Les matins brumeux…

Je l’ai déjà un peu écrit ici, au sujet du lac. La brume a un effet presque mystique sur mon état d’esprit. Elle m’apaise, me recouvre, et m’aide souvent à voir les choses plus clairement. Le voile qui m’enveloppe, qui enveloppe mon regard semble également soulever celui de mon esprit, de mes idées, de mes désirs, de mes pensées.

Ce matin je me suis réveillée et dehors, la brume jouait avec mes montagnes, celles qui se dressent derrière chaque ouverture, plus ou moins lointaines, toujours présentes. J’ai voulu profiter de ce moment de douceur, installée sur mon canapé, enveloppée d’une couverture, un thé chaud dans les mains. Et le simple fait d’observer les volutes de vapeur danser contre les reliefs, descendre, monter, les contourner pour mieux revenir, en douceur, en silence, inlassablement, m’a plongé dans un état méditatif. Je n’ai pas fait le vide, je n’ai pas chassé mes pensées mais au contraire, je les ai accueillies, je les ai observées, et j’ai pu percevoir des bribes de réponses à certaines de mes questions et à des questions que je ne me posais pas encore. Mon regard toujours accroché aux volutes, comme hypnotisée, j’ai savouré ce moment jusqu’au bout.

Je sentais mon coeur battre calmement mais avec vigueur, ma respiration était posée, profonde, et un sourire restait greffé à mon visage.

Et même si une paroi de verre et quelques étages me coupaient d’un contact physique avec la nature qui m’offrait ce spectacle matinal, je sentais réellement une connexion avec ce qui se passait sous mes yeux, une harmonie, un lien fort, évident. Alors que la brume cachait et dévoilait tour à tour ce paysage que je connais par coeur, mais dont des détails inconnus me parviennent encore aujourd’hui, je sentais mon esprit faire de même. Mes pensées et mes souvenirs, mes envies et ma compréhension se cachaient pour mieux se dévoiler, furtivement, en douceur.

Je suis restée ainsi plus d’une heure. J’observais le paysage extérieur et celui, plus intime de mon univers intérieur. La brume m’emmenait dans sa danse et mon esprit tournoyait.

Je ne me souviens plus de ce qui a mit fin à cet état. Il devait être temps, voila tout. Mais j’ai conservé cette lucidité, cette acuité toute la journée. Et j’ai hâte de pouvoir de nouveau vivre cette expérience, mais cette fois sans vitre ni étages, pleinement, que ce soit au lac ou ailleurs.

Voila, c’est juste un exemple de ce que la brume représente pour moi. Pour faire court, les matins brumeux m’éclaircissent l’esprit.

Pour vous inspirer: un matin brumeux au lac….

…. quelques images trouvées sur pinterest….

…. et un petit post it, en français et en anglais, sur cette expérience:

onde 20fireplace 10

Un de ces jours, il faudrait que je vous parle de mon obsession des chemins….

Vidée

Une semaine. Une semaine que j’ai été mise au tapis… la grippe d’abord, puis ses complications ORL et une tension ridiculement basse. Une semaine donc que je me sens vidée, sans force, à plat, que je passe de mon canapé à mon lit, en étant toutefois très heureuse de n’avoir que moi à gérer, pas d’horaires, pas de contraintes. Heureuse aussi d’avoir ma famille qui prend soin de moi tout en me laissant tranquille (le mot grippe aide bien..).

Je n’aime pas me sentir en situation de faiblesse. Je me sens réellement frustrée, agacée. Mais j’ai du me rendre à l’évidence: dans mon état actuel, la seule chose que je puisse faire est de me soigner, et reprendre des forces. Donc repos repos, repos. Et beaucoup de liquide pour ne pas me déshydrater…

et ce matin, la petite étiquette de mon thé m’a offert une réponse:

empty yourself

« Vide-toi et laisse l’univers te remplir. »

Alors oui, certes, il était temps pour moi de couper certaines branches mortes qu’il me restait. Et pour cela, il fallait que je me pose au calme, avec moi même, sans cogiter, sans m’activer pour m’occuper le corps et l’esprit. Je crois que ce point est atteint.

Ce repos forcé commence à porter ses fruits en fait. Les premiers jours, clairement, avec la fièvre, j’ai surtout passé mon temps à dormir. Le plus dur avait été fait: mardi dernier, je suis allée à l’école malgré tout, avec 39.6°C de fièvre. J’ai l’habitude des fièvres élevées, ça ne me fait pas peur… Sauf que je ne travaille pas dans un bureau, et que la sécurité de mes élèves est quelque chose d’important… à la pause méridienne, je suis rentrée chez moi, après avoir prévenu ma hiérarchie que je serai absente pour la semaine. La grippe m’avait vaincue. Au bout de quelques jours, ça allait mieux, même si j’étais toujours fiévreuse… Et c’est la que les complications sont apparues. Bref. Je suis encore à plat, mais j’ai accepté de l’être, et ça va mieux, au final. ma frustration a cédé la place à un nouveau rythme, à une nouvelle écoute. Enfin si on veut, parce qu’une otite m’a assourdie provisoirement, avec en prime des vertiges… Entre ça et ma tension vraiment basse, j’apprends à m’économiser, à être dans le moment présent, réellement.

En définitive, je vis une expérience méditative de haut vol. Voila. Je me débarrasse des virus et autres bactéries, et je me purifie! Une fois le processus achevé, je pourrai reprendre ma route.

