d’un projet qu’on partageait… et d’un coup, elle me dit qu’on pourrait le faire en galets, et qu’on pourrait aller en chercher au bord d’une rivière… ooooooooooooooooooooooh!!On planifie notre escapade pour cet après midi…

Ce matin, petit détour par la météo qui annonce des orages pour l’après midi. Pas une minute à perdre, nous partons de suite après le travail, petite pause pour acheter des sandwichs qu’on a dévorés au bord d’un lac vraiment sympa, où on a ri de quelques coïncidences qu’on avait remarquées l’une comme l’autre, comme autant de petits messages pour notre voyage. Une pause pendant laquelle on a laissé partir tout le stress de la matinée où on a pu profité de la nature… on a ri du fait que le soleil semblait nous suivre.

Puis on est parties vers notre destination finale: une rivière non loin de là, où on savait qu’on allait trouver les galets dont on avait besoin. Même si les orages et la fonte des neige pouvaient remettre en cause notre projet… effectivement une fois arrivées, nous avons du nous rendre à l’évidence: la rivière était déchainée et il était impossible de s’en approcher.

Mais ma petite voix intérieure m’a suggérée de prendre un chemin dans un autre sens, et nous sommes tombées sur un ruisseau où nous avons pu récolter les galets dont nous avions besoin. Et où nous avons pu chanter ‘ricochets’ en boucle hahaha Et nous avons profité du beau temps pour faire un petit tour en forêt. Nous avons passé un très bon moment, à l’écoute de la nature, de nos voix intérieures, de chacune. Et notre escapade s’est trouvée ponctuée de cailloux en forme de coeur. A chaque pas ou presque. Ou comment se sentir sur le bon chemin… et se retrouver avec un sourire greffé sur le visage pour un bon moment.

Le soleil nous a accompagnées tout du long. Il ne s’est mis à pleuvoir qu’une fois que j’ai franchi la porte de mon domicile.

Voila, une parfaite illustration de ce que m’apporte le fait de prendre le temps de m’écouter, d’écouter les autres, et d’écouter la nature.

Ce soir je suis lessivée, non à cause de l’effort accompli (sincèrement, aucun effort), mais d’avoir lâché prise, d’avoir profité à fond de cette expérience, d’avoir su me focaliser sur ce que je vivais, les sens en alerte et non pas la tête prise par les petits tracas habituels. Je ne suis pas fatiguée, je suis sereine, vidée de tout stress. Bien déterminée à recommencer ce genre d’aventure, et à passer plus de temps à écouter, vraiment, pleinement.

Et pour illustrer mes propos, quelques photos (je n’en pas pris beaucoup, je n’y ai pas vraiment pensé… mais au moins vous aurez un aperçu…)

la rivière:

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et quelques clins d’oeil:

 

J’ai maintenant envie/besoin d’aller gribouiller appuyée contre un arbre au bord d’un autre plan d’eau…. dès que la météo s’y prête, je file! J’ai hâte de découvrir ce que ça me réserve!

Rester ouverte…

Ce mois-ci j’ai pour objectif de rester ouverte au monde, de l’écouter, de m’ancrer… et pour ce faire, je me suis offert un petit aide mémoire… acheté le jour de l’anniversaire d’Emma, parce que je voulais l’associer à cette décision….

Voila donc l’objet qui me rappellera de rester ouverte:

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Ou lorsque mon obsession des clés prend tout son sens…

Some lemonade?

I really feel something is about to happen, a kind of renewal. New moon, Spring, everything leads to this simple thought: be ready, it’s beginning. Nature speaks to my soul… and I love it!

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Mon voyage intérieur: mars (01)

voyage en tête

Deuxième escale de notre voyage. Nous avons d’ores et déjà découvert des contrées inconnues en nous et il nous faut maintenant commencer à les apprivoiser.

Ce mois de mars, j’ai choisi de me concentrer sur la notion d’acceptation. Ce n’est pas vraiment un hasard, puisque c’est un mois encore très douloureux pour moi, mais j’avais envie de le vivre différemment, plus profondément, sans me laisser submerger par mes émotions mais au contraire en faisant la paix avec tout ça.

Parce que pour moi, l’acceptation est loin d’être une simple résignation. C’est aussi et surtout ce qui me permet de me libérer et d’aller plus loin.

Commençons par quelques définitions:


accepter

verbe transitif

  • Consentir à prendre quelque chose, à recevoir ce qui est offert
  • Se déclarer prêt à faire quelque chose, à assumer une charge, à courir tel ou tel danger.
  • Consentir à subir quelque chose, à le tolérer de la part de quelqu’un, l’admettre, le supporter.
  • Considérer quelque chose comme juste, fondé, exact, l’admettre, l’approuver.