Alors je profite de ces moments de repos et de convalescence. En sachant que par la suite, je ne serai plus freinée par toutes ces branches mortes dont je me suis enfin débarrassées. A moi d’en tirer le meilleur!

 

Voyage intérieur: février

voyage en tête

Première étape de notre voyage. Cette fois, nous embarquons pour de bon. Un dernier regard vers notre base, et nous voila sur le chemin qui nous mènera dans de nombreuses contrées fantastiques, inexplorées, et qui pourtant nous appartiennent déjà.

Et c’est avec respect que nous débutons notre voyage. C’est cette notion qui nous accompagnera durant ce mois de février. Parce que le respect est à la base de toute relation saine, et qu’il ne peut en être autrement dans notre quête.

Là encore, nous devrons observer 3 étapes, 3 plans pour lesquels le mot respect revêtira des significations différentes quoi que liées.


respect

nom masculin.

  1. Sentiment qui porte à accorder à quelqu’un de la considération en raison de la valeur qu’on lui reconnaît.
  2. Considération que l’on porte à une chose jugée bonne, avec le souci de ne pas lui porter atteinte.

1. Respecte ce qui t’entoure.

C’est pour la plupart d’entre nous quelque chose d’évident. Il peut s’agir tout simplement de trier ses déchets, de prendre soin de son habitat, d’essayer de réduire son empreinte sur son environnement. Chacun à son niveau, en fonction de ses besoins et de ses possibilités.

Pour moi, il s’agit surtout de ne pas détruire ce qui existe, mais au contraire d’en apprécier la valeur. Et ce n’est pas évident parfois. C’est d’ailleurs sans doute sur ce point là que je vais me concentrer: reprendre conscience de la valeur de ce qui m’entoure. Lorsqu’on tient quelque chose pour acquis, inévitablement, il arrive un moment où on perd de vue la valeur qu’elle a pour nous. Ou du moins que cette valeur n’est pas aussi importante et unique qu’elle a pu l’être à un moment donné.

Ces dernières années, le mouvement du minimalisme, de la simplification illustre ce phénomène à mes yeux. En ayant moins, on a plus conscience de ce qui nous entoure.

Pour ma part, j’ai décidé de passer mon tour. Je suis une éclectique invétérée, et j’ai besoin, envie d’avoir de quoi assouvir mes élans de créativité quand ils viennent à portée de main. Que ce soit en couture, écriture, dessin, peinture, tricot, crochet, cartonnage, etc etc, je sais qu’il suffit qu’une idée s’impose à moi pour que je puisse la concrétiser, avec le matériel dont je dispose. Et il ne s’agit ici que de la partie ‘créative’ de mon éclectisme… il en va de même pour…. tout. Du coup, effectivement, je vis dans un lieu très…. vivant. Mais ça me va très bien. Je ne suis pas du tout gênée par les divers projets en cours qui attendent que je les avance, ni par l’exposition permanente de ma guitare à côté de mon matériel de sport, de mes cahiers divers et variés, de mes crayons, feutres, stylo, etc… c’est mon lieu de vie et il reflète ma personnalité, mes passions, mes envies, mes désirs. Je n’ai rien à cacher, tout est là hahaha. Pour autant, chaque chose a sa place. Mon matelas, mes altères et mon medecine ball sont regroupés dans  un coin, rangés après chaque séance de sport, ma guitare est posée sur son support, mon matériel de gribouillage a sa desserte dédiée, et mes piles de livres évoluent en fonction de mes lectures. Les pelotes que j’utilise pour mon projet crochet ou tricot en cours sont douillettement installées dans le sac dédié… Il y en a partout, c’est vrai, mais chaque objet est traité respectueusement. Du moins, c’est ainsi que je le perçois. Puisque chacun d’entre eux assouvit un de mes besoins, il m’appartient de leur accorder de l’importance et de leur attribuer une place particulière.

Et c’est donc cela que je compte aborder et travailler avec le mot respect dans mon environnement: redonner à mon lieu de vie l’importance qu’il doit avoir, et faire en sorte qu’il ne reflète non plus le chaos, mais plutôt l’éventail des possibles.

Mon plus gros challenge va être de trier les affaires d’Emma qui se trouvent encore dans le salon… Jusqu’ici j’en ai été incapable. J’avais besoin de les sentir autour de moi, sous mes yeux, comme des petits témoignages de sa présence. Mais je sens que le temps est venu pour moi de me réapproprier cette pièce. De la faire mienne, puisque j’y passe le plus clair de mon temps… Je vais donc devoir décider de ce que je veux garder en l’état et de ce dont je vais devoir me séparer, ne serait-ce qu’en les rangeant dans sa chambre ou dans des cartons. De voir si je peux en faire don, ou si il est encore trop tôt… et pour le coup, tous ces objets, ces trucs-bidules, m’inspirent beaucoup de respect. Parce qu’ils lui appartenaient, ou qu’elle les a fabriqués. Leur valeur à mes yeux est évidente… je vais donc procéder le plus respectueusement possible. Les larmes vont couler, mais ce flot sera libérateur aussi…

2. Respecte ceux qui t’entourent

Dans mon métier, on ne passe pas une journée sans prononcer le mot respect. Respect des règles, des autres, du matériel et que sais-je encore. Je travaille beaucoup sur la notion de respect de l’autre, que ce soit des pairs ou de l’adulte. Et ce n’est pas si évident… d’autant que le respect de l’enseignant n’est plus qu’un lointain souvenir dans la tête de beaucoup de personnes. Disons que c’est mon moulin à vent préféré. Je ne lâche rien, je tente plein de choses différentes pour que cette notion finisse par devenir naturelle, et qu’ils grandissent avec… J’ai 10 mois pour le faire.

Respecter autrui devrait pourtant faire partie des valeurs de base de tout un chacun. Mais ce n’est pas (plus?) le cas. Il apparait de plus en plus que le respect ça se gagne. Je n’ai pas l’esprit de compétition, zut de flute! Alors je préfère mettre en oeuvre une autre stratégie: je donne le bénéfice du doute à tous. C’est à dire que, par principe, je vais chercher et trouver en chacun de quoi le respecter. Ensuite, évidemment, j’affine ma perception. Si la personne entre en contradiction avec des valeurs ou des principes qui pour moi sont essentielles, il est évident que ce sera plus compliqué… Mais au final, je ne méprise que peu de monde. Parce qu’en comprenant les mécanismes qui les animent, on ne peut la plupart du temps que respecter les personnes qui nous entourent. On peut être en désaccord, là n’est pas la question. Pour moi, à partir du moment où quelqu’un est guidé par des valeurs qui lui sont propres et qui ne vont pas à l’encontre des autres, il est digne de respect.

Et c’est au final cette attitude, chercher à comprendre ce qui anime l’autre, même sans partager ses principes, mais pour trouver une raison de lui accorder tout le respect qui lui est du, qui devrait prévaloir.

Je vais donc continuer à chercher à comprendre ceux qui m’entourent, ou du moins à percevoir ce qui les anime. Et ce sans chercher à obtenir leur respect. Parce que c’est une toute autre dynamique. Je n’attends pas que qui que ce soit me respecte. J’attends ça de moi-même.

3. Respecte-toi.

Et là est tout l’enjeu de ce mois. Se respecter. C’est de là que tout essaimera.

une petite définition?


se respecter: agir de manière à conserver l’estime de soi-même.


Quand j’écris que c’est là tout l’enjeu, je ne plaisante pas. Parce qu’on vit dans une société qui passe son temps à chercher à nous broyer, à nous faire entrer dans conformité estampillée ‘bon pour fonctionner’.

L’estime de soi… tout a été écrit sur le sujet…. tout et n’importe quoi… c’est presque devenu dogmatique. Une sorte de Graal. Une quête sans fin, inaccessible, mais obligatoire. On nous a donné de multiples recettes pour y parvenir, des étapes, on a même utilisé et usé le mot en B, c’est dire!!

Et pourtant, c’est si simple en fait. Parce que pour s’estimer soi-même, il faut…. se reconnaitre comme digne de respect… et là je rappelle la première définition du mot respect « Sentiment qui porte à accorder à quelqu’un de la considération en raison de la valeur qu’on lui reconnaît. » La valeur qu’on lui reconnait. 

Pas celle que les autres vous donne. Pas celle qu’on aimerait peut être avoir si on fait tout ce qu’on nous dit de faire comme on nous dit de le faire… pas celle qu’on nous offre en récompense de tous nos efforts. La valeur qu’on se reconnait.

ça m’a pris très longtemps (et quelques claques monumentales de la vie), pour comprendre que je suis la seule à vivre ma vie. Qu’elle ne dépend au final que de moi. Et que je pouvais la passer à me lamenter de tous les grands et gros malheurs qui me tombent dessus, je-dois-vraiment-être-la-pire-personne-sur-Terre-pour-que-ça-m’arrive, ou de tout ce que je ne suis pas capable de faire, tout ce que je ne suis pas. Clairement, la pression extérieure est énorme. On nous inonde de recommandations, de principes, de préceptes, de guides, de tutos, de tout ce qu’on veut…. pour nous expliquer tout ce que nous ne sommes pas, tout ce que nous ne faisons pas correctement, tout ce que nous manquons.

Et nous passons un temps et une énergie incroyable à tenter de nous rapprocher de ce Graal tant promis…. pour être soumis à une nouvelle vague de préceptes, recommandations et principes….

J’ai passé une grande partie de ma vie à me battre contre ça… encore un moulin à vent… si on me disait blanc, je répondais noir… oui, en opposition frontale et totale…. au final? Rien… j’étais tout aussi perdue. Comment se définir sur du négatif uniquement? Je savais ce que je n’étais pas, ce que je ne voulais pas, ce que je ferais pas…. mais pour le reste…. rien, aucune idée… le néant total… une belle perte d’énergie et de temps… jusqu’à ce que je parvienne à me poser vraiment et à me regarder en face.

Et si? Et si on décidait d’explorer par soi-même? Et si on partait à la découverte de ce qui fait de nous des êtres valeureux dans le sens où on porte chacun notre propre valeur? Et si on arrêtait de vouloir obéir aux dogmes? Et si on créait son propre système de valeurs, principes et qu’on y restait fidèle? Et si on avait le courage et l’outrecuidance d’être…. nous-même?