Pas si évident comme concept… et pourtant, il est tellement enrichissant!

1. L’acceptation d’une situation

Nous sommes tous confrontés à des situations désagréables, inconfortables, qui nous stressent. De celles qui nous tiennent éveillés la nuit, que nous ressassons encore et encore, qui nous frustrent. Ces situations pour lesquelles nous nous sentons impuissants mais qui, par contre, ont une réelle emprise sur nos pensées et nos vies… qui nous paralysent et nous entravent.

En laissant ces situations prendre une importance qui ne devrait pas être la leur, en les laissant prendre le contrôle de nos pensées, de nos émotions, nous nous coupons de moments et/ou de personnes qui pourraient avoir une importance bénéfique dans nos vies. En les acceptant, c’est à dire en se disant : « oui, soit, c’est là, ça existe, ça arrive, c’est comme ça », nous les privons de ce pouvoir qu’elles avaient sur nous.

J’ai été terrassée par la grippe. Et je suis une très mauvaise malade… J’ai du mal avec la sensation de faiblesse, les contraintes dues à la fièvre, la fatigue de la toux… Les premiers jours, la frustration était très forte. Et puis j’ai accepté de devoir me reposer, de ne pas pouvoir faire ce que je fais habituellement. J’ai profité de mon immobilisation forcée pour faire un petit bilan personnel, pour écouter de la musique, pour être dans le moment présent, tout simplement. Concrètement, j’étais toujours malade, toujours aussi faible. Rien n’a changé physiquement, matériellement. Par contre, émotionnellement, j’étais beaucoup plus disponible, beaucoup plus ouverte, beaucoup plus sereine. Et c’est ce qui a fait toute la différence. C’est en acceptant mon état de faiblesse que j’ai pu vivre de jolis moments. C’est en acceptant d’être malade et que ça prendra quelques jours avant de voir une amélioration que j’ai été disponible émotionnellement.

Accepter une situation permet une mise en perspective, une distanciation qui favorise l’action. C’est par l’acceptation que la prise de recul est possible. Tant qu’on refuse une situation, on ne peut être disponible émotionnellement. On est englué dans notre stress, notre colère, notre frustration et que sais-je encore. On alimente de fait l’emprise qu’à la situation sur nous. Pour reprendre les rênes de notre vie, il faut être capable d’accepter de ne pas tout maitriser, et de laisser ces expériences nous enseigner ce dont nous avons besoin.

En acceptant de vivre des expériences inconfortables, nous nous ouvrons à des aventures bien plus enrichissantes que notre quotidien si bien maitrisé (du moins le pensons-nous….).

Accepter c’est aussi prendre conscience que chaque émotion a sa propre valeur. En acceptant la tristesse, la frustration, la douleur même, on enrichit notre dictionnaire émotionnel personnel. Elles peuvent en plus mettre en perspective d’autres émotions plus positives, plus agréables. C’est en explorant l’éventail de nos émotions que nous parvenons à nous connaitre vraiment. En acceptant le fait que chaque émotion peut nous apporter quelque chose, nous nous permettons de vivre une expérience de vie bien plus riche.

Accepter c’est donc être en paix avec ce que la vie nous apporte, que ce soit positif ou négatif.

 2. L’acceptation des autres

Accepter l’autre est indispensable pour vivre plus sereinement. Nous vivons parmi les autres, avec les autres. Et les accepter tels qu’ils sont peut vraiment et simplifier et apaiser nos relations.

Accepter l’autre, ce n’est pas le juger. Il faut donc se décentrer et ne pas le voir à travers le prisme de ses propres valeurs. Ce n’est qu’en prenant de la distance, qu’en l’observant le plus objectivement possible qu’on peut parvenir à l’accepter. Cette personne n’est pas ‘plus…. ‘ou ‘moins ….’ que nous. Elle est, tout simplement.

Accepter l’autre, c’est prendre conscience qu’il suit son propre chemin, qu’il vit ses propres expériences, indépendamment de nous. C’est accepter sa différence et lui accorder de la valeur. Et au-delà de ça, c’est aussi l’opportunité d’observer un cheminement différent, et d’en tirer des enseignements. Et pour ce faire, il faut être capable d’avoir des relations apaisées avec les autres.