Parce que ça change tout. Le jour où j’ai arrêté de me voir à travers le prisme de ce qu’on exigeait de moi, mais qui me broyait menu menu, et que j’ai décidé de me regarder bien en face, je me suis libérée. Et j’ai gagné en estime de moi-même. Parce que c’était MA décision, que j’assumais, que je revendiquais même. En faisant ce choix, je m’accordais, j’accordais à ma personne, de la valeur. Je faisais preuve de compassion, de respect. Et ce faisant, j’arrêtais de souffrir de ne pas rentrer dans les cases. Au contraire, j’en ai fait une force, et c’est même devenu une évidence pour ceux qui m’entourent: je ne peux pas rentrer dans les cases, même si j’essaie. Ce n’est pas dans ma nature. Et ça va loin… c’est très drôle… il suffit qu’un truc aussi évident qu’un identifiant officiel soit régi par un code pour que celui qui m’est attribué soit différent de ce code… si si. C’est comme ça, ma nature m’empêche de rentrer dans les cases. Du coup pas de pression, je sais dès le départ que mon chemin sera différent… c’est à la fois plus simple et plus intéressant… je ne me pose même pas la question, je sais que ce sera différent. Au moins, je ne m’ennuie jamais et ça entretient ma vigilance hahaha.

Et c’est en me respectant, en m’écoutant, en m’assumant, que j’ai gagné le respect d’autrui. C’est en étant fidèle à mes valeurs que j’ai acquis le respect de moi-même et par extension, celui de mon entourage. ça ne s’est pas fait en un jour. Mais aujourd’hui, je suis sereine par rapport à tout ça. Si le regard d’autrui ne m’a jamais vraiment préoccupée, j’ai constaté qu’il avait changé ces dernières années, et qu’aujourd’hui j’étais plus respectée que méprisée. Soit. ça me confirme juste que je suis sur le bon chemin.

Pourquoi vouloir à tout prix (vraiment à tout prix, même à celui de se perdre) être quelqu’un pensé par je ne sais qui? Pourquoi ne pas tout simplement être soi, avec ses qualités et ses défauts, mais surtout soi? On parlera de l’acceptation plus tard. Mais là, pourquoi ne pas tout simplement se dire: je vaux quelque chose. Moi, tel(le) que je suis. j’ai de la valeur, et en le reconnaissant, je me dois le respect.

C’est tout simple, il suffit de le décider. Comme ça. Un matin, au réveil, ou le soir au coucher, dans les transports en commun ou au volant de sa voiture, au milieu d’une foule ou dans un moment de solitude dans le calme d’une méditation ou le tumulte d’un concert de rock. En lisant un roman ou en plein cour de zumba. Simplement se murmurer, à soi, doucement: je vaux quelque chose.

Je pense sincèrement que ces simples mots ont un pouvoir surprenant sur nous. Se reconnaitre de la valeur. C’est si simple, et ça change tout.

petit pense bête de février

mot clé du mois: respecte


respect:

  • Sentiment qui porte à accorder à quelqu’un de la considération en raison de la valeur qu’on lui reconnaît.
  • Considération que l’on porte à une chose jugée bonne, avec le souci de ne pas lui porter atteinte.

se respecter:

  • agir de manière à conserver l’estime de soi-même.

 

des mots pour nous accompagner:

« La façon dont tu traites les autres est un reflet direct de la façon dont tu te sens envers toi-même. » Paulo Coelho

 

« Commencez par changer en vous ce que voulez voir changer autour de vous. » Gandhi

 

« Le respect de soi permet d’en avoir pour les autres » Jose Garcia

 

à suivre! J’ai l’impression que ce mois aussi sera très riche en découvertes! Découverte de soi, de ce que l’on a déjà et qu’on ignorait, et surtout découverte des autres, avec un regard tout neuf et plein de respect.

Mon voyage intérieur: janvier (07)

Presque 3 semaines de voyage déjà et quel voyage!!!! Je pensais sincèrement que ce mois-ci, j’apprendrais à me connaitre un peu mieux, que je comprendrais d’où je partais… Et au final, la leçon a été toute autre.

J’apprends à … m’accepter. Je me rends compte ces derniers jours qu’en fait, c’était déjà fait. En douceur, l’air de rien… il était temps, je suppose, que j’ouvre les yeux. je n’ai plus à me battre contre ou pour quelque chose. Je n’ai même plus à me débattre avec moi-même, ou avec l’image que je renvoie. Pas à pas, je me suis libérée de toutes ces entraves, sans effort, naturellement. Et je le constate ces jours-ci.

C’est une sensation étrange. Juste être soi-même, sans aucune appréhension, sans aucune réserve. Si j’aimais à penser que le regard d’autrui ne me perturbait pas plus que ça, j’étais quand même sur la défensive, prête à enfiler mon armure et à me justifier si il le fallait. Et puis on nous enseigne qu’on ne peut se définir que par rapport à autrui. En réaction ou en conjonction avec ce et ceux qui nous entourent. Alors qu’en fait, c’est bien plus simple.

J’avais déjà perçu que quelque chose avait changé, que je m’affirmais plus encore qu’auparavant… mais toujours avec cette attitude de défi au final. Un peu comme si je voulais qu’on me voit pour ce que j’étais… Une première étape, juste après avoir retiré mon armure mi téflon (tout glisse, rien n’adhère) mi kevlar (rien ne m’atteint). J’étais telle que je suis, plus fragile qu’auparavant parce que dénuée de ces protections qui m’ont préservée de la douleur et de la sensibilité lorsque je devais traverser mon enfer personnel.

Et je pense que la clé de tout ça réside dans cette simple pensée: accepter d’être vulnérable, accepter de ressentir de nouveau, parce que la survie n’est plus d’actualité, et que la vie réclame son du. En désirant revenir à la vie, en acceptant de retirer mon armure, j’ai aussi initié un processus bien plus profond. J’ai du accepter d’être fragile, et faire ce qu’il fallait pour y remédier, dans une certaine mesure.

Pas très clair? Prenons un exemple: j’ai un genou en très mauvais état. Depuis des années. Disons que j’ai fait ce qu’il fallait pour qu’il ne récupère pas des mauvais traitements que je lui ai infligé au fil du temps… Bref. Impossible de m’en occuper pendant longtemps, je devais ‘fonctionner’. Évidemment, il est arrivé un moment où il s’est rappelé à mon bon souvenir… Et puisque, bien que consciente du souci, je ne faisais rien pour y remédier, il ne m’a pas laissé d’autre choix que d’agir, en refusant de fonctionner correctement et en m’entravant dans certains mouvements… bref, j’ai donc décidé de m’en occuper une bonne fois pour toute. Et cette décision a eu pour conséquence de déclencher un processus bien plus complexe que la simple prise en charge médicale d’un souci. J’ai du accepter de ne pas pouvoir ‘fonctionner’, tout simplement (je ne peux ni descendre ni monter les escaliers ‘normalement’, mon genou refuse de m’obéir). Accepter d’être fragile physiquement. Accepter de faire ce qu’il faut pour y remédier. Accepter de passer des examens médicaux, de prendre soin de moi. Accepter mes faiblesses, accepter d’être suffisamment humble pour demander de l’aide. ça n’a l’air de rien mais c’est déjà énorme.

Et du coup, ma relation à mon propre corps a complètement changé. J’ai arrêté de l’ignorer, j’ai arrêté de le considérer comme une simple enveloppe, ou une entrave parfois. J’ai commencé à le regarder, vraiment le considérer. A faire son état des lieux…  rien de rien glorieux, mais rien de honteux non plus. Et surtout, j’ai vraiment pris conscience que ce corps, c’était aussi…. moi. Non pas dans le sens de l’image que je renvoie, mais plutôt dans celui du témoin de mon histoire. Mes cicatrices, mes kilos en trop, mes cheveux blancs, les petites rides qui deviennent permanentes, tous témoignent de mon histoire de vie. Et j’en prends conscience, réellement conscience. Auparavant, tout cela m’était complètement indifférent. Parfois, j’ai même tenté de les combattre, juste pour voir. Mais ça ne durait jamais, ils retombaient tous dans le puits très profond de mon indifférence.

Aujourd’hui ce n’est plus le cas.

Je caresse parfois mes cicatrices en me souvenant de leur origine (mon enfance casse cou, ma biopsie, l’appendicite, et les vergetures de ma grossesse), et je ne ressens que la douceur de ces souvenirs, je me rappelle certaines anecdotes, je souris à la pensée de toutes les leçons que j’ai acquise grâce à ces expériences de vie… Je les accepte, je les accueille. Elles sont autant de témoignages de celle que j’ai pu être, et que je suis encore.

Mes kilos en trop ont posé certainement plus de problèmes aux autres qu’à moi. C’était pour me débarrasser de leur jugement, de leurs regards que j’ai tenté et réussi à m’en débarrasser… pour autant, je n’étais ni mieux ni moins bien dans ma peau… et ça m’a posé question… par rapport à la superficialité des rapports humains… lorsque la maladie d’Emma s’est déclarée, je les ai retrouvés, mes kilos, entre autre du fait de mon inaction forcée… et du stress… un peu comme si mon corps se préparait à un grand danger en stockant ce dont j’aurais besoin pour survivre… il n’était pas dupe, le bougre… sauf qu’ils ne sont pas partis ensuite hahahaha. Aujourd’hui j’en souris. Je suis comme je suis, et je m’aime bien… J’aime à dire que je préfère prendre soin de mes courbes que de ma ligne. Je ne suis plus complexée (d’ailleurs, c’était surtout les autres qui me reprochaient mon apparence, moi seule, je le vivais plutôt bien). D’ailleurs, ça m’agace ce jugement que des personnes peuvent porter sur la corpulence d’une autre, avec tous les préjugés qui vont avec. Le plus drôle, c’est que les personnes qui sont avec moi lorsque je me pèse (à la salle, chez le médecin) sont toujours étonnées par le nombre qui s’affiche… Que voulez-vous, je suis…. dense! En général, c’est moi qui dédramatise, qui les rassure…. et oui, j’ose l’argument de la densité, et avec un grand sourire en prime! Je me ressemble, voila tout. Quelque part, mon corps est le reflet de celle que je suis. Avec mes forces, mes faiblesses.

Mes cheveux blancs sont encore assez localisés et j’avoue, j’aime coiffer ceux qui entourent mon visage d’une certaine façon. Je songe sérieusement à tresser ceux qui se trouvent sur mes tempes… quant à ceux qui se trouvent disséminés ici et là, j’aime bien la lumière qu’ils accrochent. Aucun souci ici, c’est dans l’ordre des choses. Et oui, je suis bien déterminée à tresser les mèches blanches qui apparaitront au fur et à mesure. Je les assume complètement. Je réfléchis vraiment à un moyen de ne pas les cacher mais au contraire de les mettre en valeur. Pour moi, ils sont les témoins des batailles menées, victorieuses ou non. Des trophées dont je suis fière.