Accepter l’autre c’est donc faire preuve d’ouverture d’esprit, d’indulgence, de compréhension et se permettre des relations plus harmonieuses. Par contre, il est nécessaire d’établir des limites bien définies. Ce n’est pas parce qu’on accepte l’autre pour ce qu’il est qu’on l’autorise à nous blesser, à nous juger. Dans l’absolu, on peut attendre de l’autre la même acceptation. Dans l’absolu. En réalité, ne nous leurrons pas, le jugement d’autrui est une chose plutôt commune. A nous de savoir nous en protéger, d’en tirer les enseignements nécessaire et de passer à autre chose.

Accepter d’être jugé est aussi une expérience plutôt intéressante si on y réfléchit bien. je ne peux empêcher les autres de me juger à travers le prisme de leur propre expérience de vie. Pour autant, il m’appartient de ne pas permettre à ce jugement extérieur d’atteindre ma sérénité, mon équilibre intérieur. Pendant des années, j’ai été jugée, jaugée également, du fait des troubles du comportement de ma fille. Étant maman solo, ils ne pouvaient s’expliquer que par mon incompétence maternelle… au départ, j’ai beaucoup souffert de ce jugement injuste et si loin de la réalité. Et puis j’ai pris la décision d’accepter ce jugement pour ce qu’il était: de l’ignorance, de l’incompréhension, de l’intolérance. Peu à peu, je me suis détachée, j’ai accepté qu’il ne m’atteigne plus. Je dois avouer que ça n’a pas été facile, la frustration reprenait parfois le dessus. Le sentiment d’injustice m’oppressait parfois. Mais j’ai tenu bon. J’avais défini ma ligne de conduite, et j’espérais que, de guerre lasse, on ferait preuve de plus d’empathie. Ce qui n’est jamais arrivé. Par contre, tout a changé lorsqu’on a eu un diagnostique. Si j’ai été soulagée (je n’y étais effectivement pour rien!!), ceux qui ont été si prompts à me juger se sont sentis bien mal à l’aise (ma fille souffrait d’une tumeur cérébrale). Mon attitude n’a en rien changé. Par contre j’ai pu constater un grand changement chez ceux qui m’avaient jugée… En définitive, la leçon n’était pas pour moi, mais pour eux. J’espère qu’ils l’ont retenue, l’avenir nous le dira. Pendant ces années où leur regard se faisait vraiment pesant, j’ai moi aussi appris quelque chose: faire preuve d’intégrité, garder la tête haute, faire preuve de compassion. Nous en avons donc tous tiré quelque chose.

Enfin, il est un écueil dont il faut prendre conscience: lorsqu’on travaille sur soi, lorsqu’on découvre des philosophies, des pratiques qui nous conviennent, nous pouvons faire preuve d’un enthousiasme important et vouloir partager nos découvertes avec notre entourage.  Sans parfois prendre en compte leur propre cheminement. Voir le nier. Partager son expérience, partager son voyage est une étape vraiment enrichissante. Mais il faut aussi être capable d’accepter que l’autre ne soit pas réceptif, qu’il a son propre voyage à faire, son propre cheminement, son propre rythme. J’ai personnellement beaucoup de mal à me voir imposer des principes ou des préceptes parce que telle ou telle a entendu que ce truc était vraiment bien et que je devrais vraiment essayer, vraiment, parce que c’est ce qu’il FAUT faire….. euh…. comment dire… non. Si j’ai envie de tenter l’expérience, ce sera avec joie, mais par contre, je ne pense vraiment pas qu’il existe une seule et unique façon de …. de quoi d’ailleurs? De grandir? De prendre soin de soi? De se sentir bien dans son corps?

Je n’attends pas d’autrui qu’il accepte mon cheminement. Il m’est propre et je suis la seule concernée au final. Par contre, il m’appartient de préserver mon intégrité et de ne pas me laisser envahir. Pour cela, il me faut savoir où je me situe, et surtout accepter d’être celle que je suis.

Accepter les autres, c’est donc être en paix vis à vis d’eux.

3. L’acceptation de soi.

C’est au final l’étape la plus difficile. Mais elle est aussi la base du reste. S’accepter, c’est à la fois faire preuve d’honnêteté et de tolérance envers soi…

S’accepter, c’est prendre conscience de ses forces et de ses faiblesses sans se juger, en essayant d’être le plus objectif et exhaustif possible. « Je suis comme ça. Et alors? »

On a trop souvent tendance à être très dur avec soi-même, bien plus qu’avec autrui. Nos défauts prennent le pas sur nos qualités. Pour autant, les accepter comme la preuve de notre imperfection les rend beaucoup plus ‘vivables’. Parce que non, désolée, personne n’est parfait, et que nos défauts, petits ou grands, font de nous ce que nous sommes au même titre que nos qualités.