Tout cela ne s’est pas fait un en jour. Je ne me suis pas réveillée un matin en me disant ‘à partir de maintenant, je m’assume’. Je me rends compte aujourd’hui que mes choix ont cependant tous mené à cette sérénité que je ressens par rapport à mon apparence physique. Et que je suis en paix avec moi-même. Je suis telle que je suis, et pleinement. Je ne revendique rien, je ne cache rien non plus. Comme dans d’autres domaines, j’ai simplement décidée d’être sincère en apparaissant telle que je suis. C’est une forme d’affirmation, pas dans le sens de revendication, mais plutôt dans le sens d’acceptation: « oui, je suis comme ça maintenant, et c’est ainsi ».

Bref, ce mois-ci, j’ai donc pris conscience du fait que j’acceptais d’être celle que je suis aussi physiquement, et que c’était une forme de liberté. En assumant les choix qui sont les miens, je me libère de beaucoup de pression extérieure, et surtout je suis bien plus sereine.

Étrangement, j’ai aussi constaté un changement d’attitude de la part des personnes que je côtoie. Le simple fait que je m’assume et que ça transparaisse dans mon attitude a atténué les réflexions, les conseils, les avis sur ce que je ne fais pas, que je devrais faire… puisque je suis en paix avec moi-même, personne ne juge nécessaire de me remettre en question. Et je me rends bien compte qu’au final, c’était ma non-acceptation qui les encourageait à me ‘juger’ ou à me ‘conseiller’. Je suis en accord avec moi même, physiquement et mentalement… C’est cette sérénité qui transparait, je pense.

Voici donc l’une des choses que j’ai apprises ces dernières semaines: l’acceptation mène à la sérénité. Je n’ai pas à me justifier, je n’ai pas à me changer, à me conformer à une certaine image. Je suis, tout simplement.

limonade

1er décembre. Je ne pensais pas le vivre aussi intensément, mais il m’a prise par surprise et m’a terrassée en un rien de temps. Je me doutais que la douleur était tapie non loin, j’avais vu les indices de sa présence: ce petit pincement au coeur, ces souvenirs, cette nostalgie devant des petits riens…

Et ce matin, en écrivant la date au tableau, heureusement avant l’arrivée des élèves, les larmes qui surgissent, les souvenirs qui m’emportent, cette boule au ventre qui avait pourtant disparue depuis longtemps… J’ai pris le temps de la reconnaitre, de l’accepter, et de faire avec tout au long de ma journée… et puis à midi, une maman qui me parle d’Elle. Et qui me dit des mots qui bouleversent, qui chamboulent… les larmes de nouveau, pour la première fois en public depuis bien longtemps…

Elle est acide cette limonade. je vais devoir trouver de quoi l’adoucir…

Et me voilà à ne plus aimer le mois de décembre, alors qu’Elle l’aimait tant… je vais devoir le réapprivoiser, le rendre moins douloureux, inventer de nouveaux petits riens qui lui donneront un sens qui me sera propre. Cette année, pas de sapin. Une bougie peut être, du thé, un canapé et son plaid si accueillant, et de la musique. Un peu de lumière, de douceur et de chaleur. Pour oublier la dureté et le froid de l’absence.

Mais ce soir, il me parait bien cruel, ce mois de décembre…

Je ne vais pas laisser abattre, voici donc quelques verres de limonade, parfois sucrés, parfois amers, parfois acides, parfois juste dosés… pour en faire ce que bon vous semble.

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Mon calendrier de l’avent…. inversé

Voila qu’arrive le mois de décembre… pendant des années, je passais mes mois d’automne à préparer un calendrier de l’avent plein de trucs à faire, de surprises, de bidules à bidouiller ou à partager. Et chaque jour de décembre, c’était magique. On ‘faisait un truc ensemble’ comme elle disait, et c’était quelque chose de vraiment particulier.

L’année dernière, la simple idée de célébrer Noël m’était insupportable. Pas de sapin, pas de calendrier, pas de déco et je me suis fermée comme une huître, avec la nausée et les larmes qui coulait… La solitude était encore plus forte, plus douloureuse, d’autant que je devais continuer à faire le calendrier, le bricolage et la carte de Noêl avec mes élèves… une torture.

Cette année, je suis dans une optique différente. une optique plus sereine, avec toujours cette idée de la rendre fière. Alors j’ai cherché comment faire pour que ce mois de décembre soit moins douloureux, et qu’il puisse quand même nous ressembler.

Et j’ai trouvé: je vais faire un calendrier de l’avent inversé. En gros, chaque jour, je vais mettre dans une boite un produit d’hygiène, un vêtement, un accessoire, une douceur ou encore un petit truc sympa et le 26 décembre, je donnerai ma boite et son contenu à un SDF, avec un bon café bien chaud.

C’est tout bête, et ça a du sens pour moi. J’ai tout ce dont j’ai besoin et bien plus. Et je dors et travaille au chaud (d’ailleurs, j’ai propagé mon idée à ma classe, on va aussi faire une boite avec mes élèves, ils sont vraiment enthousiastes et avaient des tas d’idées).

Donc voila.

Pour ceux qui veulent me suivre dans ma nouvelle lubie, j’ai fait une petite liste (qui peut être modifiée selon vos envies et vos propres idées).

Je le sens bien, ce mois de décembre!

calendrier avent inversé

Le lac / The lake

Chaque matin de ma semaine de travail, je pars un peu plus tôt que prévu, pour pouvoir m’arrêter près d’un lac sur le chemin de l’école. En ce moment, ça signifie que je peux regarder le soleil se lever au dessus des montagnes, assise sur un rocher qui se trouve sur une petite colline.

Each morning of a working day, I leave a bit earlier than I could, so I can stop by a lake nearby my school. At this time of year, it means that I can watch the sun rising above the mountains, while sitting on a rock up a small hill by the lake.

Pour moi, il n’y a pas de meilleur façon de commencer ma journée. Conduire jusque là, avec de la musique dans la voiture, de la musique que j’ai soigneusement choisie pour m’éveiller et m’ouvrir.

I don’t know a better way to start my day. Just driving there, with music playing in the car, music I chose carefully to just open my mind and sooth my soul.

Il n’y a personne là-bas à cette heure de la journée. Et j’aime ce moment de solitude, juste moi et la Nature. Je me gare à la même place chaque jour, et je vais directement sur les rives du lac. Je prends quelques profondes respirations, et je laisse les sons de la nature qui s’éveille venir à moi.

Nobody is there at that time of the day. And I love this moment of loneliness, just me and Nature. I park at the same place everyday, and go directly to the lake. I take some deep breaths, and let the sounds of nature awakening come to me.

Lorsqu’il fait assez chaud, je marche pieds nus sur l’herbe. Mais puisqu’il commence à faire plus frais, je pose juste mes mains sur le sol, et laisse l’énergie aller et venir, paisiblement.

When it warm enough, I love to walk barefoot on the grass. As it’s getting colder, I just put my hands on the ground, and feel the energy coming ang going, peacefully.

Ensuite je prends des photos, pour me souvenir et partager. Je marche un peu, pas loin, pas rapidement, en ayant conscience de chaque pas, doucement. Je m’arrête de temps en temps et je regarde. Je regarde vraiment, pleinement.

Then I take pictures of these moments, to remember, to share. I walk a bit, not far, not fast, taking each step carefully, softly. I stop now and then and just watch. Truly fully watch.

Un peu comme si je voulais faire partie du décor. Je regarde l’eau, le brouillard, les ondes qui font frémir l’eau certains matins venteux, les couleurs. Je regarde les arbres, l’île, les pierres. Comme si j’avais besoin d’être consciente de chaque détail. Comme si j’avais besoin de les ressentir, à l’intérieur.

A bit like willing to be a part of the scenery. I watch the water, the mist, the ripples, the  colors. I watch the trees, the island, the rocks. As if I needed to be aware of each and every details. As if I needed to feel them within.

Ensuite je vais m’assoir sur le rocher, et je tourne le dos au lac pour regarder les montagnes, et le soleil se lever. Souvent, je souris, parce que je sais que ma journée peut réellement commencer.

Then I go and sit on the rock, turn my back from the lake and watch the moutains…. and I watch the sun rising behind then above them. Usually, I just smile, as I know my day can began then.

C’est mon rituel matinal. Et il me donne ce dont j’ai besoin pour traverser ma journée. Le temps n’a pas réellement d’importance. j’aime aussi entendre le son de la pluie sur les feuilles et l’eau. j’aime la brume qui donne au lieu une atmosphère iréelle.

This is my morning ritual. And it gives me what I need to make it through my day. Weather doesn’t really matter. I also enjoy the sound of rain on leaves and water. I love the mist giving the place a faeric feeling.

Voici ce dont je parle: /Here is what I am talking about:

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Quand tout est gris…. couleur thérapie!

Il y a un an tout juste, je vivais probablement le pire jour de ma vie… mon coeur se déchire à la simple pensée des événements de ce jour-là, de 2h du matin à plus de 22h…. Demain, ça fera un an tout juste que ma fille est partie pour Pluton.

Mais il y a un an tout juste aussi que je lui ai fait la promesse que ça irait. Peut être pas tout de suite, mais que ça irait. Alors les jours de grisaille émotionnelle, je me plonge dans la couleur. Je peux gribouiller, crocheter, peindre… peu importe, mais jouer avec les couleurs éloigne cette grisaille qui m’étouffe… Ma propre thérapie des couleurs.

Voila ma manière à moi de traverser ces jours. Au départ, je devais transformer le mobilier de jardin de mon frère à l’aide de peinture multicolore, mais je ne me sentais pas la fore de conduire jusque là, ni l’envie d’être avec d’autres personnes… Je n’ai pas abandonné mon idée de couleurs, et j’ai repris la confection de mes petits carrés. Et puis je suis allée faire un tour sur la toile.

Je suis retombée sur un blog que j’aime beaucoup: Attic24. C’est le blog de Lucy, une anglaise, qui partage son amour des couleurs et du crochet, de la nature…. Parfait pour les jours de grisaille!!

Lucy propose aussi de nombreux tutoriels, en anglais, et avec les termes de crochet anglais, ce qui me demande donc un petit travail de traduction en terme…. américains ! Oui, je sais, mais j’ai appris à crocheter lorsque j’étais aux Etats Unis et depuis, je préfère suivre des tutos en anglais US…. quitte à traduire même les tutos français hahaha.

Sur le blog de Lucy, je suis tombée sur sa manière de planifier ses projets, en entourant ses laines sur des pinces à linge et en jouant avec…. et me voila donc à faire la même chose avec mon stock… ça m’a pris un bon moment, mais c’était exactement ce dont j’avais besoin: jouer avec les couleurs.

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à ce sujet, voila mon tiroir au trésor… oui, je sais, mais bon, chacun son truc, moi ce tiroir me fait sourire et ces jours-ci, ce simple fait est un trésor.