S’accepter tels que nous sommes nous libère de la pression du regard d’autrui, du jugement d’autrui. Je sais qui je suis, je sais ce que je dois améliorer, ce qui fait ma force, ce qui est ma faiblesse. Si je le désire, je peux travailler sur moi et agir sur un domaine particulier. Mais si il est temps pour moi de faire une pause et de juste prendre conscience de celui ou celle que je suis aujourd’hui, je peux tout aussi bien le faire.

S’accepter passe par ce temps d’observation intérieur. Ce temps où on se permet de regarder le plus sincèrement possible la personne que nous sommes. Encore une fois, sans jugement aucun. Faire un état des lieux, un constat. Libre à nous d’en faire ce que nous voulons par la suite.

S’accepter c’est surtout se dire: « Je suis comme ça. Et c’est très bien ainsi. » A nous de prendre conscience des changements que la vie et son voyage opère sur nous, d’accepter que rien n’est gravé dans le marbre et qu’on va évoluer, mais que ce sera bien aussi.

S’accepter c’est donc surtout être en paix avec soi même.

Je ne suis qu’au début de mon cheminement sur l’acceptation…. je pense que le voyage sera riche ce mois-ci. Je n’oublierai pas de partager mes étapes, mes balises, mes escales.
Pour moi, ça ne sera pas la partie la plus simple, mais ce sera certainement l’une des plus riches. J’espère qu’il en sera de même pour vous.

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Les matins brumeux…

Je l’ai déjà un peu écrit ici, au sujet du lac. La brume a un effet presque mystique sur mon état d’esprit. Elle m’apaise, me recouvre, et m’aide souvent à voir les choses plus clairement. Le voile qui m’enveloppe, qui enveloppe mon regard semble également soulever celui de mon esprit, de mes idées, de mes désirs, de mes pensées.

Ce matin je me suis réveillée et dehors, la brume jouait avec mes montagnes, celles qui se dressent derrière chaque ouverture, plus ou moins lointaines, toujours présentes. J’ai voulu profiter de ce moment de douceur, installée sur mon canapé, enveloppée d’une couverture, un thé chaud dans les mains. Et le simple fait d’observer les volutes de vapeur danser contre les reliefs, descendre, monter, les contourner pour mieux revenir, en douceur, en silence, inlassablement, m’a plongé dans un état méditatif. Je n’ai pas fait le vide, je n’ai pas chassé mes pensées mais au contraire, je les ai accueillies, je les ai observées, et j’ai pu percevoir des bribes de réponses à certaines de mes questions et à des questions que je ne me posais pas encore. Mon regard toujours accroché aux volutes, comme hypnotisée, j’ai savouré ce moment jusqu’au bout.

Je sentais mon coeur battre calmement mais avec vigueur, ma respiration était posée, profonde, et un sourire restait greffé à mon visage.

Et même si une paroi de verre et quelques étages me coupaient d’un contact physique avec la nature qui m’offrait ce spectacle matinal, je sentais réellement une connexion avec ce qui se passait sous mes yeux, une harmonie, un lien fort, évident. Alors que la brume cachait et dévoilait tour à tour ce paysage que je connais par coeur, mais dont des détails inconnus me parviennent encore aujourd’hui, je sentais mon esprit faire de même. Mes pensées et mes souvenirs, mes envies et ma compréhension se cachaient pour mieux se dévoiler, furtivement, en douceur.

Je suis restée ainsi plus d’une heure. J’observais le paysage extérieur et celui, plus intime de mon univers intérieur. La brume m’emmenait dans sa danse et mon esprit tournoyait.

Je ne me souviens plus de ce qui a mit fin à cet état. Il devait être temps, voila tout. Mais j’ai conservé cette lucidité, cette acuité toute la journée. Et j’ai hâte de pouvoir de nouveau vivre cette expérience, mais cette fois sans vitre ni étages, pleinement, que ce soit au lac ou ailleurs.

Voila, c’est juste un exemple de ce que la brume représente pour moi. Pour faire court, les matins brumeux m’éclaircissent l’esprit.

Pour vous inspirer: un matin brumeux au lac….

…. quelques images trouvées sur pinterest….

…. et un petit post it, en français et en anglais, sur cette expérience:

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Un de ces jours, il faudrait que je vous parle de mon obsession des chemins….