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Lire le blog de Lucy a aussi eu un autre effet: me voilà en train de commander de nouvelles laines (et là, je suis trèèèèèèèès contente de n’avoir personne à demeure qui râlerait à cause de ça!) pour faire ce sac, et cette couverture, mais avec cette alternance de couleurs.

Pour le sac, j’ai décidé d’utiliser ces couleurs-là. Oui, vraiment, je suis devenue accro à ces petites pinces à linge!!

En attendant, je continue mes petits carrés….

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Et je joue avec mes pinces à linge…

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Et puis que serait une thérapie des couleurs sans une ou deux cartes??? J’ai pris un peu d’avance, et je compte bien continuer aujourd’hui mais chhhhhut, je ne peux rien dire ou montrer de plus….

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Voila. Bientôt, je pourrai aussi m’occuper de mon balcon et lui infliger un traitement coloré aussi…. Parce que là grisaille intérieure ne peut pas lutter contre ce qu’apportent ces couleurs tout autour de moi: un sourire, une force, une envie, la créativité.

Et que j’ai fait une promesse, il y a un an tout juste.

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Lettre à Emma

Voici le texte que j’ai lu le jour de la cérémonie pour Emma. Je l’ai tapé aujourd’hui pour ma maman qui me l’a demandé. Et puis je me suis dit que puisqu’il venait du coeur, il avait sa place aussi ici. Ce texte reflète ma relation à ma fille. Il est une déclaration d’amour. Il est aussi le reflet de ce que je lui ai dit la nuit où elle a failli nous quitter, avant de revenir à elle et de refuser tout net de partir, même qi je lui avait dit qu’elle pouvait. Bref. C’est mon coeur que je dépose ici.

 

Emma,

Je t’ai donné la vie mais toi, tu m’as rendue à la vie. Nous avons traversé bien des épreuves mais il me suffisait de te regarder pour avoir la force de tout surmonter.

Lorsque j’ai été confronté à mon propre crabe, je l’ai pris comme un passage, quelque chose que je devais vivre, qui me transformerait, qui me ramènerait à l’essentiel, à l’essence même de celle que je devais être. J’ai gagné mon combat. Ce que j’ignorais, c’est qu’il m’aiderait à t’apaiser lors du tien. Une fois mes forces récupérées, j’étais prête à t’accueillir, à t’accompagner, à être auprès de toi chaque jour.

Tu as été mon soleil, ma source de vie et d’amour ces onze dernières années. Avec toi, et grâce à toi, j’ai appris ce qu’aimer inconditionnellement signifie. On se disait ‘je t’aime’ tout le temps. Ce n’était pas que des mots. C’était bien plus que ça. C’était l’expression de ce qu’on était.

Nous avons grandi ensemble. Tu m’as appris à ne pas m’enfermer dans mon armure, à mener mes combats en gardant mon cœur ouvert. Pour toi. Bien loin de m’affaiblir, ça m’a rendue plus forte encore. Je te promets de continuer comme ça, ma puce. Parce que c’est nous, et que ce serait te trahir d’agir différemment.

Nous nous disions tout. Sans filtre. Nous nous comprenions. Sans parler. Et je mettais un point d’honneur à ne pas te faire de promesses que je ne pouvait pas tenir. Je t’ai promis que ça irait. Ça ira donc. Tes câlins, tes bisous, tes ‘je t’aime’ me manquent déjà, mais il me suffit de fermer les yeux pour te savoir avec moi.

Tu voulais être chanteuse. Tu voulais écrire des chansons qui toucheraient les gens, qui les aideraient à être bien. Tu avais peur de ne pas réaliser ton rêve. Ma chouquette, tu ne le savais pas, mais tu l’avais déjà réalisé : ta vie était ta chanson. Tu as touché les gens, tu leur as donné de la force, l’envie d’aller plus loin. Tu as su passer de si beaux messages, de ceux que l’on trouve dans tes chansons préférées. Et tu l’as fait parfois sans dire un mot. Tu avais ce pouvoir là.

Tu as vécu en onze ans bien plus que certains vivent dans toute une vie. Tu as vraiment vécu. Pleinement, intensément. Tu étais l’expression même de la vie : vive, créatrice, aimante. Un souffle qui réchauffait les cœurs les plus durs, les plus froids, les plus meurtris.

Tu rayonnais, tu étais mon soleil. Aujourd’hui, tu as rejoint les étoiles. Je vais devoir supporter les nuages. Mais je nous serai fidèle en suivant ce que disait Sénèque « vivre ce n’est pas attendre que l’orage passe, c’est apprendre à danser sous la pluie ». Alors ne t’inquiète pas, je vais danser, quelque soit le temps.

Ma guerrière, tu m’avais dit « hors de question de laisser la tumeur gagner ». Tu as réussi. Tu l’as écrabouillée la sale bête. De la manière la plus radiale. Tu ne faisais jamais les choses à moitié. Tu as lutté, obstinément, jusqu’au bout de tes forces. Tu t’es endormie. En ne te réveillant pas, tu lui as porté l’estocade : elle ne peut plus t’atteindre.

Tu étais ma personne préférée. Tu me disais que j’étais la seule à te comprendre. « tu sais maman, tu me comprends vraiment ». Mais tu savais aussi que tu étais la seule à me comprendre vraiment. C’était un beau cadeau. J’ai eu beaucoup de chance de te connaitre aussi bien.

Brille mon soleil, cours d’étoile en étoile, plante des cactus sur pluton.  Tu es libre.

 

Je t’aime